Trois ans après le surprenant Na Afriki, la fille prodige du village Ki Yi revient avec Djekpa La You (enfants du monde), un album au son contrasté, quelques fois inégal, comparé aux précédents opus. Dobet Gnahoré y célèbre une Afrique debout sur ces quatre fers, en dépit de tous les maux. Une voix dense et authentique qui chante la dignité malgré le manque, l’amour et sa fragilité, la forêt menacée, la terre aimée, l’assèchement de la vie, l’enfance blessée, la passion d’une mère, la parentèle perdue, les liens du père et de la fille au seuil de l’imaginaire, le destin en marche ou encore la beauté noire en son mystère. Celle que l’on loue pour sa générosité et sa fougue en live concert s’abreuve ici, comme pour ses précédents enregistrements studios, aux quatre coins de l’Afrique. Avec une capacité étonnante à franchir le mur des langues en nomade rompue à l’échange et aux joutes poétiques. Bambara, swahili, bété, marongo, mina, sans oublier le dida, cette langue du père, à qui elle demande protection et bénédiction sur l’immense Salde. À l’exception de ce titre, l’album, que l’on range au rayon des variétés entre le ziglibiti, les couleurs mandé, le mbaquanga, la fièvre du ndombolo, la vieille rumba ou l’esprit de fanfare, se répand en conversations contenues avec la guitare habile de Colin Laroche de Feline, fidèle compagnon des virées panafricaines de la chanteuse ivoirienne depuis ses débuts. Quelques complices recrutés au hasard des routes complètent le tableau de voyage : Vusi Mahlasela, Fatoumata Diawara, Soum Bil, le Gangbe Brass Band
Djekpa La You de Dobet Gnahore (Contre-Jour / Harmonia Mundi)Dobet Gnahore est actuellement en tournée en Europe. Elle sera le 29 :07 au Rich Mix (Birmingham) ; le 2/08 à Cagliari (Italie) ; le 6/08 au Festival Africa Bidon (Ardèche/France) ; le 8/08 à Floreffe (Belgique) ; le 2/09 à Bari, le 3/09 à Padoue (Italie) , le 11/09 à Fismes (Marne) et le 12/03/11 au Musée du Quai Branly (Paris/France)///Article N° : 9608