La BD remonte à 1956, avec Kizito, bulletin pédagogique de l’église catholique des Martyrs de l’Ouganda, qui racontait la Bible en BD. Il y eut un grand vide jusqu’au milieu des années 80 où apparut le père de la BD locale : Jérémie Bindika avec Muguma alias « Petit piment ». Les Aventures de Petit piment restituent les légendes issues de la littérature orale et connaît un immense succès. Puis ce fut le début du journal Ngouvou, dirigé par Ferdinand Kibiza à la fin des années 80. Doté de 36 pages, tiré à 7500 exemplaires, Ngouvou servait de support pédagogique aux professeurs. La BD n’y était qu’une rubrique parmi d’autres. Néanmoins, une nouvelle génération de bédéistes y fait ses armes : Bring de bang, Willy Zekid, Cyriaque Goma, Djobiss et Teddy Lokoka. Les deux derniers créent le collectif ACPBD à la fin des années 90, qui publiera la revue Mbongui BD et animera quelques stages. En 2006, naît l’association Graphik’Noir (sous l’impulsion de Franck N’Zila) qui publiera le journal satirique Yi wiri. A Pointe Noire, suite à la venue à trois reprises de Asimba Bathi (RDC), un groupe de jeunes dessinateurs se crée, révélant certains talents comme le jeune KHP [http://www.congopage.com/article/khp205-un-geant-congolais-de-la-bd] ou l’une des rares femmes du milieu, Jussie Lamathd. Cependant, les opportunités restent faibles pour les auteurs du pays. Les deux seuls albums publiés en 2009-2010 sont l’uvre d’un dessinateur de RDC, Serge Diantantu (Grand-père, raconte nous le Congo chez MYK éditions) et de KHP (Le chemin de « si je savais« ). A l’étranger, les auteurs brazzavillois s’expriment peu. Le conteur Gabriel Kinsa a vu deux de ses écrits adaptés en 2007 dans Le fruit du serpent, publié en France. En Côte d’Ivoire, la revue satirique et de BD Gbich a hébergé durant plusieurs années les travaux de Bob Kanza et Willy Zekid avant que les deux n’émigrent en France où ce dernier est employé par Planète jeunes. On peut noter également la parution en 2010 de La colonisation selon Sarko 1er, fruit d’un texte de Grégoire Koutekissa (illustré par René Ho), édité par son fils. Enfin, au Maroc, Gildas Gamy fait une apparition remarquée dans l’album collectif La traversée (2010).
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