Dans les médias, on parle souvent de blackface. D’où vient ce mot anglais ? Qu’est-ce qu’il veut dire ? Que cache-t-il ?
On appelle le blackface le fait de se peindre le visage pour se faire passer pour un Noir. Le blackface vient d’une tradition clownesque raciste. Cette tradition est née vers 1810 dans le Sud des Etats-Unis. Elle consiste alors à se noircir le visage pour imiter les « nègres » des plantations et se moquer de leur allure, de leur langage, de leur gestuelle. De leur attribuer toutes sortes de défauts, la paresse, l’insouciance, la lâcheté, des obsessions sexuelles… C’était un divertissement, un spectacle, fait par des Blancs et qui était joué devant des Blancs. En 1832, Thomas D. Rice devient célèbre avec son personnage de Jim Crow qui popularise la figure du blackface au 19e siècle dans toute l’Amérique. Il a aussi donné son nom aux lois ségrégationnistes.
L’ironie de l’histoire du blackface veut que les Blancs avaient inventé la caricature en s’inspirant des saynètes que jouaient les « nègres » sur les plantations où se donnaient des divertissements auxquels prenaient part les esclaves qui avaient le sens du spectacle. Ils racontaient avec humour, sous forme de sketch, les petites histoires de la plantation. Ces spectacles qui amusaient les maîtres étaient pour les esclaves l’occasion de se rassembler. Les esclaves s’amusaient à imiter et ridiculiser les comportements des maîtres. Les Blancs n’y voyaient que dela maladresse et une incapacité à leur ressembler !
En définitive à l’origine, le blackface était une imitation par des Blancs de Noirs qui imitaient des Blancs ! Aujourd’hui cette pratique est condamnée aux Etats–Unis, elle représente un héritage des violences ségrégationnistes.