Évoquer la censure culturelle équivaut à parler d’une époque révolue. Pourtant, la fragilité des espaces d’expression laisse remonter un autre son de cloche. « La censure existe, brutale ou insidieuse, elle est d’abord économique, puis politique, ou les deux à la fois. Elle provoque l’autocensure chez tout créateur qui veut exprimer sa vision du monde, donner du sens à ses idées dans un monde, où les idéaux de l’homme, qui ont nom justice et égalité des droits, sont quotidiennement piétinés. Croire le contraire, c’est être naïf ou idéaliste. » (1) Ces mots du réalisateur Med Hondo remontent à plus de vingt-cinq ans. Les remettre dans un débat, aujourd’hui, pourrait sembler anachronique à beaucoup. Nabil Ayouch, dont le dernier film Much Loved a été interdit de circulation au Maroc, nous dit d’ailleurs que la censure aujourd’hui ne présente « aucun intérêt« , en tant que telle. Des cas de censure sont pourtant régulièrement recensés dans différents pays d’Afrique. ...