Ils sont frère et soeur. Elle attend le bateau sur le quai du port de Marseille pour rentrer à Alger, lui a choisi l’exil. Et le temps des adieux, voilà que remontent à la surface leurs souvenirs d’enfance partagés et le temps d’une autre séparation, exaltante celle-là, pleine de promesses et de rêves : la liberté retrouvée, 1962, l’indépendance.
Un homme, une femme, une valise, des images palimpsestiques qui s’incrustent et se superposent sur un mur lépreux, quelques instruments de musique orientaux maniés en direct par un musicien : on ne peut plus sobre. Une mise en scène qui a la pureté du tranchant d’un couteau mais qui rencontre la tendresse des naïvetés de l’enfance et nous entraîne un peu dans » une histoire de l’Algérie vue par deux enfants « . Ni nostalgie, ni amertume, mais les bouffées oniriques d’une mémoire qui n’a jamais renoncé au bonheur simple. C’est avec finesse et poésie que le texte de Mohamed Kacimi parvient à traduire le paradoxe des sentiments qui unissent et désunissent colons et colonisés.
par la Compagnie Théâtre Italique
musique originale : Nasredine Dalil
avec Valérie Grail, Miloud Khétib et Rachid Guerbas (compagnon musicien) ///Article N° : 547