Les femmes de « Le Harem de Madame Osmane », long métrage de Nadir Moknèche (Algérie/France 2000, 100 min.) font penser à ces femmes au bord de la crise de nerfs de l’Espagnol Almodovar. Et c’est d’ailleurs une Espagnole qui y jouait, Carmen Maura, qui en interprète (avec brio) le rôle principal. Le film ne joue pas dans la dentelle et ne ménage personne. C’est d’ailleurs ce qui fait sa valeur, outre le fait d’être très efficacement tourné. Seule concession pour obtenir les aides françaises : il est entièrement en français. A travers Mme Osmane, c’est « l’échec de nos projets depuis l’indépendance » que Moknèche a cherché à thématiser. Cette femme qui a combattu avec le FLN finit par reproduire envers sa fille le système dont elle a été victime. Une mégère apprivoisée algérienne, sexuellement frustrée, symbole d’une société, « peut-être parce qu’au fond, comme tous les Algériens, elle refuse de s’interroger sur la violence qui imprègne l’Algérie », dit encore le jeune Moknèche (né en 1965).
2000, 100 min, Image : Hélène Louvart, Prod. Didier Haudepin (Bloody Mary Prod.) et Mohamed Ulad-Mohand, avec Carmen Maura, Myriam Amarouchene, Linda Slimani, Nadia Kaci, Biyouna, Thamila Mesbah-Detraz, Andrée Damant, Atmen Kelif. Distr. Océan Films (01 56 62 30 30). Sortie France : 12 juillet.///Article N° : 1507