Quand Maryam s’est dévoilée

De Assad Fouladkar

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Maryam raconte son histoire, face à la caméra. Elle a épousé Ziad mais se révèle stérile. Son insupportable belle-mère fera tout pour convaincre son fils de la répudier. Une adoption est envisagée mais Maryam finit par accepter une deuxième femme pour conserver son mari, et ne le supportant pas devra divorcer. Elle sombrera dans la folie.
Qu’ont onc tous ces hommes à rester aveugles face aux souffrances qu’ils infligent aux femmes, à être aussi perméables aux désirs de leurs familles qui n’obéissent qu’aux lois du « qu’en dira-t-on » ? Des hommes cinéastes se chargent de les regarder en face, attentifs aux regards et aux vécus des femmes. Réalisé avec de petits moyens, Quand Mariam s’est dévoilée est un film convaincant, émouvant, osé dans le traitement comme dans le sujet. L’humour qu’il déploie n’est jamais complaisant et le sauve de la pesanteur qu’aurait pu engendrer une histoire aussi dramatique. Son actrice, Bernadette Hodeib, est excellente, ainsi que les deux mères, si bien que le personnage de Ziad, le mari, apparaît dans toute son indécision et ses lâchetés. Le film, le seul à être produit au Liban en 2001, a choisi une fois de plus de s’attaquer aux traditions familiales et aux obligations coutumières. La situation politique du pays n’y est ni abordée ni évoquée, témoignage d’une volonté de revenir après tant d’années de guerre à des questionnements humains. On a cependant du mal à penser qu’elles ne les aient pas influencés.

Liban, 2001, coul, 35 mm, 98 min. avec Bernadette Hodeib, Talal Al-Jordi, Renée Dik, Umaya Lahoud, Joseph Abu-Dames, Randa Alam. Prod : Lebanese American University, [email protected]///Article N° : 2334

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