Partenaire du quatrième numéro de la Revue IntranQu’îllités, coordonnée par le poète James Noël, Africultures vous propose de découvrir un extrait du texte de l’artiste Aminata Aidara.
La Revue IntranQu’îllités réuni des romanciers, des poètes, des peintres, des photographes dans l’union libre des genres et de tous horizons (34 pays) pour créer « un manifeste pour un nouveau monde ». Une « boîte noire des imaginaires » éditée par Passagers des vents et diffusée par les Editions Zulma.
Quelqu’un m’a dit de me présenter en tant que peintre-dessinateur. On m’a fourni une étiquette. Puis on y a rajouté mon pays d’Afrique, celui où j’ai vu le jour. En ayant découvert que ma mère n’était pas de là-bas, et que mon père non plus, on a fait l’énième correction : un pays d’Europe. Je voulais crier que j’étais Apatride, mais la main qui gribouillait les changements a disparu. Quand elle est retournée, c’était juste pour écrire que j’étais un spécialiste en encre de Chine sur papier. J’ai tout arraché. Ma carte de visite, les feuilles remplies, mon passeport. A l’eau, le contenu du petit pot d’encre : le noir dilué dans les fleuves des villes où j’ai vécu a fait un dessin capricieux, celui qui ne dure qu’un instant et que personne ne peut définir. A l’eau. Puis j’ai cherché l’Ultime preuve d’une prison : mon acte de naissance. Mais je me suis souvenu, soudain, que je n’en avais pas. Que j’en n’ai jamais eu. Rassuré, j’ai retrouvé mon souffle.
Maintenant, je le sens, je peux commencer avec la Couleur.
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///Article N° : 13709