Cinéma/TV

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Entretien d'Olivier Barlet avec Nacer Khemir à propos de Bab'Aziz

Ne pensez-vous pas que Bab’Aziz n’est pas un film facile pour le spectateur ? Non, je ne dirai pas ça. Je l’ai vu dans plusieurs salles et dans plusieurs pays et ça fonctionne très bien. Il n’est pas facile pour les critiques, parce qu’il leur pose un problème de structure. Les critiques ont leur propre système alors que le spectateur n’est pas dans l’obligation d’expliquer ce qu’il a vu : il ressent des choses, adhère ou n’adhère pas, est transporté ou pas. Effectivement, votre film joue sur une certaine fascination. Quel objectif poursuivez-vous ? L’objectif est très simple. Si vous…

Entretien d'Olivier Barlet avec Cheikh Ndiaye à propos de L'Appel des arènes

Pourquoi avoir choisi d’adapter ce roman d’Aminata Sow Fall ? J’avais envie de faire quelque chose sur la lutte au Sénégal car c’est un phénomène très important chez nous. La lutte vous permet-elle d’explorer l’identité sénégalaise aujourd’hui ? La lutte est une culture très ancrée, dont la tradition est très forte. Les grands combats sont à Dakar et on y rencontre les jeunes de la ville. Le héros Nalla représente leur quête. Il est issu d’une famille moderne où la tradition de la lutte est peu connue. Les lutteurs qu’il côtoie l’introduisent dans cette tradition. Vous insistez beaucoup sur la…

De Nacer Khemir

Conforme à l’écriture développée dans Les Baliseurs du désert et Le Collier perdu de la colombe¸ Nacer Khemir réalise là un film d’une sidérante beauté, aussi fascinant que fourvoyant. On se perd facilement dans ce labyrinthe, tant les récits s’entremêlent et le sens reste celui qu’on veut bien y mettre, mais on s’y perd volontiers car il nous emmène dans un monde où la poésie transcende le réalisme. Il serait dommage de n’y voir qu’une drogue destinée à plaire à l’orientaliste qui sommeille en chacun : cet appel au rêve restaure la pertinence de l’imaginaire dans la pensée, celle d’ouvrir…

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De Chantal Richard

Tous ceux que l’Afrique attire devraient absolument voir ce film. Il constitue un magnifique apprentissage d’une relation enfin dénuée des éternelles ambiguïtés héritées des représentations imaginaires de notre histoire coloniale. Julie, que l’on appelle Lili, photographe à la mairie d’une bourgade proche de La Hague en Normandie, est envoyée pour faire des photos des réalisations financées par le jumelage avec le village sénégalais d’Agnam Lidoubé. La voici donc transplantée dans un monde inconnu et la première image du film la montre en train de pencher sa tête à la fenêtre du taxi qui l’amène au village et s’imprégner de l’air…

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D'Eliane de Latour

Après avoir été anthropologue en Afrique de l’Ouest, Eliane de Latour a réalisé des documentaires depuis 1982, adoptant une écriture de plus en plus fictionnelle jusqu’à Bronx-Barbès (2000) où elle mettait en scène des « guerriers » des ghettos d’Abidjan dans des histoires très new-jack de braquages, d’amitié trahie et de réconciliation. Le film avait fait plus d’entrées dans la capitale économique ivoirienne que le record de Titanic mais avait aussi eu un certain succès à l’international, et elle aborde celui-ci avec un budget de deux millions d’euros. C’est encore de guerriers qu’elle nous parle ici, démarrant Les Oiseaux du ciel par…

De Khaled w. Barsaoui

Comment réaliser une fable sur le pouvoir à destination d’un grand public ? Khaled Barsaoui utilise ici toutes les ficelles possibles : décors bourgeois, musique enveloppante, trio amoureux permettant jalousie et quiproquos, course-poursuite et suspense. Ses références sont comme son héros celles de l’engagement ciné-club : Truffaut sur une affiche, « Andreï Roublev » de Tarkovski à la télé et surtout la reprise en copier-coller de la fameuse scène de « La Mort aux trousses » d’Hitchcock où Carry Grant est poursuivi par un avion épandeur de pesticides. Aïcha et Mehdi s’aiment depuis l’enfance mais celui-ci a dû s’exiler après les événements du milieu des années…

Succès pour le troisième Festival des Cinémas d’Afrique du pays d’Apt (4-9 novembre 2005) : la grande salle du cinéma César refusait du monde durant le week-end et a accueilli près de 4300 spectateurs dont 1850 scolaires. Le festival présentait de nombreuses fictions mais son intérêt fut aussi dans les débats houleux qu’il a suscités et qui ont tous tourné autour de la morale des images documentaires et de leur mise en scène.

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Jean-Marie Teno et Dominique Wallon
Rencontre du matin avec Thierry Michel et Mansour Sora Wade
On se presse au César
Moussa Touré avec des jeunes de Nanga def
Mohammed Chouikh en interview
Mohamed Zran et Moussa Touré
Mohamed Chouikh recevant le prix du jury jeunes pour Douar de femmes
Mahamat Saleh Haroun devant une classe
le jury jeunes présidé par Mahamat Saleh Haroun
le jury jeunes




Le 14ème colloque sur le cinéma documentaire organisé à la cinémathèque de Toulouse les 24-27 janvier 2006 par le CLEMI (Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information, organisme de formation des personnels de l’éducation nationale) avait pour thème  » Vues d’ailleurs – filmer l’étranger « . Parmi les films présentés : le Cauchemar de Darwin, avec un débat en présence de son réalisateur Hubert Sauper. Analyse du phénoménal succès de ce documentaire et du film dans son rapport aux spectateurs.

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Un festival attentif aux écritures émergentes, un atelier critique, une réunion du bureau de la fédération de la critique africaine et les avancées de l’association critique sénégalaise : autour du festival du film de quartier, c’est toute une dynamique qui s’est affirmée et confrontée à la fin décembre 2005 à Dakar, mettant en lumière les enjeux en cours, notamment au niveau des contenus d’une formation audiovisuelle. L’article qui suit est en grande partie construit sur la base de la réflexion conjointement développée par les participants de l’atelier critique

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Afrodisiak et Fafadi chantent ensemble à l'ouverture © ob
L'association sénégalaise de la critique, le bureau de la fédération africaine de la critique cinématographique et des participants de l'atelier © ob
le critique camerounais Jean-Marie Mollo Olinga, le critique tunisien Hassouna Mansouri et l'acteur Gora Seck © ob
lors de la réunion entre l'association sénégalaise de la critique et le bureau de la fédération africaine de la critique cinématographique © ob




Selon l’esthétique classique hollywoodienne, le héros est habillé en blanc. Il se déplace dans la lumière alors que les méchants, plutôt habillés en noirs, sont tapis dans l’ombre. Ce code de couleur s’inscrit dans une philosophie manichéenne présente à de multiples niveaux. Inutile de le préciser, le héros hollywoodien classique est blanc. En effet le cliché s’applique non seulement à la garde-robe des personnages, mais également à la répartition des rôles entre les Blancs, les Noirs, et tous les tons intermédiaires que prend l’épiderme. Les personnages secondaires, dont une des fonctions est de mettre en valeur le personnage principal blanc, ont…

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Richard Roundtree (Shaft)
Fred Williamson (Black Caesar)
Antonio Fargas (Cleopatra Jones)
Isaac Hayes (Truck Turner)
D'Urville Martin (Dolemite)
Gilbert Moses (Willie Dynamite)
Yaphet Kotto
Ron O'Neal
The Mack (Michael Campus, 1973)
Lena Horne
Tamara Dobson dans Cleopatra Jones
Pam Grier
Omar Epps
Mekhi Phifer
Taye Diggs (avec Angela Bassett)
Halle Berry
Lonette McKee (aux côtés de Kerry Washington)
Vanessa Williams
New Jack City : Ice T
New Jack City : Wesley Snipes
Jason's Lyric, avec Jason joué par Allen Payne
Bokeem Woodpine
Boyz 'N The Hood, de gauche à droite : Morris Chestnut, Cuba Gooding Jr. et Ice Cube
Bamboozled
Bamboozled
Strictly Business
Vin Diesel (ici dans Pitch Black)




Un hommage au journaliste et critique

Nous apprenons avec une grande tristesse le décès de Jean-Servais Bakyono le lundi 20 mars 2006 à Abidjan des suites d’une longue maladie.

Il est une tradition sur les Hauts Plateaux de Madagascar d’exhumer les défunts pour changer leur linceul. Cette coutume s’appelle le famadihana ou « retournement des morts ». Le cinéma malgache était presque mort lui aussi mais la vidéo lui a redonné un nouvel éclat. « Il n’y a pas de productions cinématographiques dignes de ce nom à l’heure actuelle à Madagascar ». C’est la dure constatation que dresse Laza, jeune réalisateur malgache formé à la Femis à Paris et qui essaie de promouvoir et de développer le septième art dans son pays. Le propos est amer mais pourtant assez réaliste. Il est vrai…

Entretien de St Clair Bourne avec Gordon Parks

Traduit de l'anglais par Marie-Emmanuelle Chassaing

D’abord photographe des luttes de l’Amérique noire pour Life magazine puis le premier cinéaste noir hollywoodien, Gordon Parks a été terrassé par un cancer le 7 mars 2006 à 93 ans. Le réalisateur St Clair Bourne, considéré comme l’un des documentaristes les plus importants de la mouvance africaine-américaine, a tourné un film sur lui et a extrait de ses rencontres cet échange plein d’humour. Olivier Barlet. La plupart des gens se souviendront de Gordon Parks grâce à ses nombreuses réalisations dans différents domaines. Son humour « façon blues » désabusé me manquera. Derrière sa personnalité si courtoise et raffinée se cachait un…

Entretien d'Olivier Barlet avec Maka Sidibé

C’est à 11 ans que Maka Sidibé monte pour la première fois sur les planches et décide d’en faire sa vocation. Autodidacte dans l’âme, il touche à tous les répertoires, tient des rôles dans des longs métrages et téléfilms français et s’essaye aussi à la réalisation : après A 17H00, son court métrage Aligato est primé un peu partout. En 2005, il a lancé l’Association Autr’Horizons pour une meilleure exposition des artistes de toutes origines.

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De Jocelyne Saab

Situé en Egypte, Dunia s’inscrit dans la récente veine de films sur des femmes en quête d’affirmation de soi que l’on a pu notamment trouver dans le cinéma tunisien avec Satin rouge de Raja Amari ou Fatma de Khaled Ghorbal. Se heurtant aux enfermements d’une société machiste qui prétend contrôler leur corps pour maîtriser leurs faits et gestes, ces femmes doivent s’émanciper du poids des coutumes obsolètes et des restrictions qui leur sont imposées. Mais elles ne peuvent le faire qu’en s’appuyant sur les valeurs portées par une tradition culturelle encore bien présente à travers la littérature, la poésie, la…

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De Craig Brewer

Le rêve américain en un coup-de-poing

Le rêve américain est toujours aussi vivant et il n’a rien de romantique. Réussir outre-atlantique, c’est partir de plus bas que bas, se donner à fond, faire des sacrifices, surmonter les obstacles pour parfois retomber encore plus bas, mais toujours y croire. Alors enfin, on se sent revivre. Serait-ce Tarantino qui aura relancé la mode de la blaxploitation avec Jackie Brown ? En tout cas, force est de constater que le schéma des années 70 se répète. Si au début des années 90, c’est à de jeunes réalisateurs noirs que revenait enfin la charge de mettre en scène la misère des…

D'Andrew Niccol

Un film qui aborde notamment le problème du trafic d’armes en direction de l’Afrique.

De Michael Caton-Jones

« Ce film est tiré d’événements réels et tourné sur les lieux mêmes où ils se sont déroulés ». Cet avertissement placé au début trouve un écho avant le générique final où défilent les photos des visages rieurs des collaborateurs rwandais du film qui ont eux-mêmes perdu une bonne partie de leur famille dans le génocide, parfois même dans les événements décrits ici. Nous sommes donc dans une réalité légitimée par ses acteurs eux-mêmes, celle de la reconstitution historique sur place avec ceux qui l’ont vécue. Et pourtant… Utilisant les ficelles du film d’action et même du film de guerre (suspens, huis-clos…

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