Ababacar Samb-Makharam

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« Ababacar Samb est quelqu’un qui a tout le temps été habité par une très grande spiritualité. C’est l’un des cinéaste que j’admire le plus ici au Sénégal et qui a toujours été à la quête de l’homme. Tout son cinéma a été concrètement cela. Dans « Et la neige n’était plus« , il posait toute la problématique du retour, mais pas d’un simple retour physique, du retour spirituel. Comment gérer de nouvelles valeurs, de nouvelles croyances, par rapport à celles qui sont toujours en cours dans le terroir ? Quand on prend à l’autre bout son dernier film Jom, qui veut dire l’honneur, c’était encore cette valeur extrêmement importante pour un homme d’être debout, d’être digne, qu’il a mis en pratique jusqu’à la fin de sa vie. C’est vrai que c’est un travail admirable. « Kodou » pose la même problématique. Ababacar n’était pas un cinéaste qui faisait des films en dehors de son propre mouvement, de sa propre quête. A chaque étape de sa vie de manière parfaitement sincère, il a traité une question qui existenciellement l’interpellait en tant qu’individu. C’est assez singulier même dans le cinéma en général. C’est un exemple extrêmement fort et je trouve magnifique qu’un cinéaste se confonde dans son œuvre avec ses préoccupations les plus intimes. C’est ça que j’admire chez Pasolini par exemple et que j’aime également chez Ababacar même si ce sont des cinéastes qui ont vécu dans des sociétés différentes.

///Article N° : 2190

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