Le temps d’un livre

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Souvenez-vous en ! Fin des années 80. Grand discours de la Baule. L’amiral écouta religieusement, enleva costume militaire et costar cravate sera. Il se leva à la suite, reprit son pays. Grand discours également. Plus long bien sûr. Liberté d’expression. Liberté d’entreprise. Droits de l’homme. Droits de la femme. Droits de l’enfant. Promis juré. Papa m’a dit. Craché. Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais t’en faire. On tue les zébus. On verse l’alcool. On visite les sages. On paie les griots -je dis ça mais griots malgaches, ça s’est jamais vu. Dans les villes, on se regarde. On s’interroge. On peut parler ? Sans craindre son voisin ? Sa femme ? Ses enfants ? Bien sûr. Liberté partout. Liberté dans les ruelles vidées de ses patrouilles. Liberté dans le couloir de la mort de la cité U. Liberté sur les routes des égorgeurs d’Ambohipo, de Mandroseza ou d’Ambohidepona. Liberté, je vous dis. Papa m’a dit. Craché. Juré sur le drapeau de la France-Patrie. Sur le bleu ? Oui. Sur le blanc oui ? Sur le rouge ? Oui. Comme sur le bulletin de vote ? Oui. Jamais non.
Et voici votre serviteur, par l’odeur alléché – démocratie et liberty -, reconnu maintenant comme écrivain de la nouvelle génération, grand espoir de la littérature africaine, représentant de l’Océan Indien, malgache d’expression française, fraîchement primé en poésie, prenant sa plus belle plume, un bic sauvé du communisme et de la malgachisation : Monsieur le président, pour célébrer ce vent de liberté qui souffle sur nos tiers-mondes, je m’en vais vous écrire une pièce de théâtre. Théâtre de l’absurde ? Farce ? Théâtre de la folie ? Je ne sais pas. La révolution ne m’a pas doté de tous ces mots impérialistes et dégénérés. Je n’ai pas besoin d’inventer beaucoup de choses. Suffit de vos discours. En direct ou en différé. Toute la journée en tout cas. On se réveille, discours de vous. On va au boulot – si on en a -, discours de vous. On mange – si on peut-, discours de vous. Sieste, etc. Vous passez en hélicoptère au-dessus des nuages et il pleuvra dans le sud. La sécheresse finie. Vous plus fort que tout grand sorcier. Vous au tableau, votre canne à la main. Meilleure canne que celle de Mobutu. Vous dites à votre ministre des finances comment calculer le budget. Au suivant. Ministre de l’éducation. Vous lui expliquez comment sortir ce pays d’analphabètes de son analphabétisme. Nouveau plan. Plan quinquennal. Plan Marshal. Tous les ambassadeurs du monde entier devant vous. Vous brandissez une feuille, la feuille d’un arbre. Vous dites : j’ai la preuve, le jardin d’Eden se trouve bien à Madagascar ; cette plante est bien celle qui a été décrite dans la Bible, vous dites des mots latins et des mots grecs. Des mots hébreux et des mots babyloniens. Vous brandissez encore la feuille et vous concluez : cette plante est endémique à Madagascar, c’est la preuve vivante et vivace encore que l’Eden se situe ici même. À Madagascar, à l’endroit précis où j’ai cueilli cette feuille. J’ai décidé à ce moment-là d’écrire Le prophète et le président. C’est un prophète qui n’a pas l’esprit sous-développé. Mais comme c’est un prophète, on ne l’écoute pas dans son propre pays. Les gens disent qu’il est fou. Son ami, son adversaire, c’est selon, est un président qui a le souci de développer son pays. Mais comme c’est un président dans un pays anciennement colonisé, il ne peut rien contre le fatalisme, le sentiment d’infériorité et la crise mondiale qui secouent son peuple. Il se décide alors à remplir ses propres poches, à défaut d’en mettre dans celles trouées de ses administrés – car il faut le savoir, dans les pays pauvres, les poches sont trouées du fait de la misère, les tissus à force d’être lavés et portés se déchirent, il ne sert plus à rien de coudre, la coudreuse devient comme des termites piranhâtres ; l’argent, trop lourd alors transperce ces poches pourries, tombe le long des jambes et se répand par terre, provoquant une émeute parmi la foule. Non. C’est tombé de ma poche. Non. C’est tombé de la mienne. J’ai la preuve. L’un montre sa poche trouée. L’autre montre sa poche trouée. Et ainsi de suite. On compare la largeur des trous. Un tel est éliminé. Le trou est trop petit et l’argent est trop gros. Un autre est disqualifié. Il ne connaît pas la valeur de la pièce mise dans la poche. Un autre soliloque. Un autre bégaie. Un autre crie. Hurle que sur la tête de sa mère… Un dernier se barre enfin avec l’argent tandis que les autres argumentent encore. La pièce donc – la pièce de théâtre s’entend, mettra en scène deux personnages de fou : le prophète et le président. Ils sont dans un asile et aspirent à délivrer les autres fous pour régner sur eux. Mais où jouer la pièce ? Dans la rue ? Liberté d’accord mais la parole hésite encore à l’air libre ou dans la poussière des places publiques. Nous décidâmes de jouer à l’Alliance française. Pays de la Baule et de la Démokratia. Le directeur de l’Alliance est content. Vraiment content. Il assiste aux répétitions. Il rit. Premier de nos spectateurs. Juré. Promis. On jouera au Centre Culturel Albert Camus (point n’est besoin de préciser que c’est un centre du gouvernement français). Une cinquantaine de comédiens. Puis bientôt une trentaine, le reste dans la nature, effaré par tant de liberté. La parole est encore difficile dans les gorges. Démocratie d’accord mais je ne veux pas mourir. Un événement dans la ville. Des mercenaires – fous furieux en fait, emmenés par une fille folle et téméraire, investissent la radio nationale – véridique, je ne vous raconte pas la pièce là. Or donc le président – dans la pièce cette fois-ci – ordonne à ses sbires de bloquer la radio et de boucler l’université. Troublant croisement de la réalité et de la fiction. Des rumeurs nous parviennent aux répétitions. Cet auteur serait l’un des cerveaux de l’assaut de la radio. Des fuites. Fuite de comédiens – excuse-moi s’il te plaît, azafady, je ne peux pas continuer, ça va trop loin là. Fuite de texte qui parvient au ministère (de la Culture). Des visites polies auprès du directeur de l’Alliance. Le ministère se réjouit que l’Alliance accueille le théâtre malgache mais… Mais le directeur tient bon. On continue les répétitions. Nous ne sommes plus qu’une dizaine. Fête nationale. Fête de l’indépendance. On regarde la télé. Notre musicien joue au palais présidentiel. Il ne reviendra plus à l’Alliance. On a perdu notre musicien. L’actrice principale, celle qui jouera une folle qui va insulter et le prophète et le président reçoit des  » conseils  » de plus en plus appuyés. Elle tient bon. C’est elle l’âme de la pièce. Nous ne sommes plus que cinq. Il reste un mois à jouer. Bonne nouvelle. L’auteur vient de recevoir le prix RFI de la meilleure nouvelle de langue française. La pièce prend une autre dimension. Ce n’est plus un tout jeune qui va faire jouer sa première pièce mais un prix RFI ! La dame de RFI débarque même sur l’île, assiste à la représentation. Elle dit que c’est bien. Que c’est même très bien. Elle nous parle d’un certain Sony Labou Tansi. Nous ne connaissons pas. Elle nous parle de Tchicaya U’Tamsi. Nous ne connaissons pas. Elle nous parle de Michèle Rakotoson. Bien sûr qu’on connaît. C’est notre grande sœur. Elle travaille à RFI. Ah ! De mieux en mieux. Nous lui donnerons notre liberté d’expression accordée à la Baule. Le ministère rend de plus en plus visite au directeur de l’Alliance qui tient bon. Puis le silence. Un mois reste avant la représentation. On songe aux costumes. On couvrira de boue les folles. On ira sur le marché et on demandera aux mendiants de nous prêter leurs vêtements. Humm… ils vont croire qu’on fait ça pour leur jeter un sort. Leurs sueurs étant collées dessus. Leurs poils s’y étant incrustés. Ce sera dur. On attendra la nuit et on se jettera sur eux comme les bêtes féroces du régime. Ouais. Mais on n’a pas de 4X4 ni de Jeep pour filer dans la nuit lorsqu’ils vont riposter en meute. Ils nous auront ! Ça ne marche pas ! Le directeur de l’Alliance entre dans la salle de répétition. Il a une mine de déterré. J’ai été convoqué à la mission – mission de coopération française. On m’a signifié que pour préserver les liens entre la France et Madagascar, l’Alliance ne pourra plus accueillir votre pièce. Je suis désolé. Nous ne protestons même pas. C’était trop beau pour être vrai. Ce n’est pas grave. Nous répéterons ailleurs. Vous ne pourrez pas jouer non plus au centre culturel. Il y a une autre pièce prévue la même soirée. Une pièce venue de France. Qui n’était pas dans le programme. On jouera dans la rue. Oui. On jouera dans la rue. On se quitte. On jouera partout. Sauf au centre culturel. Sauf à l’Alliance. Ouais. On jouera. Lendemains d’interdiction, menaces de mort contre les comédiens. On décide de laisser tomber. Votre serviteur est convoqué au ministère de la culture : Bonjour monsieur, nous sommes heureux de vous annoncer que vous avez reçu la médaille de mérite de la Nation. Je ne réponds même pas. Je ne proteste pas. La dame me donne le carton. Vous reviendrez à telle date pour recevoir la médaille et l’argent. Je sors sans un mot. Qu’ils gardent leur médaille et leur fric ! Je quitte l’île, bourse du gouvernement français suite au prix RFI. On dira cynisme de la situation : la mission française qui nous expulse de ses locaux, le pays qui nous médaille à la bonne censure, et la France terre d’accueil de tous les artistes. Elle n’est pas géniale la vie ?
Débarquer à Roissy Charles de Gaule. Prendre le car pour Porte Maillot. Un hôtel pour nous accueillir la nuit. Très belle chambre. La plus belle que j’aurai connue jusqu’à présent. Le lendemain, Cité Universitaire. Songer à ces chambres de la cité U à Mada. Trois couples dans la même chambre. Parfois des enfants. Il fait froid. Très froid. Je devrais aller de suite à RFI, au service des concours mais je n’ose même pas. RFI. Liberté d’expression. Toutes les nouvelles contre la dictature. Je laisse passer une semaine. Je débarque sans prévenir. Je ne savais pas qu’en France, pour visiter les gens, il faut téléphoner. On m’accueille comme un prince. On me dit que j’ai eu le prix. Je m’étonne. Bien sûr que j’ai eu le prix. Je ne serais pas là sinon… Elle me donne un carton. Encore un carton ! Je rentre à ma chambre universitaire. C’est le week-end. Je me perds dans Paris. C’est d’un plaisir… Le lundi, je repasse à RFI. Pourquoi tu n’es pas venu ? On t’attendait, il y avait tout le monde ! Venu où ? A la remise de prix ! Tu as eu le prix ! Bien sûr que j’ai eu le prix. Mais tu n’as pas regardé le carton que je t’ai donné vendredi ! Je le ressors de ma poche. Remise du prix du théâtre interafricain, le deuxième prix me revient. Le prix du théâtre ? Oui, nous avons retapé le brouillon de ta pièce Le prophète et le président, nous l’avons mis dans le concours, et voilà. Ah ! je ne savais pas. Prix de la nouvelle et prix du théâtre, c’est génial. Oui, c’est génial. L’actrice principale vient de savoir qu’elle a un cancer du sein. Elle a du mal à être acceptée dans les hôpitaux. Elle demande à l’Etat une évacuation sanitaire vers la Réunion. Elle ne l’aura jamais. Elle mourra quelques mois plus tard. Un autre rendez-vous une semaine plus tard. Une dame, F.K. qui travaille à New York. Ubu Theater. Kossi, un autre fou furieux de togolais rêvant de théâtre, qui l’année d’avant a eu le même prix. Vous êtes la nouvelle génération. C’est fou. Deux talents qui nous tombent du ciel d’un coup. Nous irons à New York. Sur la Cinquième avenue. Près de Broadway. Nous y jouerons vos pièces. En anglais. En anglais ? En anglais. Il y aura des metteurs en scène, des cinéastes, des critiques, des journalistes, des grands comédiens. Mais… Mais ? Nous ne pourrons pas vous payer. Aucun droits d’auteur. Ni pour la représentation ni pour le livre. D’ailleurs, le public ne concernera que les universités et les bibliothèques. Ce n’est pas grave. N’est-ce pas Kossi ? Ce n’est pas grave. On viendra sur la Cinquième avenue. On regardera la mise en espace de nos pièces et un grand metteur en scène viendra nous voir et nous proposer de les monter à Hollywood. On signe ? On signe. Tout en anglais. Des vingtaines de pages. F.K. repart en Amérique. Les jours passent. Lecture de la pièce de Kossi dans un pavillon des Champs Elysées. Alain Decaux clôture la cérémonie. Et bientôt, ils seront deux pour New York afin de porter haut la couleur de la francophonie. On nous fait monter sur scène. On nous applaudit. On n’a toujours pas de visa. On téléphone à F.K. Elle dit des choses. On n’y comprend rien. Je décide d’aller à l’ambassade des Etats-Unis. Y présente mon invitation pour la Cinquième avenue. Je ressors au bout d’un quart d’heure, visa sur le passeport. Kossi fit de même. Succès total. A nous les Amériques. Les billets F.K., envoies les billets pour qu’on s’envole. Pas de billet. Il faut aller à Madagascar pour réceptionner les billets ! A mes frais. Il faut aller au Togo pour réceptionner les billets ! Aux frais de Kossi. Kossi qui voit rouge et qui insulte F.K. J’opine de la tête. Je comprends d’un coup le togolais. Je ne dis rien. L’aîné a la parole et de plus je n’ai pas le combiné du téléphone à la main. Je n’oublie pas dis-je. Je n’oublie pas. Dont acte…
Un an plus tard, un coup de téléphone. C’est mon traducteur. Je le rencontre dans un café, place de l’Opéra. Il est très content de me voir enfin. Il ne comprend pas pourquoi j’ai refusé de venir sur la cinquième avenue. Je lui explique. Pourtant, on nous a dit que vous aviez attrapé la grosse tête, vous et l’autre là, le togolais… Il veut que je lui dédicace le livre. C’est la première fois que je vois l’ouvrage. Vous n’avez pas le livre ? Non. On vous l’a pas envoyé ? Non. Il est désolé, presque honteux. Il m’offre l’exemplaire que j’aurais dû dédicacer. Il n’aura pas sa dédicace. Il trouve une solution. Il me photographie. J’aime beaucoup la photo qu’il a prise ce soir-là. Ces derniers temps, des années plus tard donc, en surfant sur le net, je retrouve le livre en vente : The Prophet And the President. Comparez les prix, dit le site. En attendant, je joue le snob : oui mon cher, ma première pièce est traduite en anglais, a été jouée sur la Cinquième avenue, près de Broadway…

L’autre histoire que je vais vous raconter concerne un caméléon, vert de surcroît. Salon du livre de Paris. Plusieurs auteurs en train de conter fleurette à une hôtesse. Une dame passe et distribue sa carte de visite. Elle recherche des auteurs jeunesse. Elle parle technique. Le nombre des mots et caractères qu’il faut. Je ne la regarde même pas. Mon aspect timide me protège parfaitement et je disparais. Sa collection est gouvernée par un caméléon vert. Je pense : moi être tortue, plus rapide que caméléon. Je file à toute vitesse. M’éloigner le plus possible de cette collection et une fois arrivé sur la ligne, rentrer la tête dans ma carapace. Trois ans plus tard, la course finie, caméléon semble avoir gagné. L’animal a lancé sa longue langue contre ma carapace et s’y est accroché comme sangsue. Perché finalement sur mon toit, il a attendu que je rentre ma tête dans ma carapace pour doucement descendre et franchir la ligne d’arrivée. Un ami, un éditeur malgache, sans le vouloir, fut l’un de ses alliés. S’il te plaît Jean-Luc, j’ai signé un contrat avec le caméléon, il faut que je lui procure quatre mouches par an. A défaut, je lui dois des milliers de fourmis. Quatre mouches par an ? C’est ça ce que tu appelles coédition ? Pourquoi devras-tu payer si tu ne peux pas livrer toutes ces mouches ? Il me faut cette vitrine, la robe du caméléon, pour vendre mon catalogue. Je ne peux pas faire autrement. T’es un imbécile. Oui, mais veux-tu être ma dernière mouche s’il te plaît ? Je ferme boutique si je dois payer toutes ces fourmis. D’accord. D’accord. Mais je choisirai moi-même l’illustrateur. Ce sera un peintre, l’un des plus grands de l’île.
Séance de travail avec le caméléon. Correct. Professionnel. Rien à redire. Je livre le texte. Le peintre livre ses toiles. Nous attendons le contrat. Il n’arrive pas. Le livre paraît. Je menace de suspendre la vente à défaut de contrat. Contrat qui arrive. Le caméléon a une robe magnifique mais sa langue est de vipère. Interdiction de travailler pendant quelques années pour une autre collection, tant comme auteur que comme employé. Je suis vert. Droits d’auteur ridiculissimes. Droits de l’éditeur ahurissant. Pouvoir changer ce qui lui plaît. Dans le texte comme dans les images. Pouvoir de vendre comme bon lui semble tous les produits dérivés sans rien nous devoir. Je barre. Je raye. Je râle. On discute du contrat. Ce sentiment de mendier, comme si nous n’étions pas assez reconnaissants qu’on publie nos œuvres, eux qui travaillent pour la culture africaine. Un auteur – un illustrateur – un éditeur. Tous du même pays. Le caméléon travaille pour le développement culturel de l’Afrique ! Bonjour les subventions. Bien vite, on change les termes du contrat. Ces articles trop scandaleux. On remonte un peu les conditions mais c’est toujours aussi ridicule. Je n’ai pas d’illusions. Je n’ai même pas envie de discuter. Mais le plus dur reste à venir. Combien d’exemplaires pour l’auteur ? Cinq disent-ils. Pour un prix de 15 francs. Je demande dix. Je lutte pied à pied. Nous restons sur cette histoire pendant trois quarts d’heure. On arrive enfin à un accord. Ce sera huit exemplaires. En sortant, en montrant bien mon geste, je prends et j’embarque tout un tas d’exemplaire destinés aux journalistes. Vous voyez, on a discuté pour ça ! Cinq ou dix, y a-t-il vraiment une différence quand plusieurs centaines sont destinées à la communication ? Le caméléon voulait simplement ne rien céder, montrer qu’il est le plus fort. La tortue se tut et se rappela en son for intérieur que son adversaire ne vit que quelques mois tandis qu’elle, elle a encore des années et des années à vivre…
Moralité : moi, auteur, je ne vivrai que le temps d’un livre ; ce temps pourtant, nul n’a jusqu’à maintenant pu le délimiter exactement…

Poète, dramaturge et nouvelliste, Jean-Luc Raharimanana est né à Antananarivo (Madagascar) en 1967. Il est auteur de Lepreux et 19 autres nouvelles (Hatier, 1988), Lucarne (Le Serpent à plumes, 1996), Rêves sous le linceul (Le Serpent à plumes, 1998), Nour 1947 (Le Serpent à plumes, 2001) et de Le Prophète et le président (Ubu Théâtre, New-York, 1991).///Article N° : 3169

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