Ce livre est le résultat de la découverte miraculeuse de 120 photos dans une enveloppe quasi anonyme dans un marché de brocantes à Casablanca par un enseignant de français, Didier Folléas. Photos prises dans les années 20 par ce grand journaliste-écrivain voyageur devant l’éternel qu’était Albert Londres. Un voyage qui l’emmena durant quatre mois de l’Île de Gorée au Congo en passant par le Gabon. C’est ce périple que Didier Folléas a tenté de reparcourir en cherchant sous les mots de Terre d’Ébène écrit soixante ans plus tôt et en fouillant dans la mémoire de ceux qui avaient connu Albert Londres. L’écrivain, qui faisait le reporter pour Le Petit Parisien, y décrit une Afrique qui n’avait rien d’exotique : » Son continent noir n’est qu’une désolation de savanes, desséchées, hantées par le spectre du baobab… Il n’est que forêts suintantes, figées d’angoisse silencieuse (…). Les Blancs y sont racistes, violents, avides et cruels. Ils ressemblent au margouillats « . Son indulgence pour les » indigènes » voire son amitié et sa solidarité, même mâtinées de paternalisme et d’une forme d’inculture africaine, font quand même sauter au plafond les colonialistes et les colons, petits et grands, qui le traitent de » métis, Juif, ramasseur de mégots et vil feuilletoniste « .
Putain d’Afrique ! Albert Londres en Terre d’Ébène, de Didier Folléas, Ed. Arléa, 1998, 155 pp., 130 F.///Article N° : 416