XVIIème Festival International du Film Francophone de Namur
Du 27 septembre au 4 octobre 2002
Le Festival International du Film Francophone de Namur propose de présenter lors de la 17ème édition un nouveau concept de travail sur le cinéma des femmes.
Force est de constater la forte croissance de la place occupée par ces réalisatrices dans un milieu traditionnellement réservé aux hommes (de 2 à 12 % sur les trois dernières années). Catherine BREILLAT, Marie MANDY, Anne FONTAINE, Brigitte ROÜAN, Sandrine VEYSSET, Danièle THOMPSON, Laurence FEREIRA BARBOSA, Moufida TLATLI, Regina FANTA NACRO, Rachèle MAGLOIRE,
autant de noms mettant en exergue un nouveau cinéma, un autre regard sur la vie, les rôles sexuels, le désir, les aspects psychologiques déterminants du quotidien.
Aider au développement de la profession cinématographique du Sud passe par cette motivation et mission du FIFF d’aborder ces nouveaux courants et de mettre à disposition des cinémas du Sud, l’expérience acquise par ces femmes citées ci-dessus.
En collaboration avec l’Union nationale des femmes de l’image du Burkina Faso (UNAFIB), un groupe de cinq femmes a été constitué : « FEMMIMAGES « . Elles ont en commun un projet de série à développer. Comme pour tout nouveau concept, nous devons être » éduqués « . C’est dans ce cadre que ces cinq femmes ressentent le besoin d’ateliers pratiques sur l’écriture.
Quelque soit le pays concerné, le cinéma de femmes reste un cinéma neuf, encore marginal, même si en France, en Belgique ou au Canada, les réalisatrices font une percée formidable dans le domaine du cinéma depuis le début des années 70. Cette période pouvant être marquée par une entrée massive des femmes européennes dans le domaine de l’audiovisuel.
Les femmes continuent de rencontrer des difficultés particulières pour réaliser des films. La situation est plus que dramatique en Afrique subsaharienne. Dans cette partie du continent africain où le cinéma dépend en grande partie des organismes de financement extérieurs, la place réservée aux films de cinéastes africains dans les subventions octroyées reste faible. Au Festival de Cannes 2001, parmi les sept films africains retenus toutes sections confondues, seul un film, » Bintou » de la Burkinabé Fanta Nacro représentait les réalisatrices africaines. De même, parmi les 12 lauréats de l’appel à proposition 2000 du programme d’appui au cinéma ACP, une seule femme était sélectionnée (Fanta Nacro pour son projet de long métrage » La Nuit de la Vérité « ).
Cependant, même si le nombre de réalisatrices a relativement augmenté ces dernières années, on peut constater que la plupart réalisent des documentaires et travaillent beaucoup sur support vidéo. Rares sont les films de fiction long métrages ou court métrages. A l’initiative de la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI), les femmes africaines professionnelles du cinéma et de la télévision se sont réunies en 1991 au FESPACO à Ouagadougou pour établir un diagnostic de la situation. Elles ont ainsi mis en avant non seulement le faible nombre de réalisatrices africaines dans le domaine du cinéma, mais aussi certains clichés qui pèsent sur elles. Elles ont également dénoncé leurs difficultés d’accès à la formation et aux fonds de soutien à la production, leur droit légitime de donner leur vision du monde et à proposer des projets de société alternatifs par images et sons.
A l’issue de ce colloque, l’Union panafricaine des femmes de l’image (UPAFI) est née. Les femmes ont été invitées à s’organiser dans leur pays respectif sous forme d’association nationale. A ce jour, on peut dire que l’Union nationale des femmes de l’image du Burkina Faso (UNAFIB), née en 1995 de cette dynamique, est la seule à avoir jeté les bases pour accélérer la formation des femmes à réaliser des films documentaires de sensibilisation.
Depuis le début des années 90, le paysage audiovisuel mondial et singulièrement africain est en pleine mutation. L’essor prodigieux de la télévision, grâce au lancement de nombreux satellites, notamment sur l’espace africain, a favorisé la mise en réseau de chaînes de télévision ayant pour objectif de transmettre des programmes TV africains. L’apparition des nouvelles technologies de production et de post production (caméra et table de montage numérique) offrent des opportunités aux femme réalisatrices d’inscrire leurs films dans le circuit de diffusion afin de donner leur vision du monde et de leur quotidien.
Autres facteurs favorables
D’autres facteurs favorables existent pour la mise en place du projet. En effet, des Festivals comme » Vues d’Afrique » à Montréal et les rencontres » Média Nord-Sud » à Genève en Suisse programment depuis quelques années des films faits par les femmes. Outre le colloque de 1991, le FESPACO favorise, à chacune de ses éditions, des rencontres de femmes professionnelles de cinéma. Le plan d’action de Cotonou adoptée en juin 2001, par la conférence ministérielle sur la culture organisée par l’Agence Intergouvernementale de la Francophonie offre des possibilités de consolider la place de la femme réalisatrice dans l’espace francophone. L’UNAFIB, grâce au projet des » Droits de l’Homme » et grâce à » Mass Média Burkina Faso » financé par l’Union européenne, bénéficie d’aide performante pour la prise de vue, le montage numérique, le matériel de post production et de montage numérique.
FEMMIMAGES se veut la contraction de femme et images pour signifier le rôle et l’importance des images pour les femmes professionnelles du cinéma et de l’audiovisuel dans l’espace francophone. Le but du projet est de mettre à profit les facteurs favorables cités plus haut pour permettre aux femmes professionnelles de se former, d’offrir des images attrayantes et divertissantes capables également de participer à l’éducation au développement.
Objectifs
Objectif 1 : participation au Festival International du Film Francophone de Namur
Cinq femmes de l’UNAFIB ayant participé à la réalisation de films vidéo dans le cadre du projet et disposant d’un projet de scénario sont invitées à prendre part avec les films réalisés au prochain Festival International du Film Francophone de Namur.
Objectif 2 : organisation d’un atelier pratique d’écriture de scénario
Cet atelier pourrait se tenir à Ouagadougou lors du FESPACO 2003. Il sera encadré par une scénariste de l’espace francophone.
Objectif 3 : formation
Les femmes du groupe constitué dans l’objectif 1 seront retenues en fonction de leur souhait pour la formation à la prise de vue, à la réalisation ou au montage numérique à partir des derniers logiciels de montage.
Il est impératif que soit formées une réalisatrice, une monteuse et une camérawomen. Ce volet de la formation pourrait se faire après le FESPACO 2003 ; soit à » Vues d’Afrique » à Montréal, soit en Belgique en partenariat avec les studios de production, les écoles des formations audiovisuelles. Pour le montage, le studio de post production sera rééquipé de logiciels récents en vue d’assurer le montage des films à Ouagadougou.
Objectif 4 : programmation des films réalisés au FIFF
Les films réalisés seront présentés en première mondiale au Festival International du Film Francophone de Namur 2003 et par la suite, au FESPACO et à » Vues d’Afrique « .
Le Festival de Namur accueille cette année l’atelier FEMMIMAGES du 27 septembre au 4 octobre à la Bourse du Commerce (Place d’Armes à Namur).
Ces femmes de l’images, ce sont des réalisatrices africaines qui cherchent à conquérir une meilleure place dans le paysage cinématographique et social de leur pays : le Burkina Faso.
L’Union Nationale des Femmes de l’Image du Burkina est née de cette problématique en 1991. Depuis, avec l’appui de différents partenaires internationaux, elle a notamment permis la formation d’une trentaine de femmes et quatre hommes à la maîtrise de la caméra, à l’écriture des scénarios, au montage numérique, etc. Cette formation a débouché sur la réalisation de 5 films documentaires portant sur le mariage forcé, la succession et le lévirat, le planning familial, le droit de la femme d’acquérir des pièces d’Etat civil, la femme et la décentralisation du pouvoir local. Ces sujets tenaient compte des réalités et du contexte actuel des populations cibles du projet.
Ce sont les réalisatrices de ces cinq films : Suzanne Kourouma, Habibou Zoungrana, Adjaratou Lompo, Kadidia Sanogo et Téné Traoré, qui seront présentes à Namur afin de jeter les bases d’un nouveau projet de série. Cette série mettra en scène un personnage principal féminin et se voudra le reflet des préoccupations des femmes en général, et africaines en particulier.
A cette occasion, un lieu d’échanges des réalisatrices de l’espace francophone sera prévu dans le but de constituer une sorte de collectif de femmes. Les scénaristes burkinabés entreront en contact avec des scénaristes françaises, belges, suisses, québécoises,
qui exposeront également leurs points de vue.
L’idée étant de permettre, par un regard croisé, de développer les préoccupations communes aux femmes quelque soit le continent (violence, droit de la femme, l’éducation de la jeune fille, le rôle de la femme,
).
Deux cinéastes francophones encadreront l’atelier durant toute la semaine :
Karine de Villers est née à Quito, en Equateur. Passionnée des rites et des mythes des populations africaines, elle passe une licence en histoire de l’art et archéologie à l’ULB et entreprend une thèse sur le cinéma colonial belge. C’est au cours de ces recherches qu’elle découvre Henri Storck et le cinéma documentaire. Dans la foulée, elle réalise son premier film avec Thomas De Thier, » Je suis votre voisin « . Suivront ensuite » Place à Saint-Josse « , un film dans lequel elle peut exercer son regard d’anthropologue et » Au petit château « , qui montre la vie des candidats au statut de réfugiés politiques. Elle est également active dans la production au sein du CBA (Centre de l’audiovisuel bruxellois). Son dernier film, » Comme je la vois « , est un émouvant portrait de femme entre le documentaire et la fiction. Il sera présenté au Festival de Namur en compétition officielle de la section documentaire.
Carol Mansour vit au Liban, mais elle possède également la nationalité canadienne. Après des études de psychologie et d’informatique à Montréal, elle se spécialise dans le montage. Durant son séjour de 10 ans à la télévision libanaise, elle touchera à toute les disciplines et deviendra à la fois cadreuse, monteuse, réalisatrice et productrice d’émissions, de clips et de reportages. En 2001 elle fonde sa propre maison de production, Forward Productions. Elle signe dans ce cadre » Into chou raikom « , un documentaire sur les opinions et croyances de la jeunesse arabe sur la sexualité. Elle présente à Namur » 100% asphalte « , un documentaire sur les enfants des rues du Caire.
Le Festival de Namur présentera les films réalisés par l’UNAFIB dans le cadredu programme » Mass Média Burkina Faso » et réunis sous le titre » Tedgré. Le temps du changement « .
Lieu et date
Le vendredi 4 octobre à 13h30 au Cinéma Caméo 3.
» A moi la pilule » de H. Zoungrana. La vidéo raconte la journée de Binta, une infirmière dans un dispensaire à Ouagadougou. Les femmes s’y rendent en cachette de leurs maris pour demander la pilule. » Sans papiers à Ouaga » de S. Kourouma. Des paysans essaient de se rendre en ville mais ils sont bloqués sur la route par la police. Ils ne possèdent aucun document d’identité. » La cour des veuves » de A. Lompo. Différentes histoires de femmes se croisent autour du problème du veuvage. » Le mariage de Binéré » de K. Sanogo. Nongam et Binéré s’aiment, mais la fille a été promise en mariage au chef du village. » Quand elles veulent » de T. Traoré. Une vidéo-fiction en faveur de l’égalité professionnelle entre hommes et femmes et de la participation des femmes à la vie politique du pays.
Organisé par le Festival de Namur et l’Union Nationale des Femmes de l’Image du Burkina, avec le soutien de la Direction Générale à la Coopération Internationale (DGCI), l’atelier FEMMIMAGES s’est tenu du 27 septembre au 4 octobre à la Bourse du Commerce.
Des femmes de l’image, réalisatrices africaines, cherchent à conquérir une meilleure place dans le paysage cinématographique et social de leur pays : le Burkina Faso. L’Union Nationale des Femmes de l’Image du Burkina (UNAFIB) est née de cette problématique en 1991. Depuis, avec l’appui de différents partenaires internationaux, l’UNAFIB a notamment permis la formation d’une trentaine de femmes et de quatre hommes à la maîtrise de la caméra, à l’écriture des scénarios, au montage numérique, etc. Cette formation a débouché sur la réalisation de 5 films documentaires portant sur le mariage forcé, la succession et le lévirat, le planning familial, le droit de la femme d’acquérir des pièces d’Etat civil, la femme et la décentralisation du pouvoir local. Ces sujets tenaient compte des réalités et du contexte actuel des populations cibles du projet.
L’atelier » FEMMIMAGES » proposait, au Festival de Namur, de jeter les bases d’un projet d’écriture d’une série télévisée.
Cinq réalisatrices, toutes issues de l’UNAFIB, ont participé à cet atelier afin d’amorcer ce projet : Suzanne Kourouma, Habibou Zoungrana, Adjaratou Lompo, Kadidia Sanogo et Téné Traoré.
Ces femmes ont été encadrées durant la semaine par deux réalisatrices francophones :
– Karine de Villers qui a réalisé un court métrage de fiction et plusieurs documentaires. Elle est également active, dans ce dernier domaine, au sein du CBA. Son dernier film, « Comme je la vois », a participé à la compétition pour le Bayard d’Or du meilleur documentaire au Festival 2002.
– Carole Mansour qui a travaillé de nombreuses années à la télévision libanaise
en tant que productrice, réalisatrice, cadreuse et monteuse, avant de fonder sa propre structure: Forward productions. Elle a d’ailleurs présenté à Namur son dernier documentaire « 100% Asphalte » qui s’attache à décrire la vie des enfants de la rue au Caire.
Les attentes principales des participantes africaines reposaient sur deux objectifs auxquels a répondu cet atelier :
les familiariser avec l’écriture d’une fiction (ce domaine restant souvent l’apanage des hommes en Afrique),
proposer des formes, des alternatives originales provenant de cultures et sensibilités différentes.
Le modèle de la fiction sous forme de série devait être privilégié pour plusieurs raisons : d’une part, il génère un plus grand intérêt de la part du public, d’autre part,
ce modèle étant basé sur un personnage principal récurrent, le spectateur apprend à le reconnaître et à s ‘y identifier. Enfin, destinée à toucher un maximum de femmes à travers l’Afrique francophone, cette série devait aussi remplir à la fois un rôle de prise de conscience et d’éducation.
Dans un premier temps, ces réalisatrices ont travaillé sur les personnages principaux. Par la suite, elles ont amorcé l’écriture d’un épisode et son découpage en séquences. Les situations ont été discutées et mises en scène par les participantes. Elles ont appris à envisager leur récit non comme une histoire littéraire mais, comme une suite de séquences. Deux autres épisodes ont également été ébauchés afin de travailler sur le rythme de l’ensemble de la série.
Par ailleurs, les participantes ont également choisi de se concentrer sur le contenu sociétal du récit. Elles souhaitaient avant tout exposer les problèmes de manière compréhensible et offrir la possibilité de les résoudre par une fin positive, privilégiant ainsi le message et l’impact auprès du public.
L’intérêt principal des scenari écrits (3 épisodes en tout) lors de cet atelier est de servir d’ébauche et de base de travail pour les réalisatrices, en vue d’un futur atelier qui permettrait l’aboutissement de ce travail.
FEMMIMAGES au Festival International du Film Francophone de Namur
Renseignements : Lawrence Pieters
Tél. : +32 (0)81 23 40 90/ +32 (0)495 46 47 05
Fax : +32 (0)81 23 40 91
Courriel : [email protected]
Rue des Brasseurs, 175 5000 Namur Belgique
http://www.fiff.namur.be
Union Nationale des Femmes de l’Image du Burkina Faso
Suzanne Kourouma et Clément Tapsoba
Tél. : +226 33 59 50
Courriel : [email protected] ///Article N° : 2768