130 000 visiteurs, 30 000 jeunes accueillis avec leur classe, 22 000 professionnels du livre et de l’enfance
A en par juger les chiffres, le Salon du livre de jeunesse de Montreuil fut un succès. La littérature africaine, invitée d’honneur de cette année, en profita largement – ou y contribua-t-elle ?
Parmi les 170 exposants, seulement deux éditeurs africains avaient pu faire le déplacement jusqu’à Montreuil, mais bien d’autres étaient présents par leur production à la librairie africaine, installée au cur du chapiteau. Celle-ci eut un succès étonnant, autant parmi les adultes que les enfants. Le choix de livres de jeunesse était remarquable, regroupant productions africaines et françaises.
Pour les éditeurs installés en France, le salon fut l’occasion de mettre en avant leur production liée à l’Afrique. Dans la collection » Au bout du Monde » des éditions Dapper, on relève trois auteurs connus pour leurs titres pour adultes. Dans Le Secret de la reine de Saba, Mohamed Kacimi revisite avec humour l’histoire de la reine de Saba et du roi Salomon. Ken Saro-Wiwa, lui, raconte les aventures rocambolesques du roi de l’arnaque à Lagos avec Mister B millionnaire. Caraïbes sur Seine de Gisèle Pineau met en scène le quotidien d’ados de tous les horizons à Noisy-le-Grand. Rassemblant textes originaux et traductions de l’Afrique et du monde noir, cette collection propose des sujets remarquablement variés.
Parmi les textes pour adolescents, à signaler aussi Rapt à Bamako (Edicef), un polar écrit à deux mains par Alpha Mande Diarra, un Malien, et Marie-Florence Ehret, une Française. Sur fond de campagne électorale, Malik le Parisien et sa cousine Sara la Bamakoise tenteront d’élucider une mystérieuse disparition, survenue alors que leur oncle se voit déjà futur président du Mali.
Les éditions Acoria lancent la collection » Partage « , pour de premières lectures. L’enfant sorcier de Caya Makhélé figure parmi les premiers titres : une belle histoire pleine d’ambivalence sur un garçon qui » grandit trop vite « , un » enfant sorcier » qui finira par trouver sa place – sur un terrain de basket. Dommage que la qualité du traitement de l’image laisse à désirer
La collection d’albums » Le caméléon vert » d’Edicef, publiée en coédition avec des éditeurs africains, s’enrichit de trois titres, dont une délicieuse histoire racontée par Carl de Souza sur » la tififi Citronnelle qui n’entendait que le vent dans les champs de canne « . Celle-ci, désespérément sourde à ses parents, au docteur-poule et au guérisseur Bilimbi, est confiée à son Grand-Papa Tambalocque, qui n’entend plus rien depuis longtemps. Mais on a pas besoin de mots pour découvrir le monde.
L’affluence aux débats sur l’édition africaine et aux rencontres avec les auteurs africains fut surprenante. La présence d’auteurs renommés comme Abdourahman Waberi, Emmanuel Dongala et Ahmadou Kourouma, ou de professionnels du livre comme Moussa Konaté des Editions Le Figuier du Mali ou de Richard Crabbe de l’APNET (association d’éditeurs africains), y était certainement pour quelque chose. Certains parlaient d’une » mode Afrique « … Qu’importe, ce fut une belle occasion de faire connaître la production africaine à un public qui trop souvent ignore jusqu’à son existence.
Mister B millionnaire, de Ken Saro-Wiwa, Ed. Dapper, 1999, 256 p., 38 FF.
Caraïbes sur Seine, de Gisèle Pineau, Ed. Dapper, 1999, 176 p., 30 FF.
Rapt à Bamako, d’Alpha Mande Diarra et de Marie-Florence Ehret, Edicef et Le Figuier, 1999, 128 p., 19 FF.
La tififi Citronnelle, de Carl de Souza, ill. Danièle Hitié, Edicef et Vizavi, Coll. Le caméléon vert, 1999, 24 p., 24 FF.
L’enfant sorcier, de Caya Makhélé, ill. Ifé Orisha, Ed. Acoria, Coll. Partage, 2000, 76 p., 25 FF.
A l’occasion du Salon du livre de jeunesse, deux bibliographies ont été élaborées :
La traversée de l’Afrique en 50 titres, par Bernard Magnier, pour une introduction aux littératures africaines, pour adolescents et adultes. Prix : 15 FF.
Vents d’Afrique, une découverte de 150 titres de la littérature africaine pour la jeunesse. Prix : 10 FF.
Pour les commandes des deux bibliographies :
CPLJ-93, 3 rue François-Debergue, 93100 Montreuil. Tél. 01 55 86 86 55. Mél : [email protected]
www.jailedroit.net
Pour célébrer le dixième anniversaire de la Convention des droits de l’enfant, un site Internet donne la parole aux principaux concernés. Mise en ligne en fin novembre, www.jailedroit.net présente les articles de la convention, regroupés en dix » planètes « , à découvrir par les dessins de Pef, auteur et illustrateur français. Le site rassemble témoignages, informations, bibliographies, documents – le tout regroupé en une base de donnée facilement consultable en ligne. A découvrir par les petits, mais aussi par les grands !///Article N° : 1242
