Mouka

D'Adama Rouamba

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Le prix de la meilleure image du film de court métrage est attribué à Mouka, deuxième volet de la trilogie consacrée aux enfants de la rue par le cinéaste burkinabé Adama Rouamba, à la suite du premier, Garba, distingué par divers festivals. Dans ce deuxième volet, le réalisateur inscrit son récit dans une métropole africaine pour relater l’histoire d’un sourd-muet âgé d’une dizaine d’années qui élit domicile dans la rue. Sa vie se partage entre les visites quotidiennes du tombeau de son père victime d’un assassinat et la prison où croupit sa mère accusée du crime. Entre-temps, la mère bascule dans la folie. La caméra serre de près le jeune Mouka dans ses pérégrinations à travers les rues de la cité. De son lieu de travail au tombeau du père en marquant une halte à la prison, la caméra déroule le calvaire du jeune Mouka qui tente de survivre, en évitant d’arpenter les chemins abrupts de la délinquance et ceux misérabilistes de la mendicité. Le réalisateur dépeint avec sensibilité et sincérité l’univers de l’enfance déshéritée et dénonce dans le même temps l’arbitraire du système judiciaire. A l’aide d’une psychiatre en service à la prison, il démonte les mécanismes de la machine judiciaire en faisant réexaminer le cas de la mère de Mouka, victime d’une forfaiture juridique. L’épaisseur psychologique des personnages composés par la mère et par Mouka crédibilise cette histoire qui atteint une résonance universelle, ravivant le débat sur la réinsertion des enfants de la rue dans le tissu social.

///Article N° : 2517

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