Volta

De Björk

Coup de foudre absolu et bien trop tardif
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Hein ? Quoi ? Je rêve, ou bien ? Une islandaise dans Africultures ?
Alors là, vraiment, il ne manquait plus que ça !
Mieux vaut l’avouer franchement, il y a bien longtemps que je cherchais en douce un prétexte pour parler ici de Björk, dont j’étais tombé raide amoureux dès ses premiers disques avec les Sugarcubes.
Alors bien sûr, cette fois, je n’allais quand même pas rater l’occasion, ayant enfin un alibi en or massif.
Déjà, pour résister à cette voix, il faudrait avoir deux oreilles de bois.
Quant aux orchestrations, elles sont vraiment splendides, on croirait entendre tantôt Gil Evans tantôt Prince et le plus souvent du vrai neuf.
Du vrai neuf, on n’en entend malheureusement que très peu dans le ronronnement actuel des musiques populaires, notamment africaines.
Même dans le jazz et la world music, il faut vraiment tendre l’oreille !
Or du vrai neuf, en voici en voilà, il n’y a même pratiquement que cela dans ce brouet de sorcière (je fais référence au fameux  » Bitches’Brew  » de Miles Davis, sauf qu’ici il y a une seule sorcière.)
On ne sait pas trop ce qui lui passe par la tête, mais il me semble assez difficile d’y rester indifférent, à moins d’avoir deux oreilles de bois !
L’adjectif  » génial  » est si galvaudé que l’employer m’exposerait à tous les sarcasmes. Eh bien tant pis, sarcasmez-moi car je trouve ce cd « génial », et je vous le recommande donc sans la moindre hésitation.
Et puis voilà mon alibi africulturiste : vous écouterez comment la kora de Toumani Diabaté s’entortille autour de la voix de Björk, puis vous m’en direz des nouvelles.
La corne de brume en guise de ponctuation, d’autres n’oseraient pas dire que c’est génial, mais moi j’ose quand même.
En même temps, un pavé dans la mare comme le révolutionnaire  » Declare Independance  » laissera k.o. debout tous les groupes heavy metal que je connais – encore plus ceux que je ne préfère pas connaître.
Ne parlons pas du duo final de Björk avec un certain Antony sur fond de claveçin, à peine moins émouvant que celui de Tristan & Isolde.
Il faut quand même dire que la go a une voix à couper le souffle.
J’allais oublier mon deuxième alibi : ce cd grandiose, sûrement le meilleur depuis l’An 2000, débute par une intervention (assez brève et un peu cafouilleuse) du groupe congolais Konono n°1.
La participation africaine est certes anecdotique et mineure, mais elle est bienvenue dans ce disque qui sera considéré demain comme un grand classique de la musique populaire du début du XXI° siècle.
(beaucoup plus important, sans nul doute, que le  » Sergent Pepper’s  » si surestimé des Beatles).

Volta, de Björk (Polydor)///Article N° : 6644

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