Bako Dagnon

S'en est allée

Print Friendly, PDF & Email

La musique malienne perd l’une de ses plus belles voix. D’elle, notre confrère, Gerald Arnaud, disait qu’elle était « un trésor national ».

Une griotte au timbre unique, l’une des valeurs sûres de sa génération. Conteuse autant que musicienne, elle avait sorti son sixième album, Titati (Syllart production/ Discograph) en 2007, avec l’ambition de rejoindre le grand carrousel des musiques du monde, après avoir longtemps émerveillé son public malien, avec ses fables et ses chants.  » Ceux de ma génération, écrivait Gerald, qui ont été bercés dans leur jeunesse par les 33 tours de l’immense Fanta Damba retrouveront ici la même émotion, les larmes au bord des yeux. »
Fille de Golobladji, dans la région de Kita, près de la frontière guinéenne, Bako Dagnon sortait des fameuses biennales de la jeunesse, qui, dans les années 1970, ont permis de partager le meilleur de la musique malienne hors des seuls sentiers de la tradition. Dix ans durant, elle a appartenu à l’Ensemble Instrumental National (EIN), où la bravoure voulait que chaque interprète maîtrise le répertoire des vingt sept communautés incarnant l’histoire du Mali moderne. Une expérience, qui, longtemps, a nourri son style, avec des emprunts au monde songhaï ou aux peuls du Wassoulou.
Bako Dagnon, dont la chanson « Tiga Monyonko » (« en épluchant les cacahuètes ») est un succès des seventies encore bien présent dans les mémoires, était appréciée par les plus grands, de Bazoumana Sissoko à Ali Farka Touré. Quarante ans de carrière au compteur. Devenue bamakoise en 1980, elle enregistre sa première cassette à succès 10 ans plus tard, mais ne sera entendue à l’internationale que lors de son apparition dans Mandekalou, anthologie où elle fait une apparition sur la demande de celui qui deviendra son dernier vrai producteur, feu Ibrahima Sylla. La « cantatrice Dagnon », comme l’appellent ses fans, avait collaboré, sur son dernier opus, Sidiba, avec Mama Cissoko et Lassana « Lassi » Aliou Diabaté, guitaristes émérites tous deux, sous la direction de Jean-Louis Solans et de Jean Lamoot.
Bako Dagnan est partie ce mardi 7 juillet 2015, de l’hôpital du Point G à Bamako, selon Maliweb. Paix à son âme.

Sidiba de Bako Dagnon (Discograph)///Article N° : 13074

  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Laisser un commentaire