Niveau : A2     Format : Article     Thème : Musique

La « champeta », musique afro-colombienne

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Dans les années 1960, la musique cubaine inspire la musique africaine des indépendances. Dans les années 1970, c’est l’inverse : c’est au tour de la musique africaine de s’exporter en Amérique Latine, et notamment en Colombie. Dans les années 1980, un nouveau style musical apparaît sur la côte colombienne : la champeta, qui reproduit à sa façon les sons venus d’Afrique.

Des villes comme Carthagène, sur la côte colombienne, comptent une forte population noire. Beaucoup d’esclaves des îles caribéennes sont arrivés par là. Leurs descendants, vivant souvent dans des conditions difficiles, dans les quartiers pauvres de la ville, recherchent leurs racines dans la musique africaine. Le juju, le highlife, le soukous ou encore la rumba congolaise, sont pour eux de la « musica africana » ou « africano ». Ils ne distinguent pas spécialement ces musiques les unes des autres, et ne savent pas précisément de quel pays elles viennent. Mais cela ne les empêchent pas de les apprécier et de s’y reconnaître. Dans les années 1970, les sons africains envahissent la ville : on les entend dans la rue, dans les taxis, dans les bars.

Le public réclame de la « musica africana ». À tel point que dans les années 1980, les producteurs colombiens décident de produire cette musique directement sur place, au lieu de la faire venir d’Afrique. Les musiciens locaux sont déjà très familiarisés avec les rythmes. Ils n’ont pas de mal à les adapter à leur propre répertoire. C’est la naissance de ce qui s’appellera la « champeta ». De 1982 à 1996, le Festival de Musique de la Caraïbe de Carthagène associe les artistes colombiens jouant de la champeta à sa programmation africaine et caribéenne.

À force d’imiter différents styles africains, de les bricoler, de les fusionner entre eux et de les adapter aux sonorités locales, ces artistes développent une musique originale, qui se renouvelle tout le temps. Elle évolue beaucoup durant les années 1990. En 2001, Sony sort un disque intitulé « La champeta se tomó a Colombia ». C’est la première fois que la champeta a une reconnaissance en-dehors des quartiers pauvres de Carthagène.

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