Afriscope

  • N° 42 | septembre 2015
  • Diversité, un symbole, et après ?
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« Aujourd’hui la France est porteuse d’une formidable richesse multiculturelle. Encore faut-il que cette réalité, cette complexité sociale à fort potentiel, soit acceptée, valorisée, célébrée. Des nations ont su faire de cette diversité un atout. La France en est-elle capable ? C’est pour contribuer à ce défi crucial que nous avons créé Afriscope », écrivait sa fondatrice, Ayoko Mensah, en 2007 (1). Presque dix ans plus tard, la devise « liberté, égalité, fraternité, diversité » trône toujours en couverture de votre magazine. Nous sommes ainsi héritiers d’une période où, à la lutte contre le racisme et les discriminations des années 1980 et 1990, a succédé cet élan ambitieux : ne plus avoir à justifier le caractère multiculturel de notre société mais l’affirmer, le documenter. Tout en engageant un combat qui paraissait plus ambitieux contre la violence des discriminations : création en 2004 de la Halde (2), mise en place des Chartes de la diversité, nomination d’un Commissaire à la diversité et l’égalité des chances. Pourtant en 2015, nous, avec Afriscope, devons sans cesse justifier ce terme diversité inscrit dans notre ADN éditorial. Nous-mêmes peinons parfois à le définir et le défendre. Comment nier qu’il soit aujourd’hui le véhicule d’une politique de stigmatisation et d’assignation ? Qu’il n’ait pas été à la hauteur des enjeux sur les discriminations raciales ? Que politiquement et médiatiquement la France se pense toujours blanche et chrétienne ou athée ? Que cela a des répercussions diffuses et pernicieuses sur l’ensemble de la société et menace directement les dynamiques interculturelles bouillonnantes sur le terrain ? Sûrement pas lorsque nous nous entendons dire, en 2015, par des partenaires publics de longue date d’Afriscope : « vous ne vous adressez pas assez aux Français ». Comment en sommes-nous arrivés là ? Nous avons cherché, dans ce dossier de rentrée, à décrypter l’évolution de la représentation politique et médiatique, mais aussi l’articulation entre territoire et représentation raciale. Rappelons qu’en 2015 un Premier ministre a parlé d’ « apartheid territorial, social et ethnique » (3) à l’oeuvre dans les « quartiers populaires ». Afriscope continuera d’afficher la diversité sur sa couverture. Pour réitérer ce que nous sommes, artisans d’un contenu, d’une pensée, résolument citoyenne et engagée. Pour affirmer la nécessité d’espaces de débats où penser la complexité contre les replis et les assignations identitaires. Où reste possible la rencontre. C’est d’ailleurs ce que propose le militant Bakary Sakho en Une de ce numéro. En collectif, il crée un lieu et une maison d’édition Faces Cachées, tout en proposant un livre, Je suis, matière à débats. Ces initiatives participent de la raison d’être d’Afriscope, construire ensemble une « société décomplexée, libérée des préjugés hérités du passé » (4). (1) Editorial du 1er numéro Afriscope sorti en juillet 2007. (2) Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité. (3) Citation du premier Ministre prononcée le 20 janvier, lors de ses vœux à la presse. (4) Editorial du 1er numéro Afriscope sorti en juillet 2007.
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