Cilia Sawadogo (Allemagne/Burkina Faso)

Cinéaste
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Marquée par son origine africaine, la cinéaste Cilia Sawadogo est conduite à approfondir son africanité.

 » Dans mon travail quotidien pour l’Office national du film, on me confie des réalisations sur la culture noire. Je n’y suis pas cloisonnée mais je dois d’abord et avant tout me diriger vers les réalités des communautés noires, qu’elles soient culturelles ou sociales. Si je proposais un film sur l’Allemagne, personne ne comprendrait ! Mais il est vrai aussi que peu de réalisateurs en général s’intéressent à ces sujets donc ça me plaît de les sortir de l’anonymat. Mais, tout Africains qu’ils paraissent, mes court métrages sont présentés aux Journées du cinéma québécois. Enfin, c’est vrai que je me sens beaucoup plus africaine… hors d’Afrique !
En fait, quand j’ai réalisé Le Joueur de cora, j’avais pour mandat d’être dans une tonalité la plus africaine possible. Gaston Kaboré, avec qui j’ai travaillé, a d’ailleurs ajouté sa propre touche d’africanité. Mais en maintenant le choix d’un personnage féminin qui s’affirme, je validais tacitement ma culture occidentale. Les femmes africaines pensent de la même manière mais souvent elles n’osent pas se lever pour le dire.
Quand on fait de l’animation, le public, et l’industrie d’ailleurs, ont l’impression que ce n’est jamais assez long. Dans mon monde idéal, j’aimerais tourner un moyen ou long métrage en animation live ! L’histoire se déroulerait en Afrique mais l’influence serait franchement européenne. On me pousse vers ce qui vient d’Afrique, ce sont les coïncidences qui font le reste. Lors de mon dernier voyage, je me suis retrouvée dans un village perdu. Je me sentais comme dans un rêve. J’étais émerveillée parce que je me suis retrouvée le témoin d’une soirée étonnante dans laquelle les mystères et la magie côtoyaient la réalité. J’avais un peu peur et j’ai accepté de me laisser complètement guider. Comme je tangue toujours entre mes différentes cultures, mon film en serait le reflet. En Europe, les elfes font partie du patrimoine. En Afrique, les gens vivent parfaitement cette dualité entre légende et réalité. J’ai le temps d’y penser ! « 

Cilia Sawadogo est arrivée à Montréal en 1984. Le Joueur de Kora conte en sept minutes denses la difficulté d’un père à accepter l’amour de sa fille Siré avec Naba, de classe sociale différente puisque griot, et comment Siré arrive à l’imposer. ///Article N° : 718

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