Black & Noir : idéologie ou linguistique ?

Print Friendly, PDF & Email

À l’aube des années 2000, une explosion d’entreprises et d’événements avec la dénomination  » black  » ou  » noires  » ont vu le jour en Île-de-France. Portés par de jeunes entrepreneurs français souvent noirs, ces initiatives donnent la température d’un changement en marche : agir plutôt qu’attendre, s’affirmer plutôt qu’être complexé sans tomber dans un communautarisme qui exclurait. Mode, presse, communication, arts… Bénéficiant du développement des réseaux sociaux et d’un buzz sur Internet, tous mobilisent un public conséquent et avancent vers un objectif commun : créer leur propre place dans la société.

2007. L’association française Les Indivisibles met en ligne le dessin animé  » N’ayons pas peur du noir  » qui cumule sept ans plus tard 43 911 vues. Abordant une certaine tendance française à éviter le mot  » noir  » au profit du terme  » black « , la vidéo précise dans sa chute que «  l’utilisation du mot noir ne fait courir aucun risque ni à vous, ni à votre entourage « .


N’ayez pas peur du noir… / Les Indivisibles / par LesIndivisibles

Alors qu’un président américain métis (Barack Obama) a été doublement élu en 2008 et 2012, que des gouvernements français successifs ont offert des postes de ministres à des femmes politiques noires (Marie-Luce Penchard, Christiane Taubira, George-Paul Langevin), que le paysage médiatique hertzien commence à se colorer (Audrey Pulvar, Karine Le Marchand, Harry Roselmack, Kareen Guiock), que les personnalités préférées des français ont entre autres été Yannick Noah (de 2007 à 2011) et Omar Sy (2012), que des acteurs comme Lucien Jean-Baptiste, Fabrice Éboué et Thomas N’Gijol dépassent le million d’entrées avec leurs films (Ma première étoile, Case Départ, Le crocodile du Botswanga) et que la France élit parfois des Miss France métisses (Sonia Rolland, Flora Coquerel), plusieurs ouvrages se sont penché sur la  » condition noire  » à la française.

Du Paris Noir de Pascal Blanchard, Eric Deroo et Gilles Manceron (2001) au Sanglot de l’Homme Noir d’Alain Mabanckou (2012) en passant par Je suis noir et je n’aime pas le manioc de Gaston Kelman (2003), La condition noire : essai sur une minorité française de Pap N’Diaye (2008) et La France Noire du collectif ACHAC (2011), plusieurs auteurs se sont attaqués à la situation interminable qui fait qu’un Noir, en France, sera d’abord considéré par sa couleur de peau avant sa nationalité, confirmant le fait « qu’un Noir est un homme que les autres hommes tiennent pour noir  » (1) mais que « concernant la France, (…) les lois raciales mises en œuvre par le régime de Vichy ont contribué à la défiance actuelle à l’égard des catégorisations raciales » (2).

En France, faute de mesure pour combattre les discriminations réelles («  l’idéologie républicaine a été posée comme théoriquement indifférente aux couleurs de peau et autres caractéristiques physiques « (3)), tout rassemblement de personnes  » minoritaires  » est assimilé à du communautarisme, sans distinction entre  » groupes circonscrits  » réunis autour d’éléments de culture communs (ce que Pap Ndiaye considère comme  » identité épaisse « ) ou groupes ayant en commun le seul fait d’être Noir ( » identité fine « (4)).

Dès lors, nombre de citoyens ont choisi de renverser les tendances, revendiquant plutôt qu’occultant ce qui les démarque. Entre détermination à l’américaine sous le vocable  » black  » ou affirmation d’une réalité française, avec le terme  » noir « , tour d’horizon de plusieurs initiatives et entrepreneurs décomplexés.

Black France vs Blackface

En 2002, l’organisation controversée de l’élection Miss Black France, remportée par la sénégalaise Mbathio Beye et critiquée par SOS Racisme avait délié les langues : ainsi des termes tels que  » racisme « ,  » communautarisme  » ou  » honte  » inondaient la presse et les forums Internet. «  La polémique est la preuve qu’il y a un malaise sur la question de la femme noire, et cela nous conforte dans notre démarche qui est de la mettre pour une fois en lumière « , rapportait à l’Agence France Presse (AFP) le journaliste Fred Royer, organisateur de l’événement, qui n’a pour l’instant pas renouvelé l’opération.

Trois ans plus tard, le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) de France présidé par Louis-Georges Tin se positionnait dans «  la lutte contre les discriminations que subissent les populations noires en France  » et cumulait interventions médiatiques, saisies du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) et dénonciations publiques, comme celle à l’encontre de cette soirée  » Blackface  » de policiers français, relayée en juin 2014 sur Facebook (5).

Gotha Noir et Fier

2007 marque la naissance d’un autre mouvement, celui de Noir & Fier. Fondée par Christian Dzellat-Nkoussou, la marque s’est d’abord affichée en 2004 sur des T-shirts vendus dans le quartier des Aunettes à Évry (91) : «  J’ai donné à mon cousin un carton de 100 T-shirts qu’il a écoulé en deux heures. Nous n’avons ni inventé le mot  » noir  » ni le mot  » fier  » mais avons eu l’idée de les associer sur des T-shirts. Cela n’avait jamais été vu en France « . Contrairement au célèbre morceau de funk  » Say it loud : I’m Black and I’m Proud  » de James Brown, scandé dès 1968 outre-atlantique.

Cumulant aujourd’hui 600 000 j’aime sur Facebook, Noir & Fier est devenu une entreprise, NoFi, basée à Asnières-sur-Seine (92), dont le travail de valorisation de la culture noire à travers son portail  » communautaire  » fait écho aussi bien aux Français qu’à ses followers du Sénégal, du Gabon ou du Congo.  » Ayant créé la marque Noir & Fier, je voulais appuyer le terme  » noir « , explique Christian Dzellat-Nkoussou. Je peux comprendre ceux qui utilisent le terme  » black  » dans un aspect commercial. Mais dans notre engagement et notre cause, il fallait appeler un chat, un chat. Nous sommes en France, nous sommes noirs, je me définis comme tel. Certaines personnes qui utilisent le terme  » black  » dans la vie de tous les jours – souvent des non-noirs – le font soit par ignorance soit par malaise. Les gens ont du mal à dire noir. Il y a tellement de connotations ancrées dans les consciences que dans un pays comme le nôtre, où il y a une histoire, un passé, des images avec lesquelles les gens ont grandi, le terme  » noir  » n’est pas utilisé spontanément et les gens se cachent derrière le mot  » black  » « .

En 2007 toujours, le chirurgien-dentiste Elie Nkamgueu initie le Club Efficience, une  » organisation de droit privé spécialisée dans l’ingénierie sociale, économique et solidaire  » qui regroupe 507 membres allant du cadre au chef d’entreprise en passant par des leaders d’opinion, des personnalités ressources et des porteurs de projets. Ayant pour objectif de construire une  » échelle d’ascension sociale  » et un réseau  » d’acteurs économiques  » tout en faisant émerger  » de nouveaux leaders de demain « , le Club Efficience a initié en 2010 le Gotha Noir, ouvrage de référence mettant en lumière les parcours d’excellences de 300 afro-français «  qui contribuent chaque jour au rayonnement de la France « .  » Nous sommes un club de l’élite et nous nous revendiquons noirs, explique Elie Nkamgueu. Nous réfléchissons sur la communauté et trouvons des solutions pour la tirer vers le haut mais cela ne signifie pas que nous sommes fermés sur les Noirs. Nos événements sont ouverts mais il faut que les gens qui viennent soient sensibles à cette cause et comprennent notre démarche. Ils sont d’ailleurs de plus en plus nombreux« .

Pour preuve, Christine Lagarde (directrice générale du FMI), Olivier Stirnin (ancien Ministre des Outre-Mer et Ministre du Tourisme), David Mignot (directeur général de Canal + Afrique) ou Lionel Zinsou (président de PAI Partners) comptent parmi les invités de marque du Club Efficience. «  Quand nous avons lancé le Gotha Noir en 2010, les gens disaient que c’était communautariste. Non !, réagit Elie Nkamgueu. Nous faisons un focus sur une communauté pour connaître notre propre potentiel et mieux s’ouvrir au reste de la nation. La classe moyenne est en train de monter à une vitesse incroyable avec un pouvoir d’achat de plus en plus élevé, c’est indéniable. Il faut arriver à la structurer, reconnaître ce qu’elle peut apporter et lui permettre de se sentir encore mieux en France « .

Black Fashion Beauty

Sur le modèle anglophone, d’autres structures et événements  » black  » ont vu le jour entre 2007 et 2011 : Black Beauty Bag (blog de Fatou N’Diaye dédié à la beauté des femmes noires, créé en 2007 et cumulant 49 512 j’aime sur Facebook) ; Flashizblack (magazine  » afropolitain  » créé par Paola-Audrey Ndengue en 2008 sur Internet puis décliné sur support papier depuis 2012) ; l’association Black Movies Entertainment (créée en 2009 par Cynthia Bazakana, organisatrice du Black Movie Festival) ; BeBlack TV (chaîne câblée fondée en 2011 par Sébastien Gadjard centrée sur la musique, les arts et la culture) ; Black Fahrenheit Entertainment (agence de conseil en communication et conseil haut-de-gamme créée en 2011 par Freddy Kabala et Jean Ishaku) ; la Black Fashion Week de Paris (créée en 2011 par la styliste sénégalaise Adama Paris) et le Black Beauty Mag (créé en 2011 par Catherine Laski).

Pour Paméla Diop, attachée de presse de la Black Fashion Week qui gravite dans le milieu afro-parisien depuis 2006, ce microcosme créatif et entrepreneurial français  » tend à être plus large. Plus il y a des événements et plus le public se diversifie. La presse participe beaucoup à gommer l’aspect communautaire et les lieux d’accueil deviennent de plus en plus prestigieux « .

Lorsque la styliste Adama Paris crée en 2001 la Dakar Fashion Week, l’idée lui vient rapidement de décliner une Black Fashion Week à Paris, Prague, Montréal et bientôt au Brésil, non par rapport aux pays d’origine des stylistes mais par rapport à leur inspiration africaine. «  Aussi bien à Paris, Prague qu’à Montréal, nous faisons toujours carton plein « , rapporte Paméla Diop. Pourquoi, donc, avoir appelé cet événement  » black « ? « Appeler la Fashion Week de Dakar  » Black  » n’avait pas de sens, mais à l’étranger, cela nous permettait de l’exporter plus facilement. D’ailleurs, très peu de personnes ont critiqué le terme  » black  » de l’événement, sauf quelques personnes de la communauté noire« .

Après onze ans passés à Mayotte, Catherine Laski, de retour en métropole, a de son côté décidé de lancer le magazine Black Beauty Mag en 2011 pour «  mettre en avant les nouvelles générations afro-caribéennes et valoriser dans les kiosques ce qui se fait de bien « . Tirée à 70 000 exemplaires, la revue a d’abord été mensuelle avant de basculer sur un modèle bimestriel. Touchant un large public de 25 à 50 ans, ce magazine est vendu à 1,90€ en métropole mais aussi dans les DOM-TOM, en Belgique, en Suisse, au Gabon, en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Cameroun. Se positionnant comme un Gala noir, Black Beauty Mag souffre aujourd’hui de l’étiquette ethnique que lui accolent les annonceurs :  » il y a une grosse hypocrisie en France, témoigne Catherine Laski. Les magazines de presse  » black  » sont cantonnés à la publicité ethnique et non à la presse féminine. C’est un grand scandale. Nos besoins ne sont pas liés à la couleur de notre peau. Les Noirs conduisent, mangent, boivent mais les marques de luxe ne voudront jamais faire de la publicité dans ce qu’elles appellent des  » magazines communautaires ethniques  » et encore moins des publicités avec des Blancs. On nous met dehors. En revanche, ayant compris qu’il y avait un marché, elles s’y sont engouffré pour toucher nos lectrices avec des produits ciblés« .

Dans ce cas, le terme  » black  » utilisé par le magazine ne participe-t-il pas à cette catégorisation ?  » Le mot  » noir  » – c’est une ancienne professeur de français qui vous parle – n’a pas la même résonance que le mot  » black « . En allant dans le fond, Noir Magazine bloquera un peu, même les lecteurs. Il y en a beaucoup qui revendiquent le terme  » noir « .  Je l’utilise facilement quand il s’agit d’une couleur mais d’un point de vue objectif, cela ne qualifie personne. Selon moi,  » black  » est connoté américain avec tout le mouvement de pensée qu’il y a derrière alors que  » noir « , vu par des français blancs, en France, est un terme péjoratif. Il ne s’agit donc pas de  » racisme  » mais de consonance « .

Great Black Summer

Dans la lignée de ces événements à consonance afro-américaines figurent trois événements qui auront lieu cet été : le Black Movie Summer Festival, le Black Summer Festival et l’exposition Great Black Music.

Créé en 2009 par Marc Bénaïche, fondateur de la revue musicale Mondomix, la première exposition internationale des musiques noires s’est tenue à Dakar (Sénégal) dans le cadre du Festival mondial des arts nègres (FESMAN) 2010. Présentée par la suite sur l’île de La Réunion (2011) puis à Johannesburg (Afrique du Sud) en 2012, l’exposition y a puisé le titre qu’elle a gardé au sein de la Cité de la Musique de Paris, Great Black Music.  » Ce n’était pas ce nom au Sénégal et à La Réunion où nous étions en terrain francophone mais la question noire à Paris n’est pas vécue de la même façon, explique le commissaire d’exposition. Je n’aborde pas la question raciale parce que pour moi la musique noire ne dépend pas du fait d’être noir. C’est l’histoire qui m’intéresse. Et aujourd’hui, peu importe d’où l’on vient, nous baignons tous dans cette musique « .

Puisque les musiques noires sont connues de tous, pourquoi le terme  » black  » fait-il encore débat ? «  Il est important de se démarquer de ce terme pour désigner la population française noire. Gaston Kelman avait posé le problème du mot  » black  » et avait entièrement raison. Derrière ce terme, il y a une certaine idée du malaise à dire  » noir « . Nous sommes dans un monde de plus en plus métis et mélangé. On peut aujourd’hui naître à Brazzaville d’une mère blanche de Genève, d’un père afro-américain de Washington, faire ses études à Dakar et travailler à Oslo. La mondialisation d’aujourd’hui, au-delà de tous ses travers socio-économiques, a le mérite d’abolir les frontières et le racisme, et de mettre en avant cette humanité créole, métisse et riche de toutes ces formes. C’est en tout cas le monde dans lequel j’ai envie d’être et que j’ai envie de défendre « .

Démarrée le 11 mars 2014 et ayant pour l’instant attiré 53 000 visiteurs – faisant mieux, à la même époque, que les deux précédentes expositions de la Cité de la Musique – Great Black Music s’achèvera le 24 août prochain, juste après la deuxième édition du Black Summer Festival du Cabaret Sauvage qui se tiendra du 14 juillet au 2 août 2014 à quelques pas de là. Avec seize concerts d’artistes provenant d’Afrique, d’Amérique, d’Europe et des îles, le Black Summer Festival couvre un large panel des musiques noires actuelles mais utilise lui aussi le terme  » black  » :  » J’ai l’impression que Black Music est plus ouvert que musique noire, analyse la programmatrice Giulia De Vecchi. C’est comme cela que l’on nomme cette musique. Peut-être que cela sonne mieux à l’anglaise. Pour moi, Summer Festival est plus commercial que  » black « . C’est sûr que ce terme est plus urbain que  » noir « .  » Musique noire « , est davantage associé au jazz et au blues, qu’au ragga, au reggae ou au hip-hop. Pour parler des gens, je n’utilise pas le mot  » black  » mais  » noir « . Mais c’est vrai que les jeunes disent et se disent  » black « . Bref, c’est un faux débat « .

Clap Movie

Cynthia Bazakana fait partie de cette jeune génération. Organisatrice du Black Movie Summer Festival qui se tient à Paris du 27 juin au 27 juillet, la jeune femme promeut les œuvres cinématographiques noires provenant aussi bien d’Afrique que d’Amérique. «  Je suis allée aux États-Unis avec une amie et j’ai vu des films sur tout et n’importe quoi avec des Noirs, raconte la présidente de l’association Black Movies Entertainment créée en 2009. C’est ce qui nous a beaucoup surpris. En France, nous sommes souvent bloqués par des choses qui sont seulement mentales. Comme nous étions passionnées de cinéma, nous nous sommes rassemblées autour d’une page Facebook qui a réuni 1000 personnes en une semaine et nous avons lancé des projections de films afro-américains dans le bar d’un ami qui ont eu un tel succès qu’on ne pouvait plus entrer dans le bar « .

L’enjeu linguistique explique-t-il la dénomination d’une structure ? Oui selon Benoît Tiprez, responsable éditorial du média en ligne franco-nigérien Clap Noir, spécialisé dans le cinéma et l’audiovisuel d’Afrique qui organisera à la rentrée des Maquis de films africains urbains à Paris : «  Au début nous souhaitions ClapAfrique.org mais le nom de domaine était déjà utilisé. Il y a aussi le fait qu’il existait à l’époque, en 2003, la société de production de Rouamba  » ClapAfrik  » et le nom aurait brouillé notre identité. Également une résonance historique pas forcément valorisante Clap Afrique / Clap à fric / françafrique. Clap Noir sonne bien, ce nom est apparu comme une évidence, il couvre les cinémas de l’Afrique et sa diaspora. Black Clap est imprononçable et non pertinent en terme de communication. Nous nous adressons aux francophones « .

Grâce au bouche-à-oreille et aux réseaux sociaux, le Black Movie Summer Festival réunit des cinéphiles parisiens de 25/30 ans, principalement Noirs, sans tomber dans le communautarisme ( » Nous nous adressons à tous les passionnés qui aiment découvrir des films « , souligne Cynthia Bazakana) tandis que les Maquis de Clap Noir réunissent davantage de spectateurs blancs plus âgés. Peut-être parce que les Maquis présentent essentiellement des films d’Afrique qui intéressent encore trop peu les spectateurs ?  » Lorsque j’étais au Maroc, raconte Benoît Tiprez, à la question  » est-ce qu’il y a des films africains qui circulent dans les salles marocaines ? « , on m’a répondu :  » Tu parles de quels films? Les films des Noirs ? « . Les Marocains considèrent que l’Afrique est synonyme d’Afrique Noire … C’est historique et politique, le débat sur l’identité des films est toujours d’actualité, la frontière est floue. On peut faire l’analogie avec le foot en France, les médias vont parler d’un joueur africain si il est noir mais si il est algérien… il est français ou d’origine algérienne !  »

«  Je préfère qu’on me dise noire que black, parce que  » black  » est plus péjoratif « , réagit Cynthia Bazakana. Mais alors, pourquoi utiliser le terme Black pour ce festival ?  » Le  » black  » touche davantage, dans tous les sens du terme. Si nous avions dit Festival Noir, les gens se seraient braqués. Cette année, nous présentons des films britanniques, allemands, brésiliens et je pense que le terme  » black  » représente cela dans toute sa généralité, c’est international« .

Enjeu linguistique ou idéologique, les termes  » noir  » ou  » black  » ne laissent personne indifférent. Mais sont surtout la preuve, à l’image de Cynthia Bazakana, de l’émergence d’entrepreneurs français déterminés à mettre en avant  » car j’espère que bientôt nous n’aurons plus besoin d’aller quémander de l’argent mais que nous serons une force unie qui mènera des actions beaucoup plus grandes et fortes « .

(1) Pap NDIAYE. La condition noire, essai sur une minorité française, éditions Calmann-Lévy, 2008, p. 34
(2) Ibid, p.49
(3) Ibid., p.83
(4) Ibid., p.48
(5) Page Facebook de Claudy Siar
<small »>Plus d’infos sur Noir & Fier

La prochaine édition du Gotha Noir sera éditée en septembre 2014.

La prochaine édition de la Black Fashion Week aura lieu en octobre 2014.

Plus d’infos sur Black Beauty Mag

L’exposition Great Black Music vous accueille à la Cité de la Musique, 221, avenue Jean Jaurès 75019 Paris métro 5 arrêt Oporte de Pantin, jusqu’au 24 août 2014.

Le Black Summer Festival se tient jusqu’au 2 août 2014 au Cabaret Sauvage Parc de la Villette, 211 avenue Jean Jaurès 75019 Paris, métro 7 arrêt Porte de la Villette.

Le Black Movie Summer Festival vous accueille dans différents lieux de Paris jusqu’au 27 juillet 2014.

Retrouvez l’actualité des cinémas et de l’audiovisuel africains et des prochains Maquis sur Clap Noir ///Article N° : 12307

  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
Les images de l'article
Marc Bénaïche, commissaire de l'exposition Great Black Music © DR
Paméla Diop, attachée de presse de la Black Fashion Week © DR
Giulia De Vecchi, programmatrice du Black Summer Festival © DR
Soirée "Blackface" © DR
© DR
Dr Elie Nkamgueu, président du Club Efficience © DR
Cynthia Bazakana, organisatrice du Black Movie Summer Festival © DR
© DR
© DR
Christian Dzellat-Nkoussou, fondateur de Noir & Fier © DR
© DR
Mbathio Beye, Miss Black France 2012 © Mario Epanya
Benoît Tiprez, directeur des projets France de l'association Clap Noir © DR
© DR





Laisser un commentaire