Littérairement foot 4 : Tropicália

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Tropicália
Dimanche 30 juin, à Brasília.
« Allez la Belqiiiiiiiiiiiiiiiiique »
Hurlent les supporters des diables rouges qui vivent à fond.
Leur belle histoire belge.
Au Brésil.
Douze ans que leur pays n’avait pas accédé à une phase finale de coupe du monde.
Mais cette génération surdouée, emmenée par Lukaku leur fait toucher l’Éden.
Et le hasard n’y est pour rien, la Belgique s’est qualifiée avec l’art et la manière.
En huitièmes de finale.
La saga d’une des équipes les plus joueuses et sympathiques de la compétition se poursuit donc.
Face aux éléphants de Didier Drogba.
Aux abords de l’Estàdio Nacional Mané-Garrincha, l’atmosphère est « caliente ».
Le public se mélange, chante et danse.
Gilberto Gil et Caetano Veloso donnent le la, et c’est vrai que la musique sonne dans les haut-parleurs de l’arène qui accueille la rencontre.
Mon esprit s’envole, et je bascule en 1992.
Claque musicale.
Au détour d’une nuit blanche, je découvre chez le vieux disquaire du coin de ma rue sombre, un album qui marquera à jamais mes années musiciennes : Tropicália 2.
Véritable manifeste, ce disque anniversaire est enregistré par Veloso et Gil, pères du Tropicalisme, un mouvement culturel apparu en 1967 en réaction à la dictature militaire. Le concept, synthétiser divers courants sonores et lancer au Brésil, l’idée d’une musique universelle, empruntant au psychédélisme et au mouvement hippie, contestant le nationalisme de l’époque.
La créolisation est là.
Au rendez-vous de la conquête. De soi.
Et de la rencontre.
Avec les autres.
J’ai entendu le murmure du monde dans leur musique, chaque silence était d’or, et chaque note d’argent, rapprochant les gens.
Et les genres.
Claque musicale.
La créolisation est là.
Je me répète, je sais. Mais la répétition n’est-elle pas, figure de style ?
Et de style il en est question, ici.
J’aime le style de vie, l’hospitalité et la simplicité reines des brésiliens qui font la fête au football et aux étrangers depuis le début de la compétition. Ça me change.
J’aime le style, la fougue généreuse de cette jeune équipe de Belgique, si proche de son public qu’on en oublie que sous d’autres cieux certains footeux se prennent pour des dieux.
J’aime le style et l’abnégation de Drogba, capitaine courage qui porte sa sélection pour la dernière fois, montrant l’exemple à la génération d’après. Merci Didier.
Le match sera show, les hommes donneront tout d’eux-mêmes.
Le foot, c’est comme ça que je l’aime.
Fair-play.
Sur fond d’ambiance.
Et de musique.
Tropicales…

///Article N° : 11839

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