Quand la détermination sociale empêche d’espérer sortir de son rang sans un miracle, ne reste plus que la loterie ou le sport
Ou bien vendre son âme au diable, comme la légende que raconte Robert Johnson dans le film.
Kwame aurait eu le sport : il est super bon en basket. Mais il lui faut de bonnes chaussures pour convaincre l’entraîneur américain de le tirer de là et le voilà entraîné dans un coup foireux.
L’intention crève l’écran, illustrée par de longs plans de regards soulignés par l’éclairage, des ralentis et une musique dramatique. Le scénario (qui ne donne pas dans la dentelle) en devient prévisible et l’histoire tombe à plat. Mais ce qui frappe et fait finalement l’intérêt du film, c’est la teneur de la morale qui le sous-tend. La sur comprend que son frère a fauté, entraînant le pire imaginable, mais elle ne lui en tient pas rigueur. Animée par la conscience de la nécessité, elle lui assène : « II ne suffit pas de jouer, il faut gagner, sinon ce sera nul pour toute la famille ». Pas de condamnation donc, mais la lucidité de continuer pour s’en sortir et tenir son rôle. Une morale de l’ « affirmative action » car la vie est ainsi. Et du coup un film assez réjouissant !
Moyen métrage de Ngozi Onwurah (Nigeria, 2001-31mn) Avec : Bran Biragi (Kwame), Elizabeth Mathebula (Mama) Production : Zimmedia, Non Aligned Films. Série Mama Africa. ///Article N° : 3036