Capitaine Alexandre, du collectif On A Slamé Sur La Lune, pose un regard tout en slam sur l’actualité.
Discrimination
Fléau qui touche toutes les sociétés plurielles, qui n’arrivent pas s’expliquer les raisons de leur diversité.
La discrimination est une violation du principe d’égalité.
Égalité
Question vaste, qui devrait être un pilier de la République, enfin de toute République à la hauteur de l’idéal derrière le mot.
Tant qu’il y aura des hommes
Tant qu’il y aura des hommes, des femmes, et surtout des enfants à qui sont interdits ou refusés le droit de rêver, s’inventer une destinée, bâtir simplement un projet de vie, il faudra trouver la force de dénoncer, s’insurger, condamner l’idée même de discriminer, condamner TOUTES les discriminations.
Tant qu’il y aura des hommes
Il faudra résister.
Résister
– être enclin au désordre,
– se battre CONTRE sa propre faiblesse devant l’ordre des choses établies, et l’ombre du début de tout sentiment d’indifférence au monde,
– se battre POUR réussir, malgré tout, à ne jamais perdre le goût des autres
Depuis toujours je cherche une terre d’asile de fous, fous d’art, fous gueux aux curs fougueux et bienveillants, déviants vaillants, défiant la MORT par Amour de LA VIE.
Je suis un R.O.M, et mon exil prendra fin au commencement de la fin de ce livre-ailé, texte ivre dédié aux peuples migrateurs épris de liberté.
Liberté
– principe désuet, piétiné par les hommes qui ont dévoré les utopies,
– art abstrait, ou réalité concrète vécue par les ménestrels, les troubadours et les poètes chantant,
– idéal de vie, combat de tous les instants mené depuis la nuit des temps par des hommes intègres contre d’autres (les ogres de la première ligne), ayant tous les pouvoirs, tous sauf celui de désintégrer les rêves et tuer l’espoir
– soleil ardent vers lequel marchent les peuples
Peuple
Toi, moi, lui, il, elle, eux, vous, nous, ils, enfin tous ceux et celles qui croient
– à la douceur d’un long et tendre baiser qui pourrait durer trois jours,
– à la possibilité d’une île fraternelle, région du monde où les ego se prosterneraient devant la beauté, où les différences se tairaient, pour laisser entendre les rires des enfants, les rires des enfants, les rires des enfants, les rires des enfants
Enfants
– êtres-anges à l’innocence fragile
– habitants du royaume de tous les possibles
– ils vous grandissent, vous élèvent, et vous font entrevoir l’éternité
– je tu il elle nous vous eux ils, tous et toutes des fils et des filles de,
– prunelles des yeux d’une femme, mère, essence de vie
Je suis un R.O.M, allez leur dire, allons leur dire, que la terre est notre village, allez leur dire, allons leur dire, que nous sommes des gens simples, que nous aimons, nous rêvons, nous voulons des choses simples, du pain pour nos gosses et des roses, pour nos femmes. Du pain, oui du pain. Et des roses.
Rêver, c’est déjà être libre me murmure tous les soirs un jeune prophète vieux en son pays.
Alors allez leur dire, allons leur dire, que nous sommes des R.O.M, nègres juifs palestiniens arméniens indiens d’Amérique, damnés de la terre d’hier, d’aujourd’hui et demain, petits roumains montrés du doigt, désignés coupables de maux, tous plus grands que nous.
La vie étant le plus incertain et le plus beau d’entre tous les voyages, allez leur dire, allons leur dire que nous sommes tous des gens du voyage, allez leur dire, allons leur dire que leurs chiens peuvent toujours aboyer, nos caravanes passeront car nous avons pour nous, le feu, la force, la folie des grandes heures. De l’humanité déchue.
JE SUIS UN R.O.M, ALLEZ LEUR DIRE
Résistant d’Outre-Mer, j’offre ces mots, à qui veut les entendre, veut les comprendre, j’offre ces mots. En partage.
Dédié à Frantz Fanon, né Martiniquais, mort Algérien, et qui ne cherchait « rien d’autre en l’homme, que l’homme ».
Allons leur dire
///Article N° : 11144