Afriscope

  • N° 52 | septembre 2017
  • « Marianne et le garçon noir »
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Être une femme, noire, dans une société occidentale anciennement esclavagiste et coloniale, qu’est-ce que c’est ? Elles sont une vingtaine, nées et / ou vivant en France ou en Belgique, à se questionner dans le documentaire Ouvrir la voix d’Amandine Gay. De l’école au travail, en passant par les relations amicales, amoureuses, sexuelles, elles se racontent dans leur singularité et complexité. Au même moment, qu’est-ce qu’il en est de la masculinité, noire, face à la masculinité blanche hégémonique en France ? Léonora Miano a réuni une dizaines d’artistes et chercheurs, en France et sur le continent africain, dans l’ouvrage Marianne et le garçon noir. Le point de départ de cette réfl exion ? Les violences policières subies, en France, par des jeunes hommes noirs. Là aussi, il s’agit de mêler intimité et politique, pour mettre en exergue tout autant les conséquences contemporaines des systèmes de domination racialisants hérités, que la nécessité de repenser la masculinité. Ces oeuvres françaises et d’autres encore, présentes dans ce numéro d’Afriscope, sont portées par les premiers concernés et illustrent l’urgence de déconstruire les catégories sociales, raciales, genrées, et de décoloniser les imaginaires. Elles exigent la pleine reconnaissance de la diversité de la société, le millefeuille socio-culturel qui compose chacune et chacun, à égalité. Pour reprendre les mots de Marie-Julie Chalu3, elles « tentent d’aller dans le fond des choses et donnent la défi ante liberté de recréer. De penser à de nouveaux rapports humains ».