Sale temps pour Yaphet Kotto. Sa dernière cargaison de marijuana mexicaine a un goût de pneu, impossible de l’écouler : ses hommes grognent et ne le lâchent pas. Ses « collègues » du comité de la pègre n’attendent qu’un faux pas pour le mettre hors-circuit. Son destin est écrit dans les graphiques de ses comptes, que Himes, son homme de main très propre sur lui, lui présente inlassablement. Kotto n’y comprend rien, sauf que ses jours sont comptés. Seul le juteux et mortel contrat que lui propose Ebody, son alter ego féminin, pourra le renflouer
et lui faire perdre le peu d’âme qui lui reste.
Après avoir accompagné ses larbins dans les deux premiers opus, ce troisième et dernier tome d’Inner City blues suit la descente aux enfers de ce petit ponte trapu de la mafia noire-américaine des années 70. L’ambiance sombre s’éclaire à la lumière des virées dans les boîtes de nuit du patron. Dans un style flirtant avec la » blaxploitation « , l’uvre de Brüno et Ammari se veut une véritable ode à la culture seventies, coupe afro, talons hauts et manteaux de fourrure inclus. Servi par un scénario linéaire mais efficace, cette bédé se déguste vite, peut-être trop… Le coup de crayon des auteurs ne lasse pas. Un plaisir court mais intense, qui invite à lire les deux autres livres de cette trilogie.
