Originaire de Barbès, mythique quartier cosmopolite de Paris, Manjul vit depuis plus de cinq ans à Bamako, au Mali, où il a son propre studio d’enregistrement, « Humble Ark ». Il avait sorti en 2002 « Faso Kanou » le premier volume de la série « Dub To Mali ». Il revient aujourd’hui avec le volume 2, « Jahtiguiya », une petite merveille composée de 14 titres où se mêlent dub, roots reggae et musique mandingue.
« Jahtiguiya », c’est un jeu de mot avec diatiguiya, qui signifie « Hospitalité ». Un album atypique, à la fois mystique et inspiré, où le folklore est profondément respecté et sur lequel on retrouve bien sûr les sonorités propres à Manjul. Il a élaboré ses morceaux en mélangeant les instruments traditionnels maliens (kora, n’goni, balafon, violon sokou ou flûte peule) et les claviers, basse et batterie propres à l’ensemble des techniques dubstyle. Il s’est par ailleurs entouré de nombreux artistes : DJ Lion, la griote Assetou Kanouté, Adama Yalomba, Bishob et Takana Zion. Des morceaux aux titres évocateurs tels que « I’m a free man » ou « Free the colonized » en côtoient d’autres comme « Chant nyabinghi », évocation du rastafarisme (« Rastas du monde entier, soyons unis et chantons notre nyabinghi, avec l’aide de Dieu, il nous libérera du mal »). « 22 septembre » fait référence au 22 septembre 1960, date à laquelle le Soudan obtint son indépendance sous le nom du Mali. Manjul aborde également le thème de l’environnement à travers « Djoliba », un dub qui met l’accent sur la préciosité de l’eau (« Prenons soin de l’eau, de cette eau, Prenons soin de l’eau, cette grande eau, Sans l’eau il n’y a pas de vie
. »). Une des perles de l’album reste cependant « Causerie de flûtes », un morceau invitant au voyage. C’est d’ailleurs le terme qui convient le mieux pour qualifier cet album, qui délivre un message de paix et entraîne dans un voyage spirituel, entre la Jamaïque et le fleuve Niger.
Site de l’artiste : http://www.myspace.com/manjulmusic///Article N° : 5953
