Exposition « Visages d’ancêtres » : la collection Froberville au Château royal de Blois

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Le Château royal de Blois accueille, du 21 septembre au 1er décembre 2024, l’exposition Visages d’ancêtres. Retour à l’île Maurice pour la collection Froberville ». Cette présentation inédite met en avant 53 bustes en plâtre, réalisés en 1846 par l’ethnographe Eugène de Froberville. Ces moulages, conservés depuis plusieurs décennies au Château royal de Blois, représentent d’anciens captifs d’Afrique orientale déportés vers l’île Maurice au XIXe siècle. Ces bustes  constituent une trace unique de l’histoire des captifs africains déplacés vers l’île Maurice, alors colonie britannique

 

La collection Froberville s’inscrit dans un contexte de recherche ethnographique du XIXe siècle, époque où l’intérêt scientifique se portait notamment sur les différences culturelles et linguistiques. Les bustes de Froberville devaient initialement être envoyés au Muséum national d’histoire naturelle de Paris, mais ils sont finalement parvenus au musée de Blois, où ils ont été conservés et étudiés. L’exposition offre un parcours immersif conçu pour permettre aux visiteurs d’appréhender la complexité de cette histoire. Le parcours présente des récits de vie et des témoignages culturels, illustrés par des musiques et chants en créole mauricien en collaboration avec le conservatoire de Maurice. Une partie de la scénographie invite les visiteurs à découvrir les bustes avec une perspective nouvelle, tout en retraçant les étapes de leur restauration. D’un côté, des dispositifs numériques présentent des informations contextuelles ; de l’autre, la matérialité des bustes est mise en valeur pour rappeler leur authenticité.

Un exemple représentatif : le parcours de João

L’exposition propose un éclairage sur les parcours individuels des personnes représentées, dont João, originaire de la région des Nyungwe au Mozambique actuel. Capturé et vendu comme esclave, il fut transporté à bord d’un navire brésilien avant d’être libéré par le croiseur anglais Lily et déporté à Maurice. À travers ces récits, l’exposition met en avant les trajectoires personnelles des captifs, en illustrant le contexte historique qui entoure leur déplacement et leur survie.

Après l’exposition, la collection Froberville est destinée à être transférée au Musée de l’esclavage intercontinental de Port-Louis, à Maurice, dès 2025. Ce projet est organisé en collaboration avec le Musée de l’esclavage intercontinental de Maurice et divers partenaires institutionnels, dont la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage, pour favoriser une meilleure compréhension historique et une transmission de la mémoire. Le commissariat scientifique de l’exposition a été assuré par Klara Boyer-Rossol, historienne, chercheuse, membre du Centre International de Recherches sur les Esclavages et Post-Esclavages (CIRESC).

Samba Doucouré

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