Au lendemain des indépendances, le Nigeria avait créé à Jos ce qui devenait devenir le Hollywood noir. Corruption et incohérences en avaient fait un éléphant blanc. De rares films de cinéma y sont parfois produits par le National Film Production tandis que l’industrie de la vidéo est florissante, avec 250 K7 produites par an qui connaissent un grand succès et financent les suivantes. Entre ces vidéos et Baba Zak, la différence est faible, si ce n’est une volonté d’intervention sociale alors que les vidéos sont en général comédies de murs ou histoires traditionnelles en yoruba, ibo ou pidgin english. Baba Zak dénonce les parents qui enlèvent leurs enfants de l’école pour les marier à des vieux, bien sûr contre finances. Utilisé par l’Unicef pour sensibiliser sur cette problématique, le film est démonstratif à souhait. Les critères du cinéma ne s’appliquent pas : ni le cadrage, ni le rythme, la narration ou le jeu théâtral des acteurs ne s’élèvent au rang du standard minimum qu’on pourrait attendre d’un film. Reste un témoignage du coup passablement fastidieux d’une société et ses comportements.
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