Garissa contre la Madrassa

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Il est des horreurs qui en disent bien plus sur les gens qui les commettent que sur les personnes qui les subissent. Des attentats de Paris à ceux de Garissa, l’immense douleur des pertes se décuple avec l’absurdité des circonstances. Rue Nicolas Appert, après avoir vidé leurs chargeurs dans la salle de rédaction d’un journal clairement satirique, lu par à peine quelques milliers de gauchistes-sur-le-tard, quand un des terroristes d’opérette braille « On a tué Charlie, Allah akhbar », une pensée vient spontanément à l’esprit : « Mais qu’est ce qu’il est con ! ». à l’université de Garissa, quand les tueurs, avant d’appuyer sur la gâchette, exigent que les victimes téléphonent à leurs familles pour à peu près dire « C’est à cause de Kenyatta** que nous mourrons au nom d’Allah », une pensée vient spontanément à l’esprit : « Mais qu’est ce qu’ils sont cons ! ». A Paris, la ville où se trouve la Sorbonne, les meurtriers, auto-proclamés vengeurs d’Allah, ont préféré les prêches dans des sous-sols, aux cours magistraux dans des amphis. A Garissa, les assassins venaient de Somalie. Ce pays s’est effondré depuis 1991. Une génération entière, sans éducation nationale, a grandi dans les ra-tata des mitraillettes et les ra-khats des madrassa. Dans les deux cas, ils s’en sont pris à des symboles du savoir. Dans les deux cas, ce qu’ils savaient le mieux faire, c’était juste pressé sur une détente. On s’attaque à ce qu’on n’a pas, avec ce qu’on a. Quand la radicalisation (religieuse, politique, idéologique, etc.) cohabite avec l’ignorance, elles enfantent toujours l’absurde.

*Madrassa, école coranique sommaire.
**Uhuru Kenyatta, président du Kenya.
///Article N° : 12965

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