La culture musicale de Sao Tomé et Principe synthétise l’ensemble des rythmes des pays lusophones. Due aux descendants d’esclaves angolais établis dans le Golfe de Guinée vers la fin du XIXè siècle, ceux-ci vont ainsi introduire le matacumbi ou socope : « une musique rythmée et chantée en lungye (langue des insulaires) et jouée avec des zabumbas et mussumbas (tambours), des pintas (tambours percés dans lesquels on glisse une baguette mouillée), des puitas, canzas et cabaços (maracas) pour donner le rythme et des pitos et pitu dosçi (petites flûtes en bambou), des sanzas (piano à pouce) et des lenguene (sorte de berimbau brésilien) pour la mélodie ».
Né de l’apport extérieur, le matacumbi évolue et s’enrichit d’autres musiques : Angolaises (semba), Brésiliennes (samba), Congolaises (rumba), Capverdiennes. Le nouveau genre musical, qui se popularise dans les années 60, naît de la fusion progressive de trois principaux styles musicaux : le decha, qui se rapproche du mbalax, adopté par le musicien Xixi. « Le lundun, au rythme sensuel et syncopé, aux textes plaintifs ». Le danço congo se caractérise par une danse suggestive. Alvarinho Trigueiros va développer les rythmes populaires angolais et brésiliens, « joués lors des funérailles où les danseurs tombent en transe. »
Dans les années 80 le socope connaît ses heures de gloire grâce à Gilberto Gil Ulbelina. « Son objectif est de faire connaître le decha, et de réhabiliter les rythmes traditionnels : kazukuta, kadike, somba« , qu’il mélange à la samba brésilienne. »
Eyuphuro Mama Mosambiki (Realworld / Virgin)
Citations : Nago Seck, Sylvie Clerfeuille, les musiciens du beat africain, Bordas, 1993.///Article N° : 1286