Un western urbain pour orchestrer la vengeance des femmes Tourné dans des cités de la banlieue parisienne, la Squale aligne les murs sans concessions : les murs de béton et les murs entre les jeunes, car le machisme et la violence dominent. De l’agression verbale à l’acte lui-même perpétré à la « tournante », le viol est permanent. Désirée, une jeune noire, se rebelle contre tout et contre tous : sa mère, l’école, les autres jeunes ce qui ne l’empêchera pas de vouloir séduire le caïd local. Mais pour se venger de sa barbarie, elle attisera la haine des mâles entre eux jusqu’à l’issue fatale. Merci du conseil : la vengeance comme plat de résistance féminine ! C’est toute l’ambiguïté des films qui prennent la rage comme sujet : ils sont à la fois message d’alerte et désespérés. Et forcément racoleurs. Ici aussi, violence, abus sexuels, diatribes agressives et jargon branché ont des allures de déjà-vu et pourtant, les personnages (fort bien interprétés) ont une épaisseur qui sauve le film du voyeurisme et de la complaisance. Le choix de la fiction-témoignage est assumé et on imagine les discussions qu’il peut déclencher chez les principaux intéressés. Mais c’est aussi cette volonté démonstrative de coller ensemble tous les éléments qui serviront le sujet qui l’empêche de vraiment décoller.
1 h 40, avec Esse Lawson, Tony Mpoudja, Stéphanie Jaubert, Khereddine Ennasri. Image : Eric Guichard, musique : Cut Killer. Prod. Piere Forette et Thierry Wong. Distr. UFD. ///Article N° : 1704