« La poésie a sa place partout »

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Jacques Fournier est directeur de la Maison de la Poésie de Saint-Quentin-en-Yvelines (78), initiateur du festival PoésYvelines et de deux prix de poésie. Il nous parle de la place de la poésie aujourd’hui et des passerelles avec les autres arts. Rencontre.

Afriscope : Pourriez-vous nous dire quelques mots concernant votre parcours ?
Jacques Fournier : J’ai été instituteur pendant plus de 20 ans, avant de prendre la direction de cette Maison de la Poésie en 2002, à sa création.

Quels types de projets défend la Maison de la Poésie de Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY) ?
La Maison de la Poésie de SQY a été créée à l’initiative de Roland Nadaus, alors maire de Guyancourt, une des communes de SQY. Il
m’en a confié la direction avec un projet : la défense et l’illustration de la poésie auprès du public le plus large possible, en utilisant tous les « outils » imaginables : lectures, rencontres, spectacles, formations, expositions, etc, en initiant des partenariats, tout en maintenant un niveau d’exigence élevé, ce qui ne signifie nullement le choix d’une poésie pour une élite. Mais il faudrait mettre « poésie » au pluriel, le principe étant pour moi de ne défendre aucune chapelle d’écriture. Il s’agit de montrer la poésie dans ses multiples aspects, très souvent en lien avec d’autres arts : musique, bien sûr, mais aussi peinture, dessin, gravure, le jeu des comédiens, etc. Nous travaillons beaucoup dans cet esprit de passerelle entre les arts. C’est aussi pour nous un moyen de faire venir à la poésie des publics qui s’intéressent prioritairement à d’autres moyens d’expression. La poésie a sa place partout.

Qu’est-ce que la poésie représente pour vous ?
Tout. Ou presque. Je vis en poésie depuis près de 40 ans. J’en ai fait mon métier, pour permettre aux poètes de vivre et de faire connaître leur oeuvre, leur parcours, leur vie. Plus qu’un métier, c’est une passion. La poésie a un rôle à jouer dans l’éducation, cela va de soi. Quand j’étais instituteur, ma priorité était d’apporter une autre manière de traiter la poésie que par la simple récitation. Avec la Maison de la Poésie, nous initions de nombreux projets qui permettent
chaque année à des centaines d’élèves,de la maternelle à l’université, d’entrer en contact avec la poésie et un poète dans leur
parcours scolaire.

La Maison de la Poésie est-elle ouverte à la diversité ?
La mission prioritaire de la Maison de la Poésie est la poésie de langue française telle qu’elle s’écrit et se dit à travers le monde. Nous avons déjà accueilli nombre de poètes de tous les continents. Chacun des 14 numéros de notre revue semestrielle Ici & Là (maintenant arrêtée) contenait un dossier consacré à ces poésies trop
peu connues chez nous :Acadie, Antilles, Afrique noire, Tunisie, etc. Quand on relève qu’aucun poète de langue française non français n’est sélectionné dans les listes d’ouvrages recommandés au collège par l’Éducation nationale, on se dit qu’il y a encore du travail à faire pour que ces écritures trouvent leur place.

Avons-nous besoin de poésie aujourd’hui, au moment où règne la violence partout dans le monde ?
Je crois naïvement que la culture, et prioritairement la poésie, est le meilleur moyen d’éviter le marasme de l’humanité dans l’abomination, le fanatisme, l’intolérance. C’est le fondement de mon engagement pour la poésie. Si elle propose une vision du monde, elle est aussi la garante d’une humanité attentive et altruiste. C’est le
sens que je donne au fameux « Je est un autre » d’Arthur Rimbaud.

Plus d’infos : 10 Place Pierre Bérégovoy, 78280 Guyancourt
01 39 30 08 90
www.maisondelapoesie.agglo -sqy.fr///Article N° : 12794

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