Jacque Njeri est une artiste kényane. Elle étudie le design avant de développer ces propres créations. Son travail a des accents d’afrofuturisme. Elle est connue pour sa série sur les guerriers Massaï.
Comment avez-vous débuté dans l’art ?
Je dessine depuis toute petite. À l’école on m’appelait au tableau pour dessiner des cartes. A la maison je copiais ce que mon frère dessinait : des voitures de rêve et des graffitis. Puis j’ai étudié l’art au lycée et j’ai obtenu une licence de design à l’université. Au Kenya l’art est vu comme un passe-temps, pas comme un métier. Le design est plus « respectable ». J’ai vite senti que le design ne permettait pas à ma créativité de s’exprimer. Je me suis lancée dans un travail purement artistique. En 2014 j’ai appris à me servir de Photoshop. Ma première création était déjà futuriste, je l’ai appelé Afrobot.
Vous avez été repérée avec votre série MaaSci, qu’est-ce qui a inspiré ce travail ?
Le film La Guerre des étoiles et les scènes de la planète Tatooine ont inspiré ma série MaaSci. Je ne suis pas une grande amatrice de films, ce qui est difficile à avouer car je travaille dans cette industrie ! La Guerre des étoiles m’a influencé pour sa plastique, son côté vétuste. Cela reflète l’Afrique en général et pourtant c’est futuriste. C’était très intéressant comme concept.
Ma vie a changé depuis MaaSci. Ça m’a ouvert beaucoup d’opportunités. J’ai aussi voyagé dans de nombreux lieux où je ne pensais pas pouvoir aller.
On parle d’afrofuturisme quand on voit votre travail. Qu’en pensez-vous ?
(Rires). Quand on parle de futurisme, quel que soit le support ou la forme artistique, on pense à un concept de Blanc ou d’Asiatique. Je pense que l’étiquette « afro » lui donne une nouvelle identité : c’est Africain. Et j’espère que c’est surtout fait par les Africains pour les Africains. Cela n’enlève rien au futurisme, ça lui donne juste une nouvelle identité. Je ne suis pas opposée à l’Afrofuturisme, je crois que c’est un bon concept. Je pense qu’en tant qu’Africains c’est notre responsabilité de représenter notre culture, qui n’est pas vraiment du goût de tous les publics, j’imagine. Mais elle est à notre goût à nous, ça nous donne un sentiment de fierté.