Au cœur de Marseille, le quartier de Noailles est à l’image de la ville, et de ses histoires migratoires. On y croise une population de cafetiers algériens, commerçants comoriens, vendeurs guinéens, tailleurs et coiffeurs sénégalais, vendeurs de textiles asiatiques et jeunes « bobos » du cours Julien. Rencontre avec Kamel Khelif, un illustrateur qui habite le quartier.
Au dernier étage d’un vieil immeuble de la rue Jean Rocque, à Noailles, Kamel Khelif nous accueille chez lui. C’est à la fois son appartement, son atelier et sa bibliothèque. L’illustrateur a 57 ans, cela fait 30 ans qu’il dessine Marseille. « Mais, je ne sais pas si j’y ai jamais trouvé ma place… », confie-t-il.
Pour lui, qui est né à Alger, Marseille et Alger sont deux villes intimement liées. Il est arrivé en France à 5 ans. Comme de nombreux immigrés d’Afrique du Nord, il vit d’abord dans un bidonville avec sa famille pendant 7 ans. Les adultes qui y vivent voient qu’il dessine bien et lui demandent de leur faire des tatouages.
Il s’installe ensuite à Noailles, où il a passé tout le reste de sa vie. Il n’a jamais arrêté de dessiner le quartier, ses habitants et ses changements.