« Le Gabon est une plate-forme géographique idéale »

Entretien d'Imunga Ivanga avec Didier Dingalt Ping

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Photographe de formation Didier Dingalt Ping a créé en 1986 à Libreville une des premières sociétés audiovisuelles privées, Star Vision, avec pour activité principale la photo et la vidéo. En 1992, il s’installe à Paris et créé avec deux amis, Claude Rosalie et Eric Roulé, SICA, une maison de production de clips vidéos, reportages et films documentaires. Depuis peu, il s’est réinstallé à Libreville.

Quels sont les avantages pour toi d’avoir été à Paris?
Au Gabon, je possédais déjà une structure analogue, que j’avais monté avec Claude Rosalie. Mais j’étais frustré parce que je n’arrivais pas à exécuter certains effets, à employer certaines techniques de tournage à cause du manque de matériel, d’informations. Je suis dans un métier qui évolue constamment : cela oblige à être au fait de l’actualité. Paris apparaissait comme une plate-forme intéressante pour évoluer au plan technique, mais également pour s’ouvrir aux autres Africains, Africains-antillais, Africains-américains.
A quel type de problèmes avez vous été confronté?
Au début, ce fut difficile. Les banques ne nous faisaient pas confiance. Nous avons dû déposer notre capital entièrement. Au niveau logistique, c’était pareil. Nous connaissions notre boulot, mais en arrivant à Paris personne ne nous connaissait. Donc il a fallu louer le matériel chez des prestataires, et là on vous demande des tas de papiers, de déposer des chèques cautions aux montants énormes ou alors on vous oblige à payer cash. Les diffuseurs n’étaient pas intéressés par nos produits ou trouvaient que nous ne respections pas les normes, qu’il n’y avait pas de créneau horaire pour les diffuser… En réalité très peu de nos programmes passent dans ces chaînes. Cela ne fait peut-être pas partie de leur politique…
Quelles sont alors vos activités principales ?
Au début, c’était le clip, suivi logiquement de l’édition de cassettes de programmes de chansons africaines. Nous comblions ainsi un manque, et cela nous permettait de vivre ! Depuis, on s’intéresse au film documentaire et au reportage sans délaisser le clip.
Avez-vous essayé la solution des chaînes africaines?
La difficulté des chaînes africaines c’est qu’elles n’achètent pas des programmes comme les nôtres. Il arrive qu’elles en fabriquent. Elles sont généralement subventionnées par leurs Etats, avec des budgets souvent insuffisants. C’est pourquoi la plupart d’entre elles reçoivent des programmes gratuitement. Ceci dit, nous restons ouvert à toutes négociations.
Des projets par rapport au Gabon? à l’Afrique?
On est train d’ouvrir une succursale à Libreville. Elle sera fonctionnelle dans très peu de temps. Pourquoi ? Parce que dans les dix prochaines années on aimerait avoir une présence beaucoup plus accrue sur le continent. Le Gabon est une plate-forme géographique idéale, et il bénéficie également d’une stabilité politique. A partir de là on pourra se déployer sur le reste de l’Afrique.

///Article N° : 1813

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