En consacrant ce court métrage aux enfants soldats après s’être intéressé aux enfants des rues (Garba, Mouka), Adama Roamba part d’une louable intention mais rate son objectif par la faiblesse narrative de son essai. Composé d’éléments épars, le film ne trouve jamais sa cohérence si bien que tout tombe à plat, même les scènes poétiques comme le mariage des enfants ou pathétiques comme le récit du sergent-enfant sur l’assassinat de ses parents. Le jeu forcé des enfants (le jeune Thomas Ouedraogo, qui avait brillé de naturel dans Voyage à Ouaga de Camille Mouyeke, est ici coincé dans une gestuelle construite et un texte trop chargé), l’énonciation systématique de ce que le spectateur doit entendre, un scénario dont l’intention crève l’écran créent une distance coupant toute émotion. Il faut pourtant croire que ça fonctionne puisque le jury qui a attribué l’étalon de Yennenga à Heremakono a donné le prix du court métrage à Source d’Histoire au Fespaco 2003.
2002, 25 min, 35 mm, images : Paul Djibila, avec Thomas Ouedraogo, Gustave Sorgho. Prod. Films 21, 09 BP 316, Ouagadougou, tel/fax : +226 36 22 89.///Article N° : 2803