Nous voici dans l’ancienne médina de Casablanca. Des femmes racontent leur dur vécu. Entre rires et larmes, ces batalett (héroïnes) se battent pour survivre et trouvent les voix de la résistance. Cela ne les rend pas riches mais cela les tient debout. Lorsque l’une d’entre elles se rend à Rabat pour participer à la marche des femmes pour leurs droits de mars 2000, la distance avec les habituelles images de manifestations est levée : c’est une personne qui s’y rend et cherche à partager son enthousiasme quand elle revient.
Les femmes témoignent cadrées de face, en train de pétrir ou de laver le linge, parlant sans fard de leurs galères : la caméra respecte profondément ces tranches de vies, ne jouant ni du zoom ni du gros plan. Et puis elle s’échappe dans leur environnement et la Medina apparaît, avec ses dédales de ruelles et son troupeau de paraboles sur les toits
« Je n’ai pas le cur à rire, mon cur saigne » dira l’une d’elle sans jamais perdre son humour. « Quand les problèmes s’accumulent, on finit par en rire ! » dira une autre. La solidarité les soude et les soutient, belle leçon que nous donne ce film qui laisse par la qualité de son image et le respect qu’il apporte à son sujet une trace profonde et la certitude que l’espoir est permis.
Maroc/France/Belgique 2001, coul, béta SP, 60 min, contact : [email protected]///Article N° : 2327