Printemps des poètes 10 : Mohamed Absoir (Comores)

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Africultures célèbre la poésie en invitant des poètes-slameurs, de Dakar à Brazzaville, en passant par Paris, ou encore Lomé, à partager et déclamer un texte original. Cette semaine, découvrez les interrogations spirituelles de Mohamed Absoir.

Hamu
Laissez-le courir ce pauvre cœur,
Laissez-le se perdre dans la beauté des ténèbres
Le secourir serait inutile c’est clair
Dans ces méandres où le bien et le mal s’effleurent.

Vivre entre l’urgence et l’envie de tout plaquer,
Courir après son destin, ce choix cadenassé.
De l’encre en guise de larmes, ou plutôt un testament,
Je suis le péché avec du charme, sur lui je suis perché, maman.

Entendez-vous l’appel de ces âmes pétrifiées ?
O wuhara hizo narenda, pvozatrende zinlinde
Que fleurissent les orties, là où la caresse est sans pitié !
Ngamvuno pvonavuwaza, mwinyi hurumwa hende.

Laissez-le courir ce pauvre cœur,
Laissez-le briller, fils de Lucifer.
Nourrir la quintessence de cet égarement refoulé,
Dr Jekyll et M. Hyde, s’expliquent sur du papier

Yadabiha hayiduwara, kedjarahara yahe roho
Tsokazana bo chiwumbe, we vuziza waho muyo
.
Quand le bruit du silence raisonne dans les abysses d’une âme errante,
Quand la foi se lamente et que le vice se complimente !

Faire ripailler le mal là où le bien fait la manche.
Qu’Allah me pardonne, cette nuit encore je me suis défoulé en boite.
Aussi vrai qu’on enterrera le dernier des fossoyeurs,
Pas aussi loin que demain, mon âme rejoindra sa seule et vraie demeure.

Mais, laissez-le courir ce pauvre cœur,
Laissez-le se brûler et goûter à l’enfer.
Foi, tu es la plus libre de toutes les prisons !
Moi, c’est à travers mes torts que j’ai toujours eu raison.

///Article N° : 11726

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Les images de l'article
Le slameur Mohamed Absoir © DR





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