La BD au Rwanda : introduction

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Le Rwanda peut s’enorgueillir de compter la plus ancienne revue pour la jeunesse du continent avec Hobe, créée en 1954. Ce journal, qui dure encore, a accueilli durant plus de 20 ans, jusque dans les années 70, les aventures de Matabaro. Les premiers albums (en kinyarwanda) datent des années 80. Il s’agissait de Amateka ya Felix de Jean Baptiste Butare (histoire de Felix – 1981), Mukamusoni ese nzabe iki ? de Thomas Kolinto (Mukamusoni que deviens-je ? – 1983) et Inkuru ya Nyirarunyonga de Dieudonné (Histoire de Nyirarunyonga – 1983) qui traitent tous du destin tragique de jeunes provinciaux montés à Kigali. Ces trois histoires ont paru dans le Rafiki journal, périodique catholique. La trentaine de publications qui suivra jusque dans les années 90 est essentiellement tourné vers des thèmes religieux. Le seul auteur à se démarquer est Jean Claude Ngumire (né en 1970), qui participe au premier recueil africain, Au secours ! (Ed. Segedo – 1992). Celui-ci fonde avec des amis en 1993 la revue Bakame, qui eut le temps de publier quatre numéros. Le dernier sortit quelques jours avant le génocide d’avril 1994… A l’image du pays, le milieu des dessinateurs est anéanti. Ngumire et Rukundo (scén.) publient dans la revue Huguka un feuilleton sur le génocide qui sera publiée en album en 2001 sous le titre Umwana nk’undi (Enfant comme un autre – CTB). Depuis 2002, il vit aux Pays-Bas. Les autres ouvrages parus au Rwanda depuis les années 2000 tournent tous autour du génocide et de la réconciliation. Ils sont édités par l’association des auteurs et écrivains, IBARWA. Quelques auteurs émergent comme Jean Marie Birigabagabo (Yiturwa indi en 2002, Akabando k’iminsi en 2004), Richard Niyonzima (Une réconciliation possible en 2003) ou Kalinda (Naviye ku ndahiro en 2001). Mais ces albums ne se font guère remarquer par leur qualité graphique. Au Canada, Rupert Bazambanza publie aux Editions images en 2004, Sourire malgré tout : histoire du génocide au Rwanda, qui raconte l’histoire d’une famille tutsi. A l’image de son voisin, le Burundi, le milieu rwandais de la BD est peu dynamique et reste cantonné à un cercle restreint. L’absence d’œuvres remarquables est patente.

///Article N° : 10252

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