Cinéma/TV

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Organisé par le laboratoire sur les débuts des cinémas d’Afrique (Early African Cinemas Lab) dirigé par le professeur Vincent Bouchard, un atelier d’une quinzaine de jours sur les archives d’Ousmane Sembène (Lilly Library) et Paulin Soumanou Vieyra (Black Film Center & Archive) a regroupé du 27 mai au 6 juin 2025 une quinzaine d’universitaires et de chercheurs à l’Université d’Indiana à Bloomington (Etats-Unis). Occasion d’explorer davantage les parcours de ces deux précurseurs des cinémas d’Afrique, cet atelier va déboucher sur un livre collectif qui sera publié en fin d’année. Les fils des deux cinéastes étaient présents, interrogés ici par Saïba…

Gagner en humanité

Le 20 juin 2025, plus de 100 salles de cinéma en France, en Belgique et en Suisse projetteront le documentaire Save Our Souls de Jean-Baptiste Bonnet, à l’initiative de son producteur Andana Films en partenariat avec Tënk, Politis et Mediapart et plus de 30 associations partenaires. C’est un événement mobilisateur exceptionnel, à ne pas manquer : l’occasion de partager en nombre un moment d’information et d’implication sur les sauvetages en Méditerranée. « On sauve des vies en mer. Point barre », affiche d’entrée le site dédié de SOS Méditerranée pour appeler aux dons. Des milliers d’hommes, femmes et enfant tentent la traversée…

Mettez vos ceintures et foncez !

Présenté à la Quinzaine des cinéastes au festival de Cannes et en sortie le 12 juin 2025 dans les salles françaises, Indomptables de Thomas Ngijol est à la fois un saisissant drame intime et une magnifique introduction au bruit de Yaoundé. On pourrait penser que l’humoriste camerounais Thomas Ngijol sort de son rôle avec cette sorte de polar réaliste où il se met en scène en commissaire de la section criminelle qui tape sur les malfrats comme il gueule sur ses enfants. En fait, c’est tout le contraire : ce flic antipathique et violent est tellement extrême qu’il en devient…

Nous sommes le 16 mai 2025. Rendez-vous est pris avant même le festival de Cannes pour réaliser une interview de la réalisatrice tunisienne Erige Sehiri et de ses actrices sur le film  » Promis le ciel  » qui fait l’ouverture de la sélection officielle Un certain regard, une belle promotion quand il s’agit d’émerger face aux 110 films sélectionnés cette année à Cannes. Transcription d’un entretien avec la réalisatrice et ses trois actrices un peu chaotique car elles allaient et revenaient, devant répondre à des sollicitations parallèles. Voir également les vidéos réalisées par Hicham Rami avec Erige Sehiri et Aïssa…

Avec Cœur bleu présenté en première mondiale à la Quinzaine des Cinéastes au festival de Cannes 2025, Samuel Suffren signe son troisième film et boucle la trilogie entamée avec Agwe (2022) et Des rêves en bateaux papiers (2024). Un triptyque de court-métrages sur l’absence et l’ailleurs à travers différents points de vue au sein d’un cercle familial haïtien. (lire également l’analyse de Stéphane Saintil) « Quand on s’accapare d’une matière à partir de son histoire personnelle pour la retravailler, ça peut s’avérer être un exercice masochiste. Ça fait du mal mais ça fait du bien aussi » (Samuel Suffren) Djia Mambu : Cœur…

Dernier opus d’une trilogie inspirée par l’histoire de son père, le court-métrage Cœur Bleu du réalisateur haïtien Samuel Suffren vient d’être présenté à la Quinzaine des cinéastes, qui s’est tenu du 14 au 24 mai à Cannes, en marge de la 78ᵉ édition du Festival. Après Agwe, sélectionné en compétition officielle au Festival de Locarno et lauréat du prix Paul Robeson du meilleur film de la diaspora africaine au FESPACO 2023, et Des rêves en bateaux papiers, présenté en compétition officielle au Festival de Sundance et récompensé du prix du meilleur court métrage au Festival du film de Nashville ainsi…

Au Pavillon Afrique du Festival de Cannes, rencontre avec l’acteur Jimmy Jean-Louis pour la dédicace de son livre Le Héros. De son enfance haïtienne façonnée par la pauvreté à son ascension sous les projecteurs hollywoodiens, Jean-Louis partage une leçon de vie essentielle : celle de transformer les épreuves en tremplins. Un récit inspirant sur la résilience et l’humanité. Itw et réalisation: Hicham Rami Montage: Maimouna Boina

Hicham Rami

Aïssa Maiga incarne une pasteure évangélique dans le film « Promis le Ciel » d’Erige Sehiri en compétition Un certain Regard. Nous l’avons rencontré à Cannes, elle évoque son rôle dans le film et nous partage sa vision du cinéma africain. Itw et réalisation : Hicham RAMI 

En compétition dans la catégorie « Un certain Regard » lors du Festival de Cannes, Erige Sehiri braque sa caméra sur la réalité complexe des femmes migrantes en Tunisie dans son nouveau film intitulé « Promis le ciel ». Dans un pays en crise, leurs rêves se confrontent à la dureté du quotidien et à une hostilité institutionnelle palpable. Aïssa Maïga incarne avec une force tranquille une pasteure évangélique au sein d’un casting qui illumine ce récit de vies d’une communauté de femmes. Le film révèle les liens de solidarité et de dignité farouche face à l’adversité. Une œuvre brillante, quasi documentaire et qui…

Les films d’Afrique ou de la diaspora, et ici quelques autres, ont en commun d’oser des sujets délicats, actuels, dérangeants. Ils prennent parfois des risques dans leur propre pays. Ils sont réalisés par des cinéastes souvent jeunes qui tablent sur l’intime, brisent les tabous et regardent avec lucidité l’état du monde. C’est une dominante de cette édition du festival de Cannes (13-24 mai 2025), confirmation d’une tendance qui s’affirme depuis quelques temps, d’accorder aux jeunes cinéastes l’extraordinaire visibilité de cet événement. Et certains figurent même au palmarès ! Le monde en crise rattrape la culture Cannes ne déroge jamais aux…

À la Quinzaine des Cinéastes, Thomas Ngijol a dévoilé « Indomptables », son quatrième long-métrage en tant que réalisateur. Loin de son registre comique habituel, le cinéaste nous immerge dans un polar âpre et viscéral. Inspiré librement du documentaire « Un crime à Abidjan (1995) » de Mosco Levi Boucault, le film suit Billong, un commissaire aux prises avec la criminalité à Yaoundé. C’est un homme d’honneur, taciturne et profondément ancré dans ses traditions. Ngijol livre une œuvre sans artifice, ancrée dans le réel camerounais. Un film sincère où le réalisateur explore ses racines et offre une vision intime et sans concession du Cameroun…

Remboursez !

Si Haïti est l’un des pays les plus pauvres du monde, il y a des raisons. La France y a tenu une grande part. C’est ce qu’explique remarquablement ce documentaire à voir sur le petit écran. Les documentaires faits pour la télévision sont en général assez formatés : un commentaire illustratif des images. C’est bien sûr ici le cas puisque ce film est destiné à passer sur différentes chaînes, en commençant par France 2 le 12 mai 2025 en deuxième partie de soirée, mais visible ensuite en « replay ». Il se détache cependant par la qualité de sa recherche iconographique et…

Face au traumatisme

En sortie le 7 mai 2025 dans les salles françaises, le deuxième long métrage de Lotfi Achour, Tanit d’Or aux Journées cinématographiques de Carthage en décembre 2024, oscille entre réalisme et fantastique pour décrire ce que ressens un jeune de 14 ans lorsque son cousin de 16 ans est assassiné par les terroristes dans la montagne tunisienne. Emouvant et captivant, le film aide à comprendre le ressenti d’une population confrontée à la violence aveugle. « Inspiré de faits réels » : cette phrase en début de film est souvent trompeuse, tant le cinéma retravaille le réel. Elle veut seulement dire ici que…

Se voir en face

En sortie dans les salles françaises le 7 mai 2025, L’Effacement est un film fort, inattendu, impressionnant, que l’on n’oublie pas, qui donne envie de discuter. A voir absolument. Reda est un jeune Algérien de bonne famille. Son père Youcef est un ancien Moudjahidin qui a un poste important dans une entreprise d’Etat. Il est dominant, sans concessions. Il veut le mieux pour Reda et lui arrange un travail, un mariage. Et fait de lui son outil. Le frère de Reda, Fayçal, profite de sa vie de riche : des fêtes et des filles. Lorsque le père le chasse, Reda…

Aux Etats généraux du film documentaire, les séminaires sont une remarquable occasion estivale de réflexion et de formation. En août 2024, le séminaire « Histoires de programmation », animé par Erik Bullot et Jacopo Rasmi, explorait les différentes dimensions de la programmation de films, avec une attention particulière aux films d’Afrique. Par ailleurs, le séminaire « Des films en état de guerre », animé par Vladimir Léon et Federico Rossin, invitait à se demander, quand le réel est la matière première du film, « que peut-on voir d’une réalité insoutenable au regard ? » Histoires de programmation Programmer est un geste issu d’une complexité : lectures, études,…

La voix des gens francs

Premier long métrage documentaire du Sénégalais Mamadou Khouma Gueye dont la première mondiale a eu lieu le 6 avril 2025 au festival Visions du Réel à Nyon en Suisse, Liti liti se déroule dans le quartier où il a grandi. Avec une grande finesse, il interroge sa mère : elle est la voix des laissés pour compte, ballotés par un progrès imposé sans concertation, un peuple dont les stratégies de survie sont mises à mal sans qu’on y prenne garde. Déjà, dans Xaar Yàlla (Attendre Dieu, 2021, 25′), Mamadou Khouma Gueye filmait les ruines : les maisons écroulées par l’avancée…

Alidou Badini a été cadreur et assistant sur plusieurs téléfilms et films pour le cinéma, dont Keïta, l’héritage du griot (1994), de Dani Kouyaté. Son court métrage Fleurs d’épines a été sélectionné en compétition officielle lors du Fespaco en 2001. Son long métrage Yikian ! (Debout!) était en compétition dans la section Burkina au FESPACO 2025 et a obtenu le Grand prix du Président du Faso du meilleur film burkinabè ainsi que des prix spéciaux : Prix Silportrans International et le Prix de la Conférence épiscopale Burkina Faso-Niger. Il répond avec son acteur Justin Ouindiga aux questions d’Annick Kandolo et Olivier Barlet…

Sous l’égide du Fespaco, la Cinémathèque africaine de Ouagadougou développe de nombreuses activités. Rencontre avec son directeur au lendemain du festival. Olivier Barlet : Quelles sont les grandes options de travail en ce moment à la cinémathèque ? Léonce Tira : Depuis le départ d’Ardiouma Soma, la cinémathèque avait besoin de dynamisme. Disons d’abord qu’il fallait croiser le regard avec ce grand passionné de cinéma qu’est le délégué général du Fespaco, lui aussi passionné de cinémathèque. Il avait besoin de quelqu’un ayant fait des études dans ce sens. Avec Alex Moussa Sawadogo, nous nous sommes fixés de grandes ambitions pour qu’elle reprenne sa…

Faire avec le réel sans baisser les bras

Découvert dans la sélection Un certain regard au festival de Cannes de mai 2024, puis revu aux JCC, au FESPACO et dans de très nombreux festivals, le premier long métrage de Mo Harawe confirme la beauté et la maîtrise de ses courts métrages : The Story of the Polar Bear That Wanted To Go To Africa (2018), 1947 (2020), Life on the Horn (2020) sans bien sûr oublier celui qui a remporté le principal prix au plus grand festival de courts mondial à Clermont-Ferrand, Mes parents vont-ils venir me voir ? Né en 1992, à Mogadiscio, Mo Harawe a quitté…

La fête soude un pays. En dépit des difficultés logistiques liées au contexte, le FESPACO 2025 s’est globalement bien déroulé, avec un grand nombre de films et une mobilisation populaire impressionnante. Deux jours après la cérémonie de clôture, Alex Moussa Sawadogo, délégué général du FESPACO, répondait à nos questions dans son bureau au siège du festival. Voilà le Fespaco juste terminé ! Quelles sont les joies et quels sont les regrets ? Les joies, c’est surtout d’avoir réussi cette édition qui n’était pas du tout assurée d’avance. Comme on le sait, le Burkina Faso traverse des moments difficiles de son Histoire, qui…

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