Nous sommes le 20 juin 2019, la deuxième édition du festival Carthage Dance vient de se terminer. Sa directrice Mariem Guellouz nous parle de cet événement unique en Tunisie.
Quelle est la place du festival Carthage Dance par rapport aux autres événements chorégraphiques en Tunisie ?
C’est le premier festival dédié à la danse qui est financé par les pouvoirs publics. C’est une première ! Depuis des années, il y a les Journées cinématographiques, les Journées théâtrales, les Journées musicales de Carthage. Il a fallu attendre après la Révolution pour avoir les Journées chorégraphiques. C’est important que l’Etat reconnaisse cet art et ainsi le statut du danseur.
Est-ce qu’il y a d’autres initiatives en Tunisie dans le secteur privé ?
Il y a une tradition chorégraphique depuis les années 1960 avec par exemple la troupe nationale des arts populaires. Ensuite il y a eu le Ballet de danse contemporaine, puis le Centre national de la danse. Maintenant il y a aussi le Ballet de l’Opéra de Tunis, le nouveau ballet de danse tunisienne. La scène chorégraphique est dynamique très variée, qui commence à se faire connaître à l’étranger.
Votre programmation se veut tournée vers l’Afrique et le monde arabe.
Je parle toujours de « Sud ». La Tunisie c’est vraiment le monde arabe et l’Afrique. Pour moi ça va ensemble. Le festival connaît aujourd’hui une très forte présence arabe. Il est en train d’aller vers une sorte de plateforme arabe pour la création chorégraphique. Et l’idée c’est comment avoir davantage de chorégraphes africains pour établir ces liens entre l’Afrique et le monde arabe. Comment être à la fois arabe et africain ? Quelle est la spécificité arabo-africaine de la création ? La question de l’africanité, nous ne la prenons dans sa pluralité des modes de danse, des habitudes de danses. C’est comment articuler l’Afrique et le monde arabe. Comment penser les pays du Sud dans une forme de panafricano-arabisme.