Musique

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De Jacques Schwartz-Bart

Coup de cœur

Il y a deux ans « Soné Ka La », le premier album personnel de ce musicien guadeloupéen célébrait, avec une ferveur encore un peu brouillonne, les noces fertiles du jazz et du gwoka, déjà annoncées plus fougueusement par un autre grand saxophoniste, son aîné le Californien David Murray. Le martèlement immémorial des tambours ka (ici Olivier Juste au boula, Sonny Troupé au makè, tous deux absolument éblouissants) continue de forger une identité musicale personnelle qui dévoile progressivement son intimité, dans une lumière irisée, entre pudeur, désir de dire, plaisir de jouer et même de séduire, pourquoi pas !… Le titre « Abyss »…

De Cheick Tidiane Seck

Chef d'œuvre

On pourrait qualifier cet immense artiste malien trop longtemps tapi dans l’ombre des autres par un paradigme cher aux jazzmen : Cheick Tidiane Seck est d’abord un musicians’ musician. Souvent mal traduite en français, cette expression ne signifie pas « un musicien pour les musiciens » mais plutôt « un musicien unanimement reconnu par ses pairs » – ce qui n’implique en rien une incapacité d’émouvoir tout un chacun. Personnage chaleureux, jovial et truculent, celui qu’on surnomme « Black Bouddha » en raison de sa rondeur et de sa sérénité a toujours su conjuguer sa créativité exubérante et un sens inné du contact avec le public.…

Entretien de Christine Avignon avec Baloji

Paris, juin 2008

Ancien membre du groupe de rap belge « Starflam », le chanteur congolais Baloji a sorti début 2007 son premier album solo, « Hôtel Impala », dédié à sa mère. Il y évoque sa jeunesse en Belgique, le Congo, le racisme, les relations amoureuses… Dès sa sortie, « Hôtel Impala » a connu un succès retentissant. Baloji est actuellement en tournée dans toute l’Europe. Rencontre lors de son passage au Zénith pour le festival « Paris Hip-Hop ».

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© Christine Avignon




Sète en habits de fête

Pour la douzième fois, le port languedocien convie les aoûtiens à un festin de musiques du monde. Sans renier ses origines « latines », au fil des ans la « Fiesta » s’est ouverte à toute la planète et surtout à l’Afrique, avec cette année une grande soirée éthiopienne. Retour sur l’histoire d’un festival sans façon, et rencontre avec José Bel, son fondateur.

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La tente de Radio Nova : de gauche à droite, RKK, le pianiste Omar Sosa et José Bel.
Seun Kuti & Egypt 80 en répétition à Fiest'à Sète 2007.




Il existe en Europe peu de festivals entièrement dédiés aux cultures africaines. Celui de Cajarc se distingue par la beauté de son site et la singularité de son projet, que résume son nom en forme d’acronyme : « Africajarc », c’est la rencontre courageuse, durable et réussie, entre un village gaulois et le continent africain. Bon anniversaire !

"Les temps chauds" contre le temps des sourds

Parmi les nombreux évènements musicaux de la région Rhône-Alpes, ce festival estival est le plus convivial, le plus original et sans doute le plus utile : depuis dix-sept ans il ouvre les oreilles de tous, surtout des enfants, à la diversité des musiques du monde et en priorité à celles d’Afrique. Hélas, cette grande aventure culturelle vient d’être entachée par un « fait divers ». Dans une région (la Bresse) aussi belle que riche mais réputée conservatrice, cette noble utopie n’est pas du goût de tout le monde, comme nous l’ont rappelé, le dernier soir, deux primates locaux auxquels les poings servent…

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Dizu Plaatjies and His Ibuyambo Ensemble © Patrick Faure
© Patrick Faure
L'Elefanfare et un choeur d'enfants de l'Ain © Patrick Faure




Je ne risque pas trop de me tromper en écrivant que c’est la première fois que des musiciens africains, « au nom de l’amour » se réunissent pour rendre hommage à un groupe de rock européen. Outre le fait que U2 n’est pas le pire dans le genre, l’activisme hypermédiatisé de son chanteur Paul Hewson (alias Bono) en faveur de l’Afrique n’est sans doute pas étranger à la démarche qui aura mené à cette compilation. Autrement dit, si je me permets de dire un peu de mal de ce cd, je sais d’avance que je risque une volée de bois vert… Je…

Naguère encore l’Afrique était surtout le terrain favori de cette ethnie bizarre des « chasseurs-cueilleurs de sons », des ethnomusicologues patentés qui arpentaient vaillamment ses pistes à travers la brousse, Nagra ou DAT en bandoulière, en quête de musiques inédites. Depuis quelques décennies, à ces chercheurs passionnés sont venus s’en ajouter d’autres qui ne le sont pas moins, mais qui ont des méthodes et des motivations différentes : ce qui les intéresse, c’est le patrimoine enregistré, bien souvent ignoré et tout aussi menacé d’oubli, des musiques africaines urbaines… Les États africains, hélas, ne font rien pour préserver, recenser et répertorier les centaines…

Entretien d'Erika Nimis avec Salif Keita

Bamako, décembre 2007

Rencontre à Bamako avec Salif Keita dans les murs du Moffou, un espace culturel, à la fois club et studio d’enregistrement, qu’il a créé après son retour au pays au terme de 18 ans d’exil. Il évoque sa carrière, ses projets, ses frustrations, mais aussi ses espoirs.

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© Erika Nimis
© Erika Nimis
© Erika Nimis




De Natacha Atlas & The Mazeeka Ensemble

Jusqu’à ce septième album aussi somptueux qu’inattendu, la belle Égyptienne globe trotteuse traînait encore derrière elle, depuis ses débuts hasardeux, une (fallacieuse) réputation de diva interlope et sulfureuse, adepte d’une danse du ventre mâtinée de techno qui avait su séduire entre autres Jean-Michel Jarre… C’était oublier que son premier cd, « Diaspora » (1995) était un étonnant manifeste pour la paix en Palestine ; que le deuxième, « Halim », était une évocation passionnée du génial crooner du Caire Abdel Halim El Hafez, dont Natacha était tombée amoureuse dès l’adolescence. C’était aussi oublier que durant de longues années, au risque de sacrifier une carrière…

De Rokia Traoré

Coup de cœur

Ni griote, ni diva, ni rien d’autre qu’elle-même, la charmante malienne d’Amiens suit son chemin sinueux, un peu à l’écart (mais jamais loin) des sentiers battus de la grande musique mandingue, avec une fraîcheur, une ingénuité et une ingéniosité qui forcent l’admiration.

Des Amazones de Guinée

Coup de grâce

Enfin ! voici le retour en force des femmes gendarmes de Conakry ! Je n’étais pas encore né que j’étais déjà tombé fou amoureux de cet orchestre, comme vous le serez instantanément en écoutant ce disque. Près d’un demi-siècle après sa création, le premier ensemble musical féminin d’Afrique a plus que jamais fière allure. Pourtant, comme l’écrit justement notre cher confrère Justin Morel Junior, « l’histoire des Amazones n’est pas faite de dentelles roses. Les musiciennes l’ont tissée point par point au carrefour des volontés et des passions, au dépassement des complexes et des obstacles ; elles l’ont structurée au fil…

De Bafing Kul

Né à Bamako dans une famille noble originaire de Segou, Bafing Kul, auteur, compositeur et interprète, a choisi de se consacrer pleinement à la musique militante, dérogeant ainsi aux règles des traditions établies. Très tôt sensible à la souffrance des filles employées dans les familles, il écrit « 52 Bamako » pour dénoncer l’esclavage domestique. Il s’engage ensuite activement dans la lutte contre l’excision, pratique qui touche encore 80 % de femmes au Mali, et des milliers dans le monde. En 2002, il s’installe en France, où il collabore avec la Commission pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles (CAMS). Avec le soutien de…

Trésor archéologique

Cette anthologie fascinante nous plonge dans un abîme de mystère : celui de la préhistoire du « disque africain », au sens propre du terme. Il ne s’agit pas, en effet, de ces documents que les ethnomusicologues captèrent à l’époque pour étayer leurs études et qu’ils éditèrent (parcimonieusement) pour satisfaire la curiosité du public occidental. Ces vingt-trois plages, parmi des milliers d’autres, furent enregistrées et pressées en 78 tours, en Angleterre, exclusivement pour être exportées vers les colonies britanniques d’Afrique de l’ouest, afin de satisfaire la demande déjà insatiable des mélomanes locaux. Nous n’allons pas repasser ici le vieux disque rayé selon…

De Gérald Arnaud

« Le rythme chasse cette angoisse qui nous tient à la gorge ». Youssou N’Dour a passé une partie de son enfance à Joal, village-natal de Senghor. C’est sur ce rappel que débute le livre de Gérald Arnaud et c’est ainsi qu’il continue : une vision bien à lui de la vie et de l’œuvre d’un chanteur et musicien pas moins célèbre que le poète-président. Yandé Codou Sène, la cantatrice sérère devenue griotte de Senghor, mise en valeur récemment dans plusieurs films documentaires (1), enregistrera d’ailleurs un disque en duo avec Youssou N’Dour. Si Gérald Arnaud cite L’Elégie des circoncis de Senghor,…

De Wasis Diop

Coup de foudre

En écoutant pour la première fois un tel disque, on se dit d’abord qu’il serait absurde que « Let Me Go » ne soit pas le tube de l’été 2008 ! Ensuite on pense que plusieurs autres chansons de ce disque mériteraient cet honneur. C’est sans doute cela qui fait un grand disque, quand on ne sait plus choisir entre les titres, qu’ils forment une sorte de « suite » indissociable, et une « somme » dont il est vain de tenter d’exclure la moindre partie. Je me souviens du coup que j’avais reçu sur la tête à la sortie de « For Duke », le génial hommage…

De Touré Kunda

Renaissance

Très différent de tous les précédents, issu d’une longue période de recherche musicale, de réflexion culturelle et spirituelle, cet album foisonnant d’émotions pures et d’idées fortes marque la renaissance d’un groupe déjà légendaire, que nous avons tous adoré lors des meilleures étapes de ses trente ans de parcours. Voici sans doute le chef-d’œuvre tant attendu de Touré Kunda !

De Rachel Ratsizafy

Coup de cœur

Malgré le titre de ce premier album personnel, aucun genre musical ne semble étranger à cette jeune et émouvante chanteuse. Son éclectisme est aussi confondant que sa voix est profonde et captivante. Depuis longtemps soliste du groupe Jazzpel, elle a aussi fréquenté les musiques antillaises (avec Zoukafri), sud-camerounaises, comoriennes et sud-africaines (avec Pososhok) ou mozambicaines (avec Time Mozam), ainsi que le blues et la soul avec Nothing but the Blues…

Entretien de Gérald Arnaud avec Youssou N'Dour

Reims, 1er mars 2008

Youssou N’Dour a renouvelé le 5 avril une expérience exceptionnelle mais déjà coutumière : transplanter à Paris, au Palais Omnisport de Bercy (20.000 places) l’ambiance du Thiossane, son club de Dakar (500 places). (1) Alors que sort en France l’un des deux films dont il est le héros cette année, « Retour à Gorée » (2), le plus célèbre des chanteurs sénégalais – élu par le magazine américain « Time » parmi les cent personnalités les plus influentes de la planète – nous parle de son nouveau cd « Rokku Mi Rokka », de sa musique et de sa vie.

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Youssou N'Dour dans Retour à Gorée
Youssou N'Dour Rokku Mi Rokka




De Goreala

Coup de rap en plein cœur

Quand nous parlons de rap africain, sur ce site, nous avons souvent (trop ?) tendance à privilégier le développement spectaculaire de ce style musical dans les pays dits « francophones » du centre et surtout de l’ouest du continent. Pardon ! Let’s apologize…

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