Vous avez lancé un nouveau projet de résidence d’écriture, une résidence itinérante, qui a commencé de manière expérimentale avec le Liban. Comment s’est fait le projet du Liban ?
Il faut remonter à 1999, l’année de la célébration de l’abolition de l’esclavage et au projet « Libertés sur parole ». Le Festival des francophonies, le Centre Wallonie-Bruxelles et la Maison du Geste et de l’image avions choisi un thème : « Aujourd’hui l’esclavage n’est pas fini ». La Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, le Cargo de Grenoble et le Reveste nous ont rejoint dans ce collectif. Chacun a parrainé un auteur pour cette commande d’écriture ; les textes ont été lus à Limoges, à Paris, à Grenoble et à Villeneuve-lez-Avignon mais l’idée n’a pas été poussée plus loin. C’est alors qu’avec le Centre Wallonie-Bruxelles nous avons décidé de faire un autre projet. Mais cette fois-ci, au lieu de laisser chaque auteur écrire dans son coin, nous avons eu envie de mettre les auteurs ensemble autour d’un thème, celui des frontières, et les avons emmené hors de France sur un terrain sensible, le Liban ; plus précisément la ville de Byblos. Comme le projet a été initié alors que j’étais encore directrice du Festival des Francophonies de Limoges, j’ai préféré le suivre jusqu’au bout.
Mais le projet continue encore sous d’autres formes…
Les textes de cette résidence à Byblos sont presque tous achevés et une première lecture en a été donnée au Centre Wallonie-Bruxelles les 20 et 21 octobre. Nous prévoyons d’autres lectures dans le pays de chaque auteur. Au retour du Liban on a décidé, avec les auteurs, de se constituer en association ; l’association s’appelle « Ecritures vagabondes » et est chargée dans un premier temps d’assurer le suivi du voyage au Liban. L’association a également pour objectif d’organiser d’autres résidences dans d’autres pays.
Il y avait aussi une photographe dans le groupe ?
Oui, il y avait une photographe suisse, Valérie Frey, qui a fait un travail remarquable sur les différents moments que le groupe a pu vivre et aussi sur Beyrouth et les Camps palestiniens de Tyr, de Tripoli et Chatila. Il me paraissait important qu’une résidences de passage garde des traces de ses rencontres, de ses découvertes. Valérie s’est fait très discrète et a rapporté des auteurs des images très intimes de leur rencontre avec le Liban. Elle a pris environ 600 photos dont quelques unes ont été exposées au Centre Wallonie-Bruxelles, et auront aussi leur place dans la publication que nous envisageons, mais j’espère qu’on trouvera d’autres lieux pour que cette exposition circule.
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