En juin 2014, la coupe du monde de football se déroule au Brésil. L’occasion pour Africultures de vous proposer une aventure littéraire originale. Marc-Alexandre Oho Bambe vous transporte dans un récit d’anticipation. Un voyage littéraire. Mais pas seulement
28 juin 2014, aux abords du Stade Mineirão.
Sous un soleil de plomb.
Une foule de supporters attend, impatiemment, de pénétrer dans l’arène.
Pour assister à un huitième de finale surprise :
Brésil – Iran.
L’affiche est belle, je trouve.
Sportivement. Et symboliquement.
Personne n’attendait l’Iran, petite nation invisible sur la carte du monde du foot, à ce niveau de la compétition.
Personne n’attendait l’Iran, même si depuis les années soixante la Team Melli figure parmi les places fortes du ballon rond en Asie. A son palmarès, figurent 3 sacres consécutifs en Coupe d’Asie, en 1968, 1972, 1976 et la sélection iranienne est la première de la région à avoir validé son billet pour l’épreuve reine de la FIFA, en 1978.
Pour le 4è mondial de son histoire, l’Iran a donc réussi le petit exploit de se qualifier pour le second tour.
Comme lors du coup de sifflet final du match contre la Corée du Sud l’année dernière, et la victoire qui propulsait la Melli en phase finale du mondial do Brasil, des centaines de milliers de personnes ont envahi les rues de Téhéran pour manifester leur joie.
« Brésil, nous voilà » scandait déjà la foule en vert, rouge et blanc, après le but providentiel de Reza Ghoochannejhad et la qualification pour la Coupe du Monde 2014.
Le même Reza, a fait passer l’Iran au second tour, d’un coup de tête magistral, qui fait de lui un héros national.
Pour un pays, on le sait peu, véritablement fou. De football.
Le jour du match face au Brésil, les klaxons hurlent dans les rues du pays, même les plus hautes autorités iraniennes comme l’ayatollah Ali Khamenei ou Rohani saluent la performance.
« Brésil, nous voilà » chante, en langue persane, un groupe de supporters iraniens. Sur un air de samba.
Aux abords du stade Mineirão.
La mondialité est là.
Sous un soleil de plomb.
Ils attendent, impatiemment, de pénétrer dans l’arène.
Pour assister à « leur » huitième de finale surprise :
Brésil – Iran.
L’affiche est belle, je trouve.
Symboliquement. Et sportivement.
L’Iran est aux yeux du monde – occidental -, une république islamique souvent sous les feux de l’actualité, à cause ou grâce à son programme nucléaire, à sa police des murs, ou encore aux prises d’opposition de certains de ses dirigeants face aux puissances du Nord.
Je réalise que c’est la première fois, je pense, que j’associe des images de fête à ce pays, dont la littérature empreinte de poésie et philosophie, me fascine pourtant.
Depuis que j’ai découvert, dans le sourire d’une journaliste critique littéraire, l’uvre profonde et mystique de Rûmî.
Brésil – Iran.
L’affiche est belle, je trouve.
La fête aussi le sera.
Sur le terrain. Et en dehors. Quoiqu’il arrive.
Après le match, je décide de m’arrêter Place de La Liberté.
Au cur du « Centre-Sud » de la ville de Belo Horizonte.
Dans le quartier de Savassi.
Attirés par la fureur de la musique, un essaim de supporters en jaune et bleu, vert, rouge et blanc, se joint au public agglutiné autour d’un groupe qui joue, haut et fort.
Il s’agit d’un concert sauvage de Sepultura, célèbre band de trash métal du coin. Ils chantent, en portugais, « Un professeur vaut plus qu’un Neymar »
Improbable.
La mondialité est là.
Rageuse.
///Article N° : 11706