A l’ombre de la haine

De Marc Forster

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Les distributeurs français ont eu du mal à trouver une traduction à Monster’s Ball. Les Québécois ont pourtant osé, eux, « Le Bal du monstre » qui évoque Le Bal des vampires mais pas les connotations sexuelles de l’expression américaine (to ball somebody). Car ce film a l’avantage de mettre en exergue les fonds bourbeux de l’imaginaire américain et de ne pas mâcher ses mots. Il n’hésite pas à montrer de face l’horreur des exécutions capitales dont on sait qu’elles concernent en priorité les Noirs qui constituent le gros de la population carcérale. Mais s’il ne cache pas ses intentions, le film fonctionne car il met en premier plan un mélodrame bien construit : on croit à la prise de conscience du gardien de prison raciste de la Géorgie profonde déstabilisé par le suicide de son fils et à son histoire d’amour pourtant plus qu’improbable avec la jeune épouse du Noir qu’il a exécuté. Les intentions pédagogiques restent en arrière-plan, d’autant plus efficaces.

1 h 55, avec Halle Berry, Billy Bob Thornton, Peter Boyle///Article N° : 2241


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