Fiche Personne
Cinéma/TV

Abderrahmane Sissako

Réalisateur/trice, Acteur/trice, Producteur/trice, Scénariste, Producteur/trice délégué/e, Producteur/trice exécutif/ve
(Homme)
Mali, Mauritanie

Français

Abderrahmane Sissako est né le 13 octobre 1961 à Kiffa, en Mauritanie, et passe son enfance au Mali. A partir de 1983, il suit à Moscou les cours du célèbre VGIK, l’Institut fédéral d’Etat du cinéma, où il finalisera ses deux premiers courts métrages : Le jeu et Octobre qui sera présenté en 1993 dans la section « Un certain regard » du Festival de Cannes. A partir d’une commande pour des fables de La Fontaine, il réalise Le chameau et les bâtons flottants en 1995 et enchaîne avec un court métrage de la série Africa Dreamings Sabriya – le carré de l’échiquier où deux hommes évoluent dans un café perdu dans un univers de sable. En 1998, dans le cadre de la collection « 2000 vu par? », il tourne La Vie sur Terre, où il interprète lui-même un cinéaste vivant en France et qui, à la veille de l’an 2000, part pour Sokolo, le village malien où vit son père. Un « retour au pays natal » dont la tessiture aigre-douce fait écho aux textes d’Aimé Césaire. En 2002, A. Sissako réalise en Mauritanie Heremakono – En attendant le bonheur qui aborde en une série de tableaux sensibles et signifiants l’exil et les rapports entre l’Afrique et l’Occident. Sélectionné dans nombre de festivals internationaux et notamment à Cannes où il obtient le prix de la critique internationale, le film reçoit également l’Etalon de Yennenga du Fespaco de Ouagadougou ainsi que le Grand Prix de la Biennale des cinémas arabes de Paris. En 2006, dans la maison de son père au Mali, il tourne Bamako, où il met en scène un procès des institutions internationales face aux injustices que subit l’Afrique. Sélectionné hors compétition au Festival de Cannes 2006, ce film, sorti le 18 octobre sur les écrans français, a obtenu le Grand Prix du Public aux Rencontres Paris Cinéma.
Autre grand succès, Timbuktu, pastiche ironique des Djihadistes en situation, sera en compétition à Cannes en 2014 et triomphera aux Césars avec 7 récompenses.

Filmographie du réalisateur :

– 1989 : Le Jeu (35mm, 23 minutes), travail de fin d’études. Situé dans le désert mauritanien et tourné au Turkménistan.
– 1993 : Octobre (35mm, 37 minutes), tourné dans la banlieue de Moscou. (Prix Un Certain Regard au Festival de Cannes, Prix du meilleur court métrage au 3e Festival du cinéma africain de Milan).
– 1995 : Le chameau et les bâtons flottants (vidéo, 6 minutes) d’après Jean de La Fontaine. Adaptation tournée en Mauritanie.
– 1996 : Sabriya (vidéo, 26 minutes), dans la collection initiée par Arte, African Dreaming. L’action est située en Tunisie.
– 1997 : Rostov-Luanda (vidéo, documentaire de 59 minutes. Dans le cadre de Documenta X Kassel). Sur un ancien guérillero de la guerre pour la libération de l’Angola, qu’Abderrahmane Sissako avait rencontré seize ans plus tôt, à Moscou. (Prix de la meilleure vidéo au 8e Festival du cinéma africain de Milan)
– 1998 : La Vie sur terre (35mm, 67 minutes) (Prix du meilleur long métrage au 9e Festival du cinéma africain de Milan et Mention spéciale du jury au 16e FESPACO en 1999), tourné au Mali dans le village de son père.
– 2002 : Heremakono (En attendant le bonheur) (35mm, 90 minutes) (Grand prix-Étalon de Yenenga au 18e FESPACO en 2003), inspiré au cinéaste par son bref retour en Mauritanie en 1980.
– 2006 : Bamako, Grand prix du Public des Rencontres du Festival Paris Cinéma, Prix du Film du Conseil de l’Europe (2007), chanson du film interprétée par Oumou Sangaré
– 2007 : Le rêve de Tiya / 8 (court-métrage)
– 2008 : N’Dimagu « La Dignité » (court-métrage)
– 2010 : Je vous souhaite la pluie (court-métrage)
– 2014 : Timbuktu (DCP, 97 min)

English

Abderrahmane Sissako (b. 1961, Kiffa, Mauritania) was raised in his father’s homeland of Mali; in 1980 he rejoined his mother in Nouakchott, Mauritania. A scholarship to study Russian literature enabled him to attend the Institute of the University of Moscow and later to enroll in Moscow’s Institute for Cinema (VGIK), where he studied from 1983 to 1989. His desire to become a filmmaker stemmed from early childhood experiences-his separation from his half brother and Malian childhood friends, and the loss of his original Bambara language. His first short film, Le Jeu (1990), presented as a graduation assignment and poorly received by a school jury, eventually went on to receive great acclaim. Sissako settled in France and continued to pursue filmmaking, working in a complex philosophical style that combines personal essay, autobiography, allegory, and drama to explore identity, displacement, and the cultural and economic effects of colonialism in contemporary Africa.
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