Musique

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C’est la culture touarègue et la musique des Tinariwen qui sont à l’origine de ce festival. Manny Ansar les a rencontrés en 1991. Les Tinariwen sont une association de musiciens, leur leader – informel – est Ibrahim Ag Alhabib. Nous sommes encore dans les années de rébellion et la première cassette enregistrée à l’énergie solaire et maintes fois recopiée fait circuler la musique nouvelle des ishomars. En 1993, Manny organise des concerts un peu partout, en 1999 il rencontre les membres du groupe Lojo qui invite les Tinariwen au festival d’Angers, en 2001 Manny invite à son tour en plein…

Entretien de Christine Avignon avec Idy Oulo

Idy Oulo est né vers 1977, au sein des peuples Fali et Peul, à Mayo-Oulo, au nord du Cameroun. Rien ne le prédestinait à devenir musicien. C’est en découvrant les rythmes traditionnels de la savane, joués par les griots et bergers de son village, qu’il a compris quelle était sa vocation. Le premier instrument qu’il touche est la garaya (luth à deux cordes), chez sa grand-mère. Il a ensuite fabriqué une guitare avec des morceaux de bois et des câbles de frein recyclés. La suite de son histoire est une accumulation progressive de succès, dû à sa conviction et son…

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Entretien d'Astrida Rotsaert avec Alain Bidjeck et Modeste Sallah, fondateurs du festival Africaphonie

Paris, avril 2008

Depuis 2007, l’association Orig’in organise le 10 mai le festival Africaphonie à Paris. Un grand concert pour commémorer la traite négrière, l’esclavage et leurs abolitions. Labellisé par l’UNESCO dans le cadre de l’initiative « sur la route de l’esclavage », le Festival Africaphonie accueille de nombreux artistes d’Afrique, des Caraïbes, de l’Océan Indien, et de France. Cette année le plateau réunira au Cabaret Sauvage : Davy Sicard, Blick Bassy, Sally Nyolo, Dede Saint Prix, Muntu Valdo, Soha, Elsa Martine, Adjabel, Dife Kako, Princess Anies, Cheick Tidiane Seck… Alain Bidjeck et Modeste Sallah fondateurs du Festival Africaphonie et membres de l’association Orig’in reviennent…

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Alain Bidjeck
Modeste Sallah
Dédé Saint Prix
Elsa Martine




De Toumani Diabaté

Chef-d'œuvre historique

Chaque disque du koraïste Toumani Diabaté est une révélation, qui d’année en année confirme l’ascension de cet immense artiste à travers l’évolution de la musique mandingue, et africaine en général. D’abord, cela fait plaisir de voir un musicien africain qui joue d’un instrument africain et qui gagne peu à peu, dans le monde entier, un respect naguère réservé aux virtuoses des instruments occidentaux ou orientaux. Certes il y a longtemps – à partir de la fin du XVIII° siècle – que la harpe kora des griots mandingues a séduit les mélomanes et les musicologues. Le père de Toumani, Sidiki Diabaté,…

De Frédérique Briard

Voici sans aucun doute le livre le plus « beau » jamais consacré à un musicien d’Afrique subsaharienne. Sous reliure cartonnée, couleur sépia, magnifiquement illustré et maquetté (Mathilde Damour & Thomas Delepière méritent d’être félicités) c’est avant tout un objet d’art, parfaitement digne de son sujet… Or le vrai sujet, ce n’est pas Tiken Jah, mais l’Afrique tout entière. Car il ne s’agit pas d’une banale biographie, encore moins d’un ouvrage critique ni d’une simple hagiographie ; plutôt d’une célébration : celle de l’Afrique d’hier et d’aujourd’hui telle que la chante et la vit le reggaeman d’Odienné (nord de la Côte d’Ivoire).…

De Gino Sitson

Transpiration

Francophone et humoriste, volontiers adepte de l’autodérision, Bona n’aura sûrement pas titré au hasard ce cd : « Bona vous fait suer » ! On aura vite fait de comprendre qu’il faut le prendre au pied de la lettre, car c’est sûrement à ce jour son disque le plus « funk » (mot qui en argot africain-américain désigne l’odeur de la sueur). Certains passages font d’ailleurs penser au « Cold Sweat » de James Brown.

D'Alfredo Rodríguez

S’il ne remplit pas le vide laissé par le pianiste cubain Alfredo Rodríguez qui nous a quittés le 3 octobre 2005, l’album Live, Oye Afrá – sorti le 21 fev 2008 – permet au moins de retrouver ce style et cette sonorité qui n’appartenaient qu’à lui, avec neuf thèmes jamais publiés que le public a pu partager au cours des concerts.

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De Victor Démé

30 ans de musique et un premier album

Après 30 ans de carrière au Burkina Faso, le chanteur mandingue sort enfin son premier album. « Je n’ai jamais eu que ma guitare pour m’en sortir, et ma machine à coudre » déclare Victor Saïbu Démé. Dans les années 50, il a grandi dans une famille de couturiers de l’ethnie Marka. « Nous sommes tous des artistes » dit-t-il simplement pour signifier que la musique, comme la couture, requiert de la technique et de l’inspiration. Sa mère, Aminata Démé, était l’une des griotes les plus célèbres de Bobo Dioulasso, la seconde ville du Burkina. Enfant, Démé apprend le chant auprès d’elle avant de…

Entretien de Gérald Arnaud avec Pierre Claver Akendengue

En 2007, nous n’avions publié dans la revue Africultutres (n° 67) que de brefs extraits de cet entretien avec Pierre Claver Akendengue, le plus grand artiste du Gabon, qui est depuis quarante ans à la fois l’un des musiciens les plus créatifs d’Afrique centrale et l’une des voix les plus intéressantes par son discours sur l’évolution du continent. En voici la version intégrale.

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Jeff Mills signe la bande son qui accompagne l’exposition Diaspora et expose African Innervisions, architecture sonore impalpable diffusée aux quatre coins de la scénographie. Cette œuvre originale s’écoute comme un trait d’union entre les différents travaux présentés par les membres du collectif d’artistes. A travers elle, le musicien métaphorise l’identité d’une diaspora africaine dynamique et évolutive, spatiale et toujours in process.

Commentaire à chaud d'un concert du charismatique Rachid Taha (19 janvier 2008, Espace Jules Verne, Brétigny sur Orge, 91).

Rachid Taha dans mon esprit c’était Carte de Séjour, et « Douce France », que j’écoutais lorsque j’étais ado. J’entendais son nom ensuite de loin en loin, sans vraiment suivre sa musique. En 1998, des amis algériens m’avaient parlé de « Diwan », son album hommage aux classiques du répertoire oriental. Il aura pourtant fallu attendre encore dix ans avant que je ne découvre cet artiste sur scène, et que je mesure enfin toute l’étendue de son talent. Retour à Brétigny donc, lorsque Rachid Taha débarque, petit bonhomme tranquille avec son chapeau vissé sur le crâne. Le spectacle peut commencer. Ses fans aussi sont…

De Bako Dagnon

Trésor national vivant

Dès les premières notes de ce magnifique album, on comprendra aisément pourquoi les mélomanes mandingues préfèrent toujours désigner leurs chanteuses favorites du vocable nettement plus noble et respectueux de « cantatrice ». Par son intensité et sa tessiture, son expressivité et son extrême souplesse, la voix de Madame Bako Dagnon n’a évidemment rien à envier à celles des plus grandes divas de l’opéra occidental, ni d’ailleurs à celles des plus fameuses stars du blues, du flamenco ou de la soul – dont elle se rapproche plus encore par ses formidables facultés d’improvisation.

De Franco

Musique magnifique & son apocalyptique

J’ai hésité longtemps sur la façon dont je devrais chroniquer ce double-cd, paru il y a quelques mois, et qui m’a mis très mal à l’aise, pour une raison que je dois expliquer. Elle se résume en peu de mots : comme la plupart des rééditions de grands classiques de la musique africaine urbaine, celle-ci est irréprochable pour son contenu musical, mais catastrophique en ce qui concerne sa qualité sonore… Il suffit de zapper dans cette anthologie pour sombrer dans une incurable nostalgie. C’est d’ailleurs son but évident : remettre les pendules à l’heure, rappeler à tous (aux mélomanes et…

De Soha

Ce premier album n’est certes pas (en totalité) un chef-d’œuvre – trop habilement fignolé pour cela – mais il recèle toutes les qualités qui révèlent sans nul doute l’avènement d’une chanteuse d’exception… Soha n’a d’ailleurs rien d’une « beurette débutante » comme pourrait le faire croire la promotion désinvolte de la « major » qui a eu la chance de tomber sur elle. « Soha » n’est qu’un surnom et un jeu de mots : ce prénom arabe est aussi la déformation en créole jamaïcain de « so what » (« et alors ? »). D’origine sahraouie et nubienne par sa mère qui l’a bercée de ses chants traditionnels, Soha…

Le rituel Abakua, du Nigeria à Cuba

Le Théâtre Claude Lévi-Strauss présente devant un public clairsemé un spectacle musical aussi magnifique que déroutant : la rencontre entre les « hommes-léopards » Ekpé du Nigeria et leurs mystérieux cousins cubains, les « diablitos » de la confrérie des Abakua.(*)… Une vision fascinante, immédiate et inédite du continuum culturel encore incompris entre l’Afrique et ses diasporas du Nouveau Monde.

Hommage de Jean-Rémy Guédon à Henri Guédon

Rares sont les jazzmen qui au-delà des fantasmes convenus sur « l’africanité du jazz » vont en Afrique pour y faire plus que des tournées ou du tourisme. Pour sa 19° édition, le Festival Africolor accueille une création qui est le résultat d’un échange authentique et d’un aller-retour sympathique entre Paris et Cotonou. (*)

La "radio africaine" & ses mélomanes

Le 6 décembre, Africa N°1 fête les quinze ans de son antenne parisienne par un grand concert au Casino de Paris (1). Une bonne occasion de rendre hommage au duo qui a fait de cette station un haut lieu de la diffusion et de la promotion des musiciens africains.

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Robert Braza et Manu Dibango © DR




D'Alpha Blondy

La magie du reggae contre la fatalité de la guerre

« Attention, il est formellement interdit d’entrer ici avec une arme ! » Ce panneau reproduit en petit dans le livret aurait pu en faire la une… Inconditionnellement mais maladroitement pacifiste, le père fondateur du reggae africain l’est jusqu’au bout de ses éternelles contradictions, qu’il assume avec un éclectisme et un œcuménisme – certains diront une candeur – stupéfiants. Dans la double page de remerciements qui conclut le même livret, on trouve pêle-mêle les noms de ceux qui furent naguère les pires « fauteurs de guerre » (y compris certains sanctionnés par l’ONU !) parmi ces politiciens ivoiriens qu’une belle chanson du précédent album…

De Bishob meets Manjul

Manjul, que l’on a pu voir au Cabaret Sauvage le 18 novembre 2007 avec Takana Zion et Winston Mc Anuff, est en train de devenir un producteur inévitable en Afrique. Cette semaine sort en effet son dernier opus, « Get up and Try » avec cette fois-ci un jeune prodige du reggae nigérian, Bishob. Bishob est né le 12 juillet 1973 à Bénin city. Il a quitté le Nigeria en 1996 pour rejoindre l’Espagne, pays qu’il n’a jamais atteint puisqu’il est resté bloqué au Mali, faute de moyens. Il a d’ailleurs raconté cette aventure dans la chanson « Not an easy road » sur…

D'Orchestra Baobab

Coup de foudre

Avec le Bembeya Jazz guinéen et le Rail Band malien le Baobab sénégalais fait figure de rescapé parmi les innombrables grands orchestres presque tous décédés qui inventèrent la musique moderne africaine au cours des deux premières décennies qui suivirent les indépendances. Rescapé ?…non, plutôt ressuscité, car on retrouve dans ce nouvel album, et bien plus encore que dans le précédent (« Specialist in all styles », 2002), toutes les qualités des premiers enregistrements de l’Orchestra Baobab. Inutile de retracer ici toute son histoire (*). Baobab incarne avant tout la passion de la génération africaine des indépendances pour le son afro-cubain, et son…

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