Grand-mère Dix-neuf et le secret soviétique : entretien avec João Ribeiro

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João Ribeiro, cinéaste mozambicain, adapte « Avó dezanove e o segredo do soviético » de l’écrivain angolais Ondjaki, publié en français aux éditions Métailié. Le film fut présenté en ligne dans le cadre du festival des films d’Afrique en pays d’Apt et une discussion avec le réalisateur a été organisée à partir du plateau de télévision improvisé par le festival pour l’occasion. On en trouvera ici un résumé à partir de la vidéo visible ci-dessous, lequel est précédé de quelques mots sur le film.

 

Voici donc une famille dans un quartier pauvre mais soudé où un mausolée à la gloire d’Agostinho Neto, premier président de l’Angola, va être érigé avec l’aide des Soviétiques. Conscients que des maisons devront être détruites, les enfants se mobilisent. Adapté du célèbre roman éponyme de l’écrivain angolais Ondjaki, le film évoque les souvenirs d’enfance de l’auteur durant les années 80.

Pour lui, faire œuvre de mémoire n’est pas une autobiographie mais une certaine mélancolie où chacun peut se reconnaître et les personnages revivre dans leur monde.

« C’était à l’époque que les vieux appellent autrefois » : la politique en dispute aux croyances de la grand-mère, la moralité est à décider en fonction des circonstances, le passage à l’âge adulte se fait dans un double mouvement d’absorption de l’environnement et de résistance au monde extérieur, l’initiation se fait au contact des êtres et de la nature, et attention car les morts nous entendent. A la question des enfants de savoir si les poissons pensent alors qu’ils ne parlent pas, le pêcheur répond : « C’est toi qui ne sais pas les écouter ». Et pourtant, le jeune Pi puise toutes ses idées et savoirs dans les films qu’il a vus.

C’est ce monde empreint de légèreté que transcrit avec sensibilité João Ribeiro en adoptant le regard de l’enfant Jaki. Comme le lui dit la grand-mère Agnette : « quand tu seras grand, tu te rappelleras toutes ces histoires et tu les garderas en toi ».

 

DEBAT // Granma Nineteen and The Soviet’s Secret avec Joao Ribeiro from Festival des Cinémas d’Afrique on Vimeo.

 

Tahar Chikhaoui : Il n’est pas fréquent que des cinéastes sur le continent Africain adaptent et encore plus rare qu’un cinéaste adapte beaucoup comme João Ribeiro. Pourquoi ce livre et cet auteur ?

João Ribeiro : La littérature est très importante dans ma vie, je lis beaucoup. Les textes de Mia Couto sont très importants, à une époque où il y avait beaucoup de censure. Couto est venu avec un regard différent, il questionne notre manière de voir les choses, ce qui est très important pour moi et qui m’a semblé être un défi. Ses œuvres se sont imposées à moi quand j’ai fini mes études de cinéma. Mes courts métrages sont basés sur ses ouvrages et mon long métrage Le dernier vol du flamant, qui porte sur le processus de paix, après plusieurs années de guerre. Le livre d’Ondjaki, réunit également ces éléments. Il parle d’enfants mais ce n’est pas une histoire que pour les enfants, elle s’adresse à tout le monde. L’enfant essaye de faire avancer les choses et cela m’a touché. Je connais bien Ondjaki : nous nous sommes rencontrés durant un cours sur la production de cinéma. Il était mon étudiant et j’étais son professeur. Il m’a donné l’opportunité de lire son œuvre et de lui faire des suggestions. J’étais passionné par cette histoire et lui ai proposé d’en faire une adaptation. Pour moi, l’adaptation est un hommage : le film est basé sur un texte, il contribue à en proposer une autre lecture artistique qui le valorise et lui donne une autre vie.

Olivier Barlet : Ondjaki est un auteur très connu en Angola et traduit dans une vingtaine de langues, considéré comme l’une des plumes angolaises les plus actuelles. Il a également touché au cinéma : il a fait un documentaire et a été assistant réalisateur. Son écriture est assez différente du réalisme magique de Mia Couto : il est plus dans la poésie, une sorte de réalisme poétique, même s’il y a des éléments magiques. Comment ce changement de pays se gère-t-il au niveau de la relation au texte, au sujet, le décor, etc. puisqu’on est supposé être à Luanda dans les années 80 ?

João Ribeiro : L’histoire se passe en Angola mais le film est tourné au Mozambique. C’est l’universalité de l’histoire. Nous avons beaucoup de choses en commun entre les deux pays, ce mélange culturel m’intéressait. Il y a bien sûr aussi ce qui est spécifique à chaque culture, comme dans la langue, les expressions régionales. Je me suis d’ailleurs permis de mélanger le portugais du Mozambique et celui de l’Angola.

Ce n’est pas une histoire sur le Mozambique ou sur l’Angola, c’est l’histoire d’un enfant. Cette histoire aurait pu se passer en France aussi, mais le fait de choisir l’Afrique, c’est parce que c’est plus proche de moi et de la réalité que j’ai connue. Au Mozambique, on a aussi eu beaucoup d’impositions idéologiques qui n’ont aucun rapport avec nos vies et notre culture, il y a des rues qui s’appellent Vladimir Lénine ou Kim Il-Sung.

Tahar Chikhaoui : C’est une volonté délibérée d’universaliser le discours. Au départ, un enfant dort, on le réveille, il n’a pas envie. N’est-ce pas une manière de dire qu’il a une vie dans la réalité, mais qu’il a aussi un monde second, qui lui est propre ?

João Ribeiro : Je n’ai pas eu besoin de beaucoup diriger l’enfant qui tient le personnage principal, il a de suite saisi de quoi il s’agit. Il s’est approprié le rôle et a créé lui-même cette façon de se tenir, de parler. Dans l’œuvre originale, Jaki n’existe pas, c’est le narrateur sans nom, c’est une représentation d’Ondjaki en quelque sorte, parce que c’est un texte autobiographique. Il est toujours ailleurs, dans une autre dimension, il parle espagnol et on se demande où est-ce qu’il a pu l’apprendre.

Tahar Chikhaoui : Effectivement, à un moment donné, sa grand-mère lui demande de traduire le docteur cubain, ce qui nous étonne. Est-ce que ce n’est pas lié à la structure politique du film ? Parce qu’à plusieurs reprises dans son discours, mais même dans celui des autres personnages, il est question d’oiseaux qui volent. Il y a toujours, de façon fantaisiste, soit des objets, soit des oiseaux, qui volent dans le ciel.

João Ribeiro : Oui, avec la symbolique des lunettes, c’est toujours présent, effectivement.

Olivier Barlet : Jaki, qui est le narrateur sans nom dans le livre, devient un personnage au cinéma, il est comme une introduction à une dimension supérieure : ce qu’il voit lui, qui est du domaine de la magie en quelque sorte. C’est aussi la grand-mère Agnès qui dit qu’en cas d’orage, il faut absolument ne pas porter du rouge et couvrir les miroirs : on est dans le domaine de la croyance. Dans ce monde, traité par Ondjaki à travers le prisme de l’enfance, se mélangent spiritualité, métaphysique, croyance et magie. Ce qui l’intéresse ce sont les mémoires et comment il retravaille ce qu’il a appris peu à peu dans son enfance tout comme Jaki.

João Ribeiro : Quand on devient auteur, on transforme la réalité pour se l’approprier.

Tahar Chikhaoui : En rapport avec la grand-mère Catarina, Jaki est le seul à pouvoir lui parler, il lui demande : “est-ce que tu peux deviner le futur”, et elle lui répond : “je peux mieux deviner le passé”. Je me demande, si, ayant à faire à ce mausolée, qui est quelque chose d’étrange et matériel, très concret, qui constitue une menace, face à cette réalité politique lourde et pesante, si Jaki n’incarne pas un contre poids ? Avec ses rêves, son imaginaire, il y a là aussi un jeu dans la construction du film lui-même : d’un côté une réalité brute, violente, et d’un autre lui qui est dans quelque chose de plus onirique et éthéré. Il y a donc un aspect de l’ordre du politique dans le film.

João Ribeiro : Effectivement, après la révolution et l’indépendance, on ne pouvait pas choisir quel régime on pouvait avoir. Les militaires, qui ont gagné sur les Portugais, ont fondé un Parti communiste, socialiste. Je ne fais pas ici un jugement de valeur, je ne dis pas que c’est bien ou mal, c’est un fait. Après cela, tout commence, les slogans, l’obsession de la couleur rouge.

Tahar Chikhaoui : Les Soviétiques avaient décidé d’édifier le mausolée en question en l’honneur d’Agostinho Neto qui était le leader du MPLA (Mouvement populaire de la libération de l’Angola, marxiste/léniniste) qui contrairement à l’U.N.I.T.A (L’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola), était le mouvement pro-soviétique, majoritaire. C’est pourquoi tout le monde s’appelle camarade. A chaque fois, ils déforment les mots dès qu’il y a un nom propre lorsqu’ils ajoutent les suffixes et s’amusent avec la langue. Et lorsqu’il y a un orage, la grand-mère dit : « enlevez-moi ces pulls rouges !”, comme si le rouge amenait la tempête.

João Ribeiro : La réalité du Mozambique est celle de l’Angola dans beaucoup d’aspects. Ce sont des détails qui étaient déjà présents dans l’œuvre d’Ondjaki et je souhaitais les garder. C’est symbolique et tous les gens qui ont vécu durant cette période vont comprendre. Ces croyances existent dans toutes les sociétés. Tout le monde a besoin de croire en quelque chose, nous ne sommes pas différents, nous sommes certes africains, mais nous sommes tous pareils. Je pense que les différents personnages dans le film sont une représentation de cela, ceux qui sont plus ou moins engagés politiquement, ceux qui sont plus ou moins éduqués, toutes ces différences font unité dans l’histoire.

Olivier Barlet : Voici donc trois enfants, en passe de devenir adultes mais encore très concernés par leurs propres histoires et leur vie de quartier, et cela dans un environnement politique très marqué, le monument devant détruire ce quartier. Ils y opposent une résistance féroce à tous les niveaux, même au niveau du langage, dont on perd sans doute beaucoup de la fleur à la traduction, avec des expressions comme explosif/déplosif, “se faire moustiquer”, etc. Le langage est véritablement ici une forme de résistance. Ce qui fait la célébrité d’Ondjaki, dans des histoires très légères qui sont tout sauf un slogan, c’est peut-être cette sensibilité qui intègre toutes ces dimensions dans la vie, notamment celle de la prise de parole, celle du langage.

João Ribeiro : Je pense qu’effectivement ce sont tous ces éléments. La simplicité d’une histoire c’est très important pour passer un message de respect, d’amour, de défense d’une culture. La force de l’histoire c’est que cela ne s’adresse pas qu’à l’enfant mais, à toute la famille, à tout le monde.

Tahar Chikhaoui : Il est frappant que le travail critique de ce système passe par un enfant, sa naïveté, son côté rêveur, sa manière de jouer avec les mots. Pour ce qui est du récit lui-même, on a d’un côté un édifice qui se construit et qui sera bientôt inauguré et d’un autre côté la grand-mère qui est elle aussi un édifice et dont on doit enlever le doigt du pied, très belle métaphore. Ces deux fils dramatiques de l’histoire créent quelque chose de très enjoué.

Olivier Barlet : La grand-mère, dit même : “ce n’est pas grave si j’en perds un, j’en ai d’autres” !

João Ribeiro : C’est très représentatif du Mozambique de l’époque ! On avait beaucoup de difficultés, il n’y avait pas grand-chose, donc on se contentait de peu. Il n’y avait pas assez de pain, d’essence, pas de lumière. Mais les gens étaient solidaires, la norme était le partage et une famille se constituait aussi de tous les voisins, qui basaient tout sur le partage. Il y a eu un grand changement depuis dans notre société, les gens sont beaucoup plus égoïstes, leur mentalité a changé.

Olivier Barlet : L’actualité de ce récit ne réside-t-elle pas justement dans la question de ce qui est à sauvegarder ? La mère dit : “toutes ces histoires que je te raconte, garde-les en toi. Tu t’en rappelleras parce que tu peux comme cela les garder en toi”. Les garder en soi, c’est véritablement vivre avec, c’est-à-dire pouvoir restaurer dans la vie, que ce soit sous le communisme ou le capitalisme, la force culturelle qu’on a en nous à travers ses transmissions collectives, la vie sociale, la vie de solidarité, etc.

João Ribeiro : C’est ce qu’on essaie de transmettre dans notre travail à travers le cinéma, une manière de conserver et montrer la mémoire. Peu importe que cela soit basé sur nos propres souvenirs ou sur la réalité, ce qui importe c’est de les faire vivre à travers les images, d’en parler, voire même accepter cette réalité qui nous appartient. Il y a beaucoup de gens qui essaient d’oublier cette partie de notre histoire, qui font comme si elle n’existait pas. Aujourd’hui, si on veut acheter un symbole du FRELIMO, parti au pouvoir pendant 45 ans, c’est impossible de trouver même un simple badge ou drapeau. C’est très important d’essayer de se rappeler de son passé.

Tahar Chikhaoui : Cette famille, avec l’enfant, ses frères, la grand-mère, la seconde grand-mère qui n’est pas présente, crée autour d’elle un univers opposé à celui du mausolée de la révolution, supposé perpétuer la mémoire, mais qui est froid, au service d’un homme et d’un système. La grand-mère qui raconte des histoires et le mausolée : deux manières de raconter l’histoire et de la préserver, l’une froide, étrangère, celle d’un système gigantesque représentant un homme, et de l’autre la mémoire vivante, faite d’histoires et de rêves.

João Ribeiro : L’enfant est influencé par la grand-mère, par la société, par la guerre qu’il vit tous les jours. Mais, il est aussi influencé par les choses qu’il ne connaît pas, comme les livres de Tintin. Ce sont toutes ces influences qui font qu’il est la personne qu’il est.

Tahar Chikhaoui : Il lisait tout le temps Tintin sur la lune, n’est-ce pas ?

João Ribeiro : Effectivement, oui. On l’a choisi parce que la fusée sur la couverture de l’album est similaire à celle du mausolée.

Violette (médiatrice avec les internautes) : Sur le chat, Simone vous remercie pour ce beau film João et vous demande “Comment ce film a été reçu ? Et dans quels pays a-t-il été diffusé ?”

João Ribeiro : Le film est passé en salles au Mozambique en mars, mais par la suite à cause du covid il a dû être retiré et a été repris en décembre avec la réouverture. Il n’a pas encore été mis en ligne, parce que j’ai encore besoin de le présenter dans plusieurs festivals. Nous n’avons pas vraiment de critiques professionnels de cinéma, mais il a été bien reçu par le public. J’ai besoin de continuer les projections en salle. Un film africain en langue portugaise est difficile à diffuser, mais cela s’est empiré à la suite du covid.

Tahar Chikhaoui : Y a-t-il eu des projections en Angola ?

João Ribeiro : Non, j’avais une proposition à la télévision, chose que je ne voulais pas faire. Je souhaite qu’il passe en salles à la réouverture. Pour le moment, le film a été distribué au Portugal et au Brésil, où il sera exploité commercialement.

Violette (médiatrice avec les internautes) : Nous avons Fabrice qui se demande : Comment avez-vous recruté les enfants ?

João Ribeiro : C’était un processus assez difficile, parce qu’ici, nous n’avons pas d’agence de casting, nous devons tout faire nous-mêmes, cela inclut d’obtenir l’autorisation parentale. Trouver un enfant qui puisse jouer ce genre de personnage est un défi. Nous avons eu un casting avec 200 enfants. C’est assez intense de travailler avec un enfant dans de telles conditions : le tournage a duré six semaines, et Jaki, le personnage principal, était présent tous les jours. Il faut prendre en compte plusieurs facteurs, et il nous fallait une personne capable d’allier tous ces facteurs. La période de préparation a duré 3 à 4 semaines, mais au final, j’étais très satisfait du travail collectif, du casting, surtout les enfants qui étaient disponibles et contents de faire partie de ce projet, ainsi que de toute l’équipe présente.

Olivier Barlet : Le personnage de Pinduca, surnommé Pi ou 3.14, est un passionné de cinéma, dans lequel il puise toutes ses connaissances. Il a vu tous les films d’action, il a des références, on a un personnage qui apporte un grain de sel et contribue à la mécanique du film en ramenant la réalité d’aujourd’hui et de l’influence américaine.

João Ribeiro : Nous avons eu beaucoup de chance après l’indépendance de voir de beaux films et d’en voir beaucoup. Cela m’a permis, dès mon jeune âge à 12 ans, d’aller au cinéma tous les jours, parce qu’il n’y avait pas autre chose à faire. Le cinéma étant un lieu clos dans lequel il nous était possible de passer deux heures avec des amis. Cette influence est très réelle et présente dans ma vie. Les films politiques, d’action, les comédies, ont tous eu plus ou moins une influence sur moi, j’allais voir certains films 2 voire 4 ou 5 fois. Ce personnage à l’air un peu fantastique au premier abord, mais à mes yeux, c’est de cela dont il est la représentation.

Violette (médiatrice avec les internautes) : Nous avons d’abord Camille qui demande si le système des pierres et du pain est un fonctionnement habituel et souhaiterais en savoir plus. Ensuite, nous avons Iris qui demande « Combien il y a de salles de cinéma au Mozambique ?”

João Ribeiro : C’est un autre aspect qui est très spécifique de cette époque, cela témoigne du respect que les gens avaient les uns pour les autres. Chacun prenait une pierre et peignait dessus un signe qui le démarque : on la posait par terre pour faire la queue sans devoir y passer des heures.

Concernant les salles de cinéma, c’est un grand problème au Mozambique. Nous avons 2 salles à Maputo, 2 autres à Matola, donc 4 au total. Il y a d’autres espaces, mais ils ne sont pas à but commercial, des éditions culturelles gérées par l’institut français par exemple. Il y a d’autres espaces comme les centres culturels portugais, brésiliens, etc.

Olivier Barlet : Jaki demande au docteur : “Est-ce qu’on peut faire du mal pour faire du bien ensuite ?” La réponse du docteur est assez étonnante : “Il est possible de faire ce que les autres ne comprennent pas. C’est un secret que seul ton cœur peut comprendre”. Finalement, c’est oui ou c’est non ?

João Ribeiro : Je n’ai pas de réponse, cela dépend du spectateur. Si on répond à tout, on perd une opportunité de questionner les choses. Le docteur vient de Cuba qui est aussi un régime socialiste, c’est un homme qui aime et qui est passionné par la culture du Mozambique, voilà pourquoi il répond de la sorte.

Olivier Barlet : Cela me rappelle Flora Gomes, d’une sphère culturelle lusophone beaucoup plus au nord, en Guinée-Bissau. Il présentait son film Po di Sangui en compétition officielle à Cannes, il avait donc droit à une conférence de presse. Un journaliste lui a demandé la signification de certains symboles dans le film. Il avait répondu : “Vous savez les symboles, il faut les laisser parler et ils vous parlent” ! Le journaliste était frustré, mais la réponse était très belle !

João Ribeiro : Je pense que cela fait partie de mon travail. Je n’aime pas beaucoup parler de la symbolique de ce que j’ai fait. Je pense que mon travail, c’est de laisser la liberté au public de voir et questionner les choses. J’ai besoin de faire des films, de raconter ces histoires, mais j’espère que des personnes avec des vécus différents, peuvent se projeter dans l’histoire également. Permettre à mon histoire d’avoir différentes vies, c’est ce que j’aime, provoquer la sensation, provoquer une expérience personnelle.

 

Un grand merci à Oumaima Garess pour son aide à la transcription !

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