Événements

Festival du Film d’histoire 2013
24ème édition. Thème : « L’Inde et la Chine. les géants de l’Asie ».

Français

L’édito de Jean-Noël JEANNENEY, Président d’honneur du Festival

Toutes les statistiques du monde ne pourront rien, cette année, contre le rêve. Les courbes du développement, les vertiges de la démographie, les concurrences sauvages, tout cela est d’une présence forte et rugueuse et nous allons en parler beaucoup, à Pessac, naturellement. Parce que les défis portés de la sorte à la vieille Europe méritent d’être relevés, ô combien, selon un équilibre bouleversé du monde, et parce que le cinéma contemporain, si créatif désormais en Orient, reflète, souvent magnifiquement, les tensions multiformes qui sont là-bas au travail.

Soit. Il n’empêche que nous gardons Baudelaire à l’oreille… « Le vert paradis des amours enfantines (…), Est-il déjà plus loin que l’Inde et que la Chine ? » Il n’empêche que l’onirisme se mêle sans relâche aux sécheresses du plus concret. Il n’empêche que les palpitations de l’imagination et de la mémoire nous renverront toujours vers « l’enfer du jeu », à Macao, vers les fumeries d’opium de Shanghai, vers les tombeaux hindous et le prestige suranné des maharadjahs. Qui s’en plaindrait ?

Nous allons vérifier, cette année plus que jamais, le poids des représentations dans les relations entre les peuples, la vitalité des curiosités et des incompréhensions croisées, la puissance des stéréotypes. Le cinéma excelle pour les refléter. Mais en même temps il s’appuie sur les clichés afin d’en démontrer l’inanité, ou pour le moins d’en utiliser les ridicules. Par quoi, une fois de plus, il crée une complicité spontanée avec le monde des historiens, puisqu’il y a belle lurette que ceux-là (et c’est pourquoi ils aiment tant être ici, en dialogue avec les gens de cinéma, devant ce public fervent) savent qu’une bonne part de leur bonheur consiste à promouvoir la réflexion sur la dialectique qui s’installe toujours entre la complexité des faits et la déformation des regards.

Or, nul ne niera que depuis bien longtemps (voyez Alexandre, déjà…) l’Inde et la Chine offrent un champ inépuisable à l’envol des imaginations, du côté des paysages fabuleux, de la littérature et des arts, des rituels de la religion et de la politique, des formes de l’esprit guerrier, des hiérarchies sociales, de la situation des femmes, de l’administration contrastée des êtres et des choses.

Et voilà bien pourquoi, à l’aube de cette nouvelle édition de notre cher Festival – insubmersible – nous jubilons.

Jean-Noël Jeanneney, Président d’honneur du Festival



L’édito de Pierre-Henri DELEAU, Délégué général du Festival
Le Grand Voyage


L’Inde et la Chine, deux pays de plus d’un milliard d’habitants chacun dont la croissance économique ne cesse de surprendre, voire d’inquiéter, le reste du monde. Deux pays aussi qui sont les plus grands producteurs de cinéma : plus de 1 000 films par an en Inde, plus de 850 en Chine ! Autant dire que le spectateur occidental n’en connaît qu’une infime partie (combien de films indiens ou chinois sortis commercialement en France ?). Il ne s’agit donc pas ici de dresser un panorama complet de toutes les tendances ou courants de pensée de ces deux cinématographies, une année entière n’y suffirait pas, mais en y regardant de près de montrer une sélection de films qui justement, rendent compte le mieux de l’histoire et de l’évolution économique, sociale ou politique de ces deux pays. Choix forcément arbitraire et restreint puisque la place et le temps nous sont comptés, mais qui prend tout son sens face aux nombreux films occidentaux qui, dans le passé, n’ont souvent utilisé l’Asie en général que comme toile de fond exotique quand ce n’était pas pour faire l’apologie de la civilisation occidentale au détriment de cet Orient toujours menaçant (on pense, évidemment, au cinéma britannique glorifiant la conquête de l’Inde !).

Toutefois, il faut souligner que quelques grands cinéastes européens, attirés par ces mondes inconnus ou presque, par amour et fascination pour ces cultures si anciennes, quelquefois aussi par conviction politique, ont tenté de s’en approcher et de nous en dévoiler les mystères. Ainsi de Peter Brook (avec la collaboration de Jean-Claude Carrière), Malle, Renoir, Rossellini pour l’Inde, Antonioni, Joris Ivens et Marceline Loridan pour la Chine. Mais leur regard, si respecteux de la réalité qu’ils tentaient d’expliquer, ne pouvait être que fragmentaire et limité dans le temps. C’est pourquoi il est indispensable de rapprocher ces témoignages avec la vision directe des réalisateurs indiens et chinois qui rendent compte aujourd’hui de la réalité et de l’histoire de leur pays.

Satyajit Ray, Guru Dutt, Mira Nair, Deepa Mehta, Ritwik Ghatak, Goutam Ghose, Adoor Gopalakrishnan, Shyam Benegal, Anand Patwardhan entre autres pour l’Inde, Wang Xiaoshuai, Ning Ying, Zhang Yimou, Zhao Ming, Wang Bing, Ann Hui, Lu Chuan pour la Chine, nous ouvrent les portes d’immenses territoires. Il est grand temps d’aller à leur rencontre : nous avons encore tout à apprendre.

Pierre-Henri Deleau, Délégué général du Festival


Les Jurys Documentaire

Le Jury officiel

Parrainé par le Syndicat Viticole de Pessac-Léognan
Président : Lam Lê, cinéaste (lauréat 2012 du prix du jury pour Công Binh – La longue nuit indochinoise)
Martine Allaire, éditrice
Patrick Cabouat, cinéaste (La Grande Famine de Mao)
Clara Ott, cinéaste (lauréate 2012 du prix du jury IJBA pour Adios Muchachos)
Clément Puget, responsable du Master Pro Documentaire à l’université Bordeaux III

Le Jury lycéen : Prix Bernard-Landier du Jury lycéen
en hommage à l’ancien conseiller cinéma du Rectorat de Bordeaux
Présidente : Laurence Attali, réalisatrice et productrice (lauréate 2012 du prix du jury lycéen pour Président Dia)
et 9 lycéens des établissements de l’agglomération bordelaise :
Timothé Barjou (Lycée Pape-Clément – Pessac)
Mélanie-Alexine Benoît (Lycée Fernand Daguin – Mérignac)
Jean Briot (Lycée Montesquieu – Bordeaux)
Bastien Gilles (Lycée Pape-Clément – Pessac)
Samuel Gleyze (Lycée Montesquieu – Bordeaux)
Chloé Gondat (Lycée François Mauriac – Bordeaux)
Elsa Goulley (Lycée Max Linder – Libourne)
Anaïs Morin-Larrieux (Lycée Montesquieu – Bordeaux)
Marjorie Seignier (Lycée Pape-Clément – Pessac).

Le Jury lycéen est encadré par Frédéric Fièvre, enseignant et membre du groupe pédagogique du Festival.

Le Jury IJBA des jeunes journalistes
Président : Jean-Michel Carré, cinéaste (Chine, le nouvel empire)
et 5 étudiants de l’IJBA (Institut de Journalisme Bordeaux Aquitaine) :
Ambroise Ducher
Léa Gasquet
Frédéric Leclerc-Imhoff
Mélanie Lelion
Jenny Stenton

Prix du public
Parrainé par la revue l’Histoire

Les films de la compétition documentaire
10 documentaires sélectionnés par Pierre-Henri Deleau, délégué général du Festival.
Compétition de films documentaires inédits à la télévision française (indépendants du thème et présentés en avant-première).

Projections au cinéma Jean Eustache du mardi 19 novembre au samedi 23 novembre.
Rediffusion à l’auditorium de la Médiathèque Jacques Ellul.
* Le Chant des tortues, de Jawad Rhalib, France/Belg/GB, 2013, 85′
* Détroit, mes fantômes, de Steve Faigenbaum, France, 2013, 86′
* Hélène Berr, une jeune fille dans Paris occupé, de Jérôme Prieur, France, 2013, 88′
* L’Irrésistible ascension de Moïse Katumbi, de Thierry Michel, Belgique, 2013, 83′
* Nous filmons le peuple, d’Ania Szczepanska, France, 2012, 58′
* L’Ombre de Staline, de Thomas Johnson, France, 2013, 90′
* Opération Anthropoïde, éliminer le SS Heydrich, de Jarmila Buzkova, France, 2013, 78′
* Portugal, l’Europe de l’incertitude, de François Manceaux, France, 2012, 52′
* Le Procès du viol, de Cédric Condon, France, 2013, 52′
* Mur de Berlin, décompte fatal, de Bertrand Delais, France, 2013, 52′


Les Jurys Fiction

Le Jury officiel
Parrainé par la Caisse des Dépôts et Consignations et le Domaine Clarence Dillon (Château Haut-Brion – 1er Grand Cru Classé 1855, Château Mission Haut-Brion – Cru classé des Graves)
Président : Dai Sijie, cinéaste (Les filles du botaniste, Balzac et la petite tailleuse chinoise, Chine ma douleur…) et écrivain
Rajkumar Bhan, cinéaste (Le Petit Peintre du Rajasthan)
Luisa Prudentino, historienne du cinéma chinois
Caroline Puel, correspondante du Point à Pékin, prix Albert Londres
Jean-Marie Tixier, président de l’association du cinéma Jean Eustache
Boris Orgogozo, acteur en Chine

Le Jury étudiant : Prix du Jury étudiant
Parrainé par le Crédit Mutuel du Sud-Ouest
Président : Thomas Lacoste, cinéaste (Notre Monde)
et 5 étudiantes des Universités de Bordeaux :
Aurélie Ferrasse (Master Urbanisme – Université Bordeaux III)
Charline Gachie (Licence Culture humaniste et scientifique – Bordeaux III)
Cécile Pochard (Master – Sciences Po Bordeaux)
Mélanie Sargeac (Licence Sociologie – Université Bordeaux II)
Manon Séval (Licence Culture humaniste et scientifique – Université Bordeaux III).

Prix Pape Clément
Décerné à une personnalité de l’Histoire ou du cinéma, en hommage à son parcours professionnel.

Prix du public
Parrainé par l’Histoire

Les films de la compétition fiction
Sélectionnés par François Aymé, commissaire général du Festival.
Compétition de longs métrages de fiction, indépendants du thème, présentés en avant-première.

Projections au cinéma Jean Eustache du mardi 19 au samedi 23 novembre 2013.
* 25 novembre 1970, le jour où Mishima choisit son destin, de Koji Wakamatsu, Japon, 2011, 119′
* A Touch of Sin, de Jia Zhangke, Chine, 2013, 133′
* Le Cinquième pouvoir, de Bill Condon, États-Unis, 2013, 128′
* D’une vie à l’autre, de Georg Maas, All/Norvège, 2012, 100′
* Le Grand cahier, de Janos Szasz, All/Hongr/Fr/Autr, 2013, 109′
* L’Homme du peuple, d’Andrzej Wajda, Pologne, 2013, 124′
* Mandela : long walk to freedom, de Justin Chadwick, GB, 2013, 145′
* * Le Long chemin vers la maison, d’Alphan Eseli, Turquie, 2013, 133′
* La Marche, de Nabil Ben Yadir, France, 2013, 110′
* My Sweet Pepper Land, d’Hiner Saleem, Fr/All/Irak, 2013, 100′
* Paradjanov, de Serge Avedikian, Olena Fetisova, Ukr/Fr/Géorg/Arménie, 2013, 95′
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